Pas besoin d’une bio travaillée pour vous présenter Håndgemeng, ce nouveau quatuor venu du Nørd. Il suffit de se pencher sur l’artwork de leur EP « Motorcycle Death Cult » (sorti en 2019) pour comprendre à qui on a à faire … Nan mais matez-moi cette pochette ! Un Death Dealer façon Frazetta, chevauchant fièrement un chopper Easy Rider, crissant des pneus, le tout dans un décorum des plus Stoner. Le Lord Humungus de l’espace. Le ton est donc donné : ça brasse le gras, la fuzz, la grandiloquence Heavy avec une sacrée dose de testostérone Hardcore, non sans une pointe de dérision.
Oui, on ne se prend pas au sérieux quand on se fait appeler Hellvis Presley (au chant), Abuse Springsteen (à la guitare), Jeans Simmons (à la basse) ou Motörola (à la batterie). Ces gonzes se contre-foutent de l’ordre établi des chapelles du Rock comme de leur premier jeu de cordes. Ils débarquent tout droit de Nørvège avec les mêmes vices tatoués dans le cerveau que leurs compatriotes Kverlertak voire Turbonegro : place à la bamboche, celle qui se fait avec fracas, fureur et sueur.
Avec son premier album « Ultraritual », le groupe termine sa mue depuis ses racines hardcore vers un mélange énervé de stoner, doom et sludge dans un golem électrique qui devrait convaincre au delà de leurs nordiques contrées. Et ce n’est pas Ripple Music qui me contredira. Beaucoup de poncifs desdits genres sont ici reproduits tel un bon élève récitant sa leçon, mais il faut reconnaître que l’énergie déployée révèle une réelle sincérité et non une simple must-do list de gimmicks éprouvés.
Håndgemeng doit être pris pour qu’il ce qu’il est : un groupe certes peu révolutionnaire mais sacrément jouissif. Au coeur de cette débauche de décibels, certaines compositions squattent la boite crânienne avec une redoutable efficacité. On pense immédiatement à « The Astronomer » et « Ultraritual », ou à la clôture de « Tales from the Thundra ». Ce sont d’ailleurs ces titres les plus explosifs qui retiennent notre attention. On tient là une recette payante (parmi d’autres) pour accoucher de bangers en puissance. Comme quoi, Håndgemeng vient de trouver sa propre formule, que l’on espère voir plus présente encore sur leurs prochaines productions.
Après un disque naviguant tantôt dans ce stoner nerveux, tantôt dans les eaux troubles et poisseuses du coom, ce « Ultraritual » se clôt, presque à contre courant, avec un « Occulation Of Mars » pourvu d’un final aux dimensions cosmiques, dont l’étonnante longueur n’est qu’un prétexte pour faire éclater à mi-parcours le chant d’Hellvis Presley, soutenu par d’épiques choeurs Heavy. C’est d’ailleurs cette voix, entre glaviot punk et chant frotté au papier de verre, qui rend Håndgemeng encore une fois plus interessant que d’autres. Et à cotés de ces moments bien brutaux, il y a quand même un je ne sais quoi catchy et mélodique qui fait la toute la différence (« Tempel of Toke). On s’imagine déjà scander ces ultra kitsch mais tellement efficaces « Thundra ! » dans un déluge d’électricité et de sueur.
Au final, passé l’aspect primitif des compostions, « Ultraritual » laisse cette excellente impression d’un disque ultra feel good dont leurs illustres compagnons nørvégiens ont le secret. Et c’est tout se qu’on demande, non ? Let’s doom’n roll, motherfuckers !
Last modified: 6 avril 2023