THE MIDNIGHT GHOST TRAIN « Cypress Ave. » (Napalm Records 2017)

Written by Chronique

En 2017, libéré de ses carcans, THE MIDNIGHT GHOST TRAIN ose tout et mélange tout. Et pas forcément de la manière dont on l’attendait. Avant toute chose, et pour bien comprendre ce qui a poussé ce groupe du Midwest auto-étiqueté « heavy blues rock » à créer un quatrième album comme « Cypress Ave., je vous invite à relire notre interview de Steve Moss, la locomotive de ce train hors normes. On y apprend que le bonhomme, bien que capable d’un boucan digne d’une Big-Boy de l’Union Pacific, préfère jouer du blues old school acoustique… Tout était dit. Chassez le naturel, il revient au galop…

Quand un groupe tente de repousser les limites de son genre de prédilection, de nouveaux styles viennent souvent colorer, relever, dépoussiérer (rayez la mention inutile) une recette éprouvée. THE MIDNIGHT GHOST TRAIN fait l’inverse : il s’essaye à tous les styles, du jazz au blues en passant par le hip hop, le tout avec une énergie Heavy irrépressible. Et cela a de quoi décontenancer. Et c’était sans compter sur les progrès d’écriture des gonzes : Steve Moss affine son storytelling, prend son temps à la manière d’un Cash, pour construire des crescendos laissant exploser rage, colère ou désespoir (« The Watcher’s Nest« , « Lemon Trees »). Un Tom Waits en état de grâce. Caverneuse et gutturale sur le précédent album, sa voix se fait granuleuse, écorchée, parfois toute en retenue et solaire, pour nous conter le spleen de personnages urbains broyés par la vie ou de westerns contemporains tarantinesques (« The Echo »). Plus attentifs, on en redemande.

Les adeptes de l’énergie TMGT seront tout de même comblés avec une trinité de titres en ouverture de l’album dont le single de l’album, ce « Red Eyed Junkie Queen« , malin totem de groove stoner qui ravivera les souvenirs endiablés et exaltants de leurs précédents opus. Les grooves y sont furieux, portés par les lignes de basse remarquables de Mike Boyne, qui a malheureusement quitté le groupe depuis la sortie de l’album.

Seule « Boogie Down » – incursion hip hop avec Sonny « This is It » Cheeba de Camp Lo au mic’ – et sa section de cuivres échoue quelque peu. Non pas dans son exécution, mais dans sa tonalité trop légère et naïve au milieu d’un disque mélancolique.

TGMT accouchent du disque qu’ils ont toujours voulu faire : une Heavy Americana millésime 2017. Toujours aussi passionnés et énervés, ils savent ralentir pour raconter, et contenir leur ardeur pour mieux exploser. TGMT s’arrête à la gare Cypress Ave. pour vous emmener vers de nouveaux horizons musicaux, là où Cash et Tom Waits vous attendent. Monte qui veut. Chez THC, on a pris notre ticket.

ARTISTE : THE MIDNIGHT GHOST TRAIN
ALBUM : « Cypress Ave. »
DATE DE SORTIE : 28 juillet 2017
LABEL : Napalm Records
GENRE : Heavy blues / Americana
MORE: Facebook / Bandcamp
 

Last modified: 26 septembre 2017