RED FANG dans ma ville ? Un évènement équivalent à la venue du « messie » sur Terre, en ce qui me concerne. Et la venue du messie sur Bordeaux n’aurait jamais été possible, si trois orgas motivés (THS, Noiser et Let’s Do It Kidz) n’avaient pas bougé leurs fesses pour que le rêve devienne réalité. Un truc à savoir sur RED FANG (en dehors du fait qu’ils font la musique la plus cool du monde) : les mecs sont prêts à relever n’importe quel défi. Plus l’environnement est délirant, mieux c’est. Ce soir à Bordeaux, on peut dire que ça été au-delà du délirant, avec un Heretic Club littéralement plein à craquer de fans surmotivés. Le reste appartient déjà à l’histoire…
Ça faisait plus d’une semaine que l’orga prévenait les gens via Facebook : il va falloir arriver tôt si vous voulez être sûrs de rentrer, car la salle va faire complet TRÈS VITE. Pas loupé : à 20 minutes de l’ouverture, la foule est déjà bien compacte devant le club bordelais. La chance me permet de rentrer parmi les 10 premiers, ce qui n’est pas un mal en soi vu que j’ai rendez-vous avec Chris, le tour manager de RED FANG, pour interviewer le groupe pour la deuxième fois. Aussitôt rentrée, je tombe sur Bryan, l’un des deux gratteux et chanteurs, qui m’emmène aussitôt dans le dortoir au-dessus de l’Heretic pour faire mon interview en compagnie de lui-même et Monsieur Aaron Beam, bassiste et également chanteur de son état. Comme toujours, les mecs sont ultra adorables et disponibles, comme toujours, la bonne humeur et la rigolade règnent.
Il est désormais temps d’aller voir ce que donne le groupe de doom bordelais MARBLE CHARIOT en live. Super heavy tout ça, mais malheureusement le sosie de Pete Stahl qui envoie la sauce au micro n’arrive pas à me convaincre de rester plus de deux morceaux. Je sais qu’ils sont très appréciés ici, donc je retenterais l’approche à un moment où je serais plus disposée pour les écouter.
Les Toulousains de DRAWERS (qui avaient déjà ouvert pour le groupe à Toulouse en janvier dernier) préparent leur matos et balancent des vannes dans une ambiance des familles qui ne laisse augurer que du fun pour la suite. Enfin, du fun ET DU GROS SON. Avec une setlist d’une petite dizaine de morceaux, le groupe a largement le temps de révéler son talent au public. Sludgy, salement musclé mais mélodique, on en prend plein la gueule, enfin surtout les mecs et meufs du premier rang qui sont déjà tellement en nage qu’ils ôtent tout tissu inutile, histoire de pouvoir avoir une chance de respirer un minimum. Il fait vraiment vraiment chaud là-dedans et c’est pas le groupe, totalement trempé, qui dira le contraire. Un rappel avec une ptite reprise du « Hot Stuff » de Donna Summer aurait été totalement appropriée…
Quand je vois l’afflux de monde dans la salle à la fin de DRAWERS, je me dis que si je sors prendre un verre maintenant, je ne pourrais plus rentrer par la suite. Tant pis, je supporterais cette humidité et cette sensation d’oppression jusqu’à l’ultime riff de la soirée, de toute façon on est plus à une goutte de sueur près ! Les 3 premiers rangs sont maintenant torses-nus, et un mec du public a quand à lui décidé d’arborer un drapeau confédéré (WTF ?) en guise de cape de super-héros. Ça sent l’orgie à plein nez.
Les RED FANG montent sur scène « sous un tonnerre d’applaudissements » et je vois que Aaron a pris ses dispositions en mettant un short de sport pour l’occaz. Je pense que cette fois-ci il n’avait franchement envie de devoir se remettre en calebard pour supporter la chaleur (cf. leur show à Paris en avril dernier). À noter que le batteur est officiellement le héros du groupe ce soir, car il s’est fait une entorse à la cheville l’avant-veille au Dour Festival, et a quand même assuré le boulot la veille à Versailles, ce soir à Bordeaux, et assurera pour toutes les dates à venir. Je le vois étirer douloureusement sa jambe et je me dis alors « ouais, il y a donc plus balèze que Chuck Norris sur cette Terre ». Amen brother. Le gig commence sur « Reverse Thunder », et la foule devient tellement ouf que les amplis bougent de 50 cm toutes les deux minutes. Il manquerait plus que des gens se retrouvent sur scè… ah ben ça y’est ! Quand c’est pas le mic d’Aaron qui bascule, c’est 2-3 personnes qui se vautrent du côté de David Sullivan. Ce dernier va d’ailleurs, comme à son habitude, péter une corde et continuer à jouer comme un warrior. Même depuis ma planque sur le côté de la scène, ça devient sport de filmer le groupe.
Ce n’est que le début de l’apocalypse. L’humidité aidant (même les murs transpirent), le matos du groupe en prend peu à peu pour son grade. Je vois Bryan Giles se débattre à deux reprises avec ses connectiques, jusqu’à ce que plus aucun son ne sorte de sa gratte sur le pont de « Wires ». Un grand moment de solitude pour son acolyte gratteux, qui va se retrouver SDF et devoir jouer la partie duo… en solo. Heureusement, à une seconde de devoir renvoyer la sauce pour le refrain final, le son revient, ce qui rend le tout encore plus épique. D’autres soucis techniques surgiront, notamment au début de « Humans Remain » où il y aura changement de gratte, et changement de pédale pour deux des zikos. Mais c’est pas ça qui va entâcher leur énergie, il en faudrait beaucoup plus pour les impressionner (en d’autres termes : ce sont des professionnels). Le rappel se fait toujours autant avec le sourire, « it was the hottest show we’ve ever done » dira Aaron avant de tirer sa révérence (big up à lui pour nous avoir régulièrement arrosé d’eau, sans quoi on aurait sûrement fondu). Pas de second rappel, les gars sont lessivés, et jouer un morceau de plus risquerait d’achever le matos, on va donc pas leur en vouloir.
La soirée se termine sur des groupes de fans armés de leur poster acheté pour 2 euros au merch, qui solliciteront les quatre membres du groupe pour des autographes et des photos. Il est loin le temps où ils pouvaient aller fumer leur clope sans se faire accoster toutes les 10 secondes ! Ils sont visiblement sur les rotules, mais ils répondent avec gentillesse à toutes les demandes… Une centaine de personnes seront restées sur le carreau ce soir ce qui démontre bien le succès d’une telle soirée, on souhaite donc au groupe (et aux organisateurs) de pouvoir revenir dans une salle un peu plus grande, pour le plaisir de tous :)
Merci à TOULOUSE HARDCORE SHOWS, NOISER, LET’S DO IT KIDZ et également HIBOOKING de se décarcasser autant pour organiser ce genre de gig et faire venir la crème des artistes dans le Sud-Ouest.
Last modified: 18 juin 2021