UP IN SMOKE VOL.6 : My Sleeping Karma + Greenleaf + Mammoth Mammoth @ Divan Du Monde (Paris, 20.02.16)

Written by Live

De nos jours, rechercher UP IN SMOKE sur internet vous renverra en premier lieu à un obscur nanar des années 70, genre buddy-movie sous opiacés, et à une mythique tournée de 2000 réunissant Snoop Dogg, Dr Dre, Eminem et leurs copains. Ça pourrait rapidement changer si Sound of Liberation continue à assaillir l’Europe avec des plateaux toujours plus variés et excitants. Pour cette première fournée de février, Up In Smoke faisait la part belle aux artistes Napalm Records, avant un Belzebong/Stoned Jesus/Mars Red Sky tout aussi alléchant en mars. (PHOTOS : ImmortalizR)

Après une demi-heure dans le froid à attendre de se faire palper (ah, les concerts rock à Paris en 2016…) les Australiens de MAMMOTH MAMMOTH ont pour mission nous réchauffer les oreilles. « Bigger than Jesus, louder than hell » : voilà le programme, affiché derrière le groupe sur 4 x 3 mètres – même les Beatles n’avaient pas osé. Promesse tenue : du gros riff, du gros son, et encore un peu de gros riff derrière. Ce n’est pas des plus subtils, mais ça fonctionne et surtout, c’est fait avec cœur. Mikey Tucker se mêle à la fosse, fait tourner son Jack Daniel’s et se réjouit de jouer devant des êtres humains plutôt que des wombats ! Après quelques bonnes bûches, on finit avec un petit « Kick Out the Jams » des MC5, fournisseurs officiels de reprises en fin de set pour les groupes du désert.

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Au tour maintenant de GREENLEAF. Peuplé par la crème des combos stoner suédois (Demoncleaner, Lowrider, Dozer, et même le chanteur de Truckfighters à une époque), le quatuor à géométrie variable en est déjà à son cinquième chanteur. Il a touché le jackpot avec Arvid Jonsson, vocaliste intense et vraie bête de scène. Jonsson touche chaque note qu’il vise, et il ressent toutes celles qu’il ne chante pas – il faut le voir se convulser pendant chaque solo de guitare, se tordre à chaque break de batterie. Captant beaucoup de lumière, il laisse aussi à ses musiciens l’espace pour s’exprimer. On trouve chez Greenleaf ce qui avait pu nous manquer lors du set précédent : un sens aigu de la nuance et du groove. Ce side-project est décidément plus cool que 90 % des « vrais » groupes – et non moins prolifique.

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Place désormais à MY SLEEPING KARMA, incontestable tête d’affiche de la soirée si on se fie à l’applaudimètre. Le genre de concerts qui donne envie de n’écrire aucun mot… ou bien mille. Je dois bien avouer avoir lâché mon carnet de notes dès la cinquième minute, envouté par ce rock instrumental planant, chamanique. Rien ne vaut le spectacle de ces deux grandes baraques de deux mètres, tenant basse et guitare comme des jouets, échanger des lignes mélodiques délicates comme on s’échange des bourre-pifs. Le combo maîtrise sa partition lancinante à la perfection – à tel point qu’on pourrait se lasser, à la longue, de cet univers sonore si cohérent qu’il en deviendrait presque prévisible. Ce fut parfois mon cas, lors d’écoutes répétées sur disque – mais rien de tel ici, ce soir. Les hypnotiseurs teutons envoient juste ce qu’il faut pour éviter à leur public le manque, ou l’overdose.

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L’esprit apaisé, les chakras grands ouverts, le public parisien peut désormais réfléchir sereinement à la Grande Question Existentielle qui obsède chacun d’entre nous : le 4 mars, Up In Smoke n°7 ou les Stoned Gatherings au Mondial du Tatouage ?

Last modified: 1 septembre 2016