WEEDEATER: « On pourrait s’en sortir seuls si une apocalypse zombie survenait »

Written by Interview

Il n’y a pas deux groupes de sludge sudiste comme WEEDEATER. Je veux dire, ce groupe frappe nos oreilles de son weed metal gonflé au blues et aux grooves malsains depuis maintenant vingt ans. Ils ont sorti quatre albums qui ont tous fini dans la collection de n’importe quel fan de stoner ou sludge de cette planète. Ils sont réputés pour être de gros tarés en live, avec pour leader le cent fois plus taré bassiste-et-hurleur Dave « Dixie » Collins. Je dois donc être honnête, et vous dire que j’avais un tout petit peu la trouille juste avant de rencontrer le trio de légende au Desertfest London. Eh oui. Au final, Dixie Collins et Dave Sheperd se sont montrés les mecs les plus cool de la planète lorsqu’ils m’ont accueillie dans la cour du mythique Electric Ballroom à Camden. Inutile de préciser que le concert qui a suivi devant une salle pleine à craquer s’est avéré ÉPIQUE au possible. Rencontre avec le mec pour qui le terme « épique » a été inventé. Rencontre avec Dixie.

J’aimerais commencer cette interview avec une phrase tirée d’une interview dans le webzine anglais The Quietus : « Si on devait finir entourés de zombies, je serai prêt pour ça ». Tu peux m’expliquer ?

Dixie Collins (basse & chant) : (rires) On est armés jusqu’aux dents dans le Sud, donc on pourrait sûrement s’en sortir tout seuls si une espèce d’apocalypse zombie survenait. Je me suis déjà tiré dessus dans le passé, donc j’ai pas peur de tirer sur quelqu’un d’autre. Qu’il soit mort ou vif.

Votre dernier album « Jason… The Dragon » date de 2011, alors forcément, tout le monde attend du neuf. Est-ce qu’à tout hasard, le nouveau Weedeater serait en préparation ?

Dixie : On est censés se poser à l’Electrical Audio Studio de Steve Albini à Chicago cet été pour enregistrer notre nouvel album, qui s’appellera « Glyphen ». Il devrait sortir dans le courant de l’été 2015.

Vous avez déjà des morceaux de prêts ?

Dixie : Ouuuaaaaiiis !

Est-ce qu’on va pouvoir en entendre un bout ce soir ?

Dixie : Oh non non, on veut les garder secrets… (il ricane)

Vous avez joué au Roadburn il y a quelques années, et il semble clairement y avoir une demande croissante pour ce genre d’événement, lorsqu’on voit tous ces nouveaux festivals indépendants qui fleurissent aux quatre coins de l’Europe chaque année.

Dixie : On a commencé à traîner en Europe il y a quelques temps déjà, et plus les années passent, mieux la scène a l’air de se porter, ce qui est génial ! On prend beaucoup de plaisir à faire tous ces festivals au printemps et l’été en Europe, comme le Hellfest, le Roadburn, tout ça.

Et est-ce que tu dirais que les choses sont différentes aux États-Unis, en ce qui concerne la scène heavy en général ?

Dixie :  Je dirais qu’il y a un plus gros public pour ça en Europe. Aux États-Unis, il y a quelques villes pas mal pour ça, comme Denver qui est une très bonne ville pour le métal, ou bien Chicago, la Californie du Nord, Vancouver est aussi très bien… Mais pour moi, ce n’est pas aussi bien que lorsqu’on joue ici.

Tu veux dire, en terme de public… Ou bien les orgas de concerts et plus globalement les gens du milieu ? 

Dixie: Tout ça à la fois ! L’accueil est super, ils prennent soin de nous ici.

Weedeater étant en place depuis 1997, comment vis-tu l’évolution au sein de cette même scène stoner et doom ? Je veux dire, vous êtes égaux à vous-même depuis les débuts, donc comment avez-vous ressenti tous les changements autour, avec tous ces nouveaux groupes, festivals et médias qui fleurissent régulièrement…

Dixie: On est contents de faire partie de tout ça. De plus en plus de gens se mettent à ce genre de musique, quand on a commencé, les gens étaient là « mais putain, c’est quoi ce truc ? », tu vois ? Et on fait toujours la même chose, encore, et encore… et encore. (rires)

Quels sont les artistes que tu aimerais recommander à tous ces gens justement ? 

Dixie: Je ne sais pas s’ils ont déjà entendu parler de ce groupe qu’on appelle les Melvins (rires), mais je les recommenderais clairement à tout le monde. ASG est un très bon groupe, ce sont de bons potes à nous, ils vivent en bas de notre rue. Si vous ne les connaissez pas, vous devriez les écouter.

Ok, ma dernière question est plutôt conne. Il y a un paquet de barbus dans le sludge/stoner/doom et tu fais clairement partie de ses fiers représentants… Dixie, pourquoi tant de barbes ? 

Dixie: (il maugrée) Un tas de barbus… Parce que c’est super chiant de se raser, d’abord !

Donc ce serait juste une histoire de flemme ?

Dixie: Je veux dire, ça n’a rien de naturel. Se lever le matin et racler une lame en métal contre ton visage tous les jours, pour moi il n’y a rien de plus chiant. Mettre un costard, aller travailler… Je n’ai jamais compris tous ces trucs bizarres.

Rien de vraiment naturel, c’est clair.

Dixie: C’est pas pour moi, alors j’essaie même pas.

Un truc que tu aimerais dire aux lecteurs avant qu’on se quitte ? 

Dixie: Je sais que cette interview sera publiée après le concert, mais venez vous mettre la race et vous amuser avec nous ce soir !

Et on ne s’est pas gênés…

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Last modified: 29 janvier 2015