12 questions stupides à RED FANG

Written by Interview

Parce qu’il n’y a aucune raison de laisser tomber une bonne habitude, il est l’heure de mon rencard bavardage annuel avec RED FANG. Je ne crois pas qu’il y ait encore besoin de faire les présentations (surtout si vous traînez régulièrement sur ce blog), mais juste au cas où, ces messieurs forment l’un des groupes de heavy rock les plus cool ayant émergé en ce troisième millénaire. Avec deux classiques dans leur manche (le temps nous dira si leur troisième album « Whales & Leeches » a ce qu’il faut pour mériter une telle appellation) et pléthore de concerts sur les quatre continents, RED FANG a depuis longtemps dépassé le simple statut de groupe incontournable. J’ai donc retrouvé ces bons vieux Aaron, John, David et Bryan lors de leur passage à Bordeaux, qui pour ne pas changer, ont été tellement loquaces que j’aurais pu juste me contenter de poser mon dictaphone sur la table sans dire un mot, les gars auraient géré les questions-réponses sans problème. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, vu le genre d’interview que je leur avais préparé…

Pourquoi votre dernier album « Whales & Leeches » est si cool que les gens devraient l’acheter ?

Aaron Beam (basse & chant) : Il ne l’est pas ! Écoutez-le d’abord gratuitement sur notre Bandcamp et jugez par vous-même si ça vaut le coup de nous aider à continuer la musique en finançant tout ce… processus.
Bryan Giles (guitare & chant) : Je pense qu’il est assez bon pour être téléchargé illégalement en tout cas.

Dans votre dernier clip « Blood Like Cream », une fois de plus réalisé par votre ami Whitey McConaughey, vous êtes poursuivi par des zombies… Ce que j’aimerais savoir, c’est comment vous réagiriez face à de vrais zombies.

Aaron : En fait, il y a de vrais zombies à Portland. On a filmé une scène sur un pont près d’un camp de sans-abris. C’était vraiment étrange comme atmosphère, avec tous ces gens et ces toxicos qui vivent dans des tentes et des cartons. On essaie d’aider à notre façon, en travaillant avec une association qui vient en aide aux jeunes sans-abris de Portland. Voilà comment je réagis.

Si vous deviez incarner un personnage culte au cinéma, qui seriez-vous ? 

Aaron : Je serais sûrement Steve Buscemi dans « Fargo », parce que je me vois bien péter les plombs et devenir tueur en série professionnel.
Bryan : J’aimerais être Chewbacca ! Il est très intelligent, il peut réparer des vaisseaux spatiaux, et ne parle pas beaucoup parce qu’il n’a pas que ça à faire.
David Sullivan (guitare) : Je serais Mad Max, parce que d’une certaine manière j’adore tous ces trucs de survie post-apocalyptique, et puis il a des bagnoles super cool, tout ça…
John Sherman (batterie) : Je serais très sûrement Booger de « Revenge Of The Nerds » (« Les Tronches » en VF), ou bien ce mec dans « Wet Hot American Summer » qui doit emmener les gosses faire du canoë alors qu’il devrait être en train de choper une fille… Allez, va pour Booger !

Quel est le morceau qui représente le plus votre vie sur la route ?

John : « Stories we could tell » de Tom Petty, il est assez littéral.
Bryan : « On The Road Again » !
Aaron : « Turn The Page »…
Bryan : Carrément, mais la version de Metallica alors ! (rires)

Un truc dont vous ne pouvez pas vous passer en tournée ?

John : Des lingettes pour bébé… Ouaip. (rires)
David : Le wifi. C’est mon seul moyen de communiquer avec mes proches.
Aaron : Des chaussettes propres. Il n’y a rien de pire de traîner ses pieds dans des chaussettes humides dégueulasses.
Bryan : Je viens d’enfiler des chaussettes propres il y a à peine dix minutes !

Quel est la chose la plus étrange qu’un fan vous ait dite ? 

Aaron : Il y a eu cette femme au concert à Orléans qui voulait que je passe la nuit avec elle. Sur une note un peu plus déprimante, il y a eu ce mec un peu extrême qui m’a dit « je voulais en finir avec la vie, et grâce à votre musique je suis toujours là ». Ça fait chaud au coeur, et d’un autre côté, ça fout pas mal la pression.
John : À chaque fois que je vois quelqu’un avec un tatouage Red Fang, je trouve ça dingue. L’avantage, c’est que ce crâne est juste une image, donc si du jour au lendemain tu te mets à nous détester, t’auras pas besoin de le faire recouvrir.

Quels sont les moments les plus marquants que vous avez vécu au sein de Red Fang ? 

Bryan : Sans aucun doute notre accident de voiture. On était sur la route entre Seattle et Portland, une biche est sortie de nulle part, on a essayé de l’éviter mais on roulait trop vite, le van a fait deux tonneaux. On s’en est sorti tous les six avec des blessures minimes.
Aaron : La première fois qu’on a rencontré James Hetfield. J’ai un trou noir.
Bryan : Pareil. C’était mémorable, mais je ne me souviens de rien car c’était trop stressant.
Aaron : Le premier concert à Moscou était hyper intense ! (voir ci-dessous)
David : Notre premier Hellfest aussi, l’une des plus grosses foules devant lesquelles on a joué, et ça représente aussi notre premier festival et première tournée en Europe.

Si vous deviez faire un cocktail, quels en seraient ses ingrédients ?

Aaron: J’en ai inventé un, pas plus tard qu’aujourd’hui ! C’est un Shirley Temple vierge, sans grenadine ni 7Up, juste de l’eau gazeuse.
John: Donc ton cocktail, c’est juste de l’eau gazeuse ? (rires) J’adore boire de la vodka avec de l’eau gazeuse, ce qui doit être une hérésie ici. J’appelle ça le « Sherman ».
Bryan: Quand j’étais barman, on servait cette boisson, le Blue Dolphin. C’était un truc pour les jeunes qui ne savent pas boire. Ils venaient, complètement bourrés, me demander des verres gratuits, alors je leur servais un Blue Dolphin qui n’est rien d’autre que… de l’eau. En général, ils étaient tellement saouls qu’ils pensaient que c’était un shooter. Je leur disais « tu vas voir, c’est pas fort, bois ! », et ils le prenaient sans broncher. Parfois, ils me filaient des pourboires pour ça, mais surtout ça les empêchait de gerber dans le bar ! (rires)

Quel est l’artiste que vous écoutez le plus en ce moment ?

David: Le nouveau Polvo, « Siberia ». J’adore cet album, il est excellent.
Bryan: Je me suis endormi en écoutant Bauhaus au casque. J’ai cinq albums sur mon ordi, donc quand je me suis réveillé, j’avais écouté huit ou neuf heures de Bauhaus d’affilée.
Aaron: Ty Segall, et « Red Headed Stranger » de Willie Nelson, et quelques morceaux triés sur le volet d’un groupe du nom de Spoon. La plupart de leurs morceaux sont mauvais, mais ils en ont un ou deux qui sont vraiment excellents.
John: (tout en regardant ses statistiques iTunes) Alors apparemment, les trois morceaux les plus joués sur mon ordi sont « Demon Lady » d’Earthless, « Am I Evil? » de Diamond Head, et « 4th Of July » de Soundgarden. Mais Soundgarden reste le groupe que j’écoute le plus.

Si vous n’étiez pas sur la route à l’heure qu’il est, vous seriez en train de faire quoi ? 

John: Au fait, il est 10h du matin chez nous.
Bryan: Je serais dans mon lit !
David: Soit en train de jouer de la guitare, soit… J’ai récemment acheté une Playstation (Aaron s’esclaffe), donc je serais probablement en train de jouer à « Just Cause 2 ».
Aaron: Je serais sûrement en train de jouer de la guitare acoustique, en fait j’en ai amené une ici pour pouvoir jouer.  J’essaie d’apprendre des trucs, comme The Kinks.
John: En train de lire mes mails, et sûrement aller faire un tour dehors pour faire des courses, acheter des trucs pour réparer la maison…
Bryan: Tu irais à l’épicerie ! Tu y vas à peu près quatre à cinq fois par semaine !
John: Je dirais même trois à neuf fois par semaine, ouais (rires). Je vais beaucoup à l’épicerie, j’adore acheter de la nourriture.

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De gauche à droite : Aaron Beam, John Sherman, Bryan Giles et David Sullivan

Quel est votre endroit favori parmi tous ceux que vous avez visité ? 

John: La France est le pays où je préfère jouer, le public y est beaucoup plus cool que nulle part ailleurs. Les gens n’ont pas peur de se lâcher totalement et de partir en live. Ça me fait me sentir encore mieux quand je suis sur scène.
Aaron: Je dirais la côte de l’Oregon, parce qu’elle est relativement belle et accessible. Là-bas, tu peux facilement oublier tous les tracas du quotidien, et juste admirer l’océan.
David: J’aime aussi beaucoup la France. J’aime énormément cet endroit autour du Gigors Electric is (une salle de concert en plein coeur de la Drôme où le groupe a joué à deux reprises), c’est tellement beau… On est resté dans cette vallée, la maison était au pied d’une colline, c’est difficile à décrire mais ouais, cet endroit est vraiment incroyable pour moi.
Bryan: Une fois on a campé sur la plage à Cabo Pulmo, près de Cabo San Lucas sur la côte sud californienne. C’était magnifique, cette petite plage avec l’eau parfaitement bleu, et ce sable blanc… C’est un de mes meilleurs souvenirs.

Et enfin, quelle est la prochaine étape que vous aimeriez franchir avec Red Fang ? 

John: Je vise… le record d’assiduité à 100% sur la tournée (rires). Je veux pouvoir jouer chaque concert prévu, cette année.
Aaron: J’aimerais arriver à un point où on pourrait fonctionner comme Clutch, c’est-à-dire ne pas avoir à compter sur nos premières parties pour ramener du monde à nos concerts, et donc pouvoir amener nos propres groupes en tournée. Ils amènent tout le temps le groupe Lionize avec eux parce qu’ils aiment traîner ensemble. J’aime cette idée où on n’aurait pas besoin de se soucier de quel groupe ramène combien de monde, et juste ramener nos potes.
John: Sur les concerts locaux, on a toujours joué avec des potes jusqu’à maintenant.
Bryan: Pour moi l’objectif, c’est la conscience totale.

La conscience de quoi ?

Bryan: Je n’y suis pas encore arrivé, je te dirais quand je le saurais. Je ne ferai plus qu’un avec moi même, donc tu sauras que je le sais, quand ça arrivera…
John: Ça fait pas un peu scientologie, ton truc ? (rires)
David: Pour répondre à la question, j’étais très nerveux quand on a joué au David Letterman Show, donc j’aimerais pouvoir ne plus angoisser à l’idée de jouer sur une telle scène. Ça serait bien si ça ne pouvait plus me sembler si dingue, je pourrais être plus confiant (en VO, David a la langue qui fourche et mixe les mots « comfortable » et « confident », ce qui donne lieu à tout une série de vannes qu’il m’est impossible de retranscrire ci-dessous).
Aaron: C’est un bon objectif, de devenir confiant… (rires)
John: Notre but ultime!
Bryan: « Red Fang, enfin confiants ».
David: Faisons-en le titre de notre prochain album !

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***EUROPEAN TOUR Red Fang w/The Shrine, Lord Dying***

Mar 14 Cologne GER Essigfabrik
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Mar 16 Paris FR Trabendo
Mar 17 Sheffield UK Corporation
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Mar 19 Glasgow UK Classic Grand
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Mar 23 Nijmegen NL Doornroosje
Mar 25 Hamburg GER Knust
Mar 26 Gothenburg SWE Truckstop Alaska
Mar 27 Oslo NOR John Dee
Mar 28 Stockholm SWE Debaser Strand
Mar 29 Copenhagen DK Pumpehuset
Mar 30 Berlin GER Lido
Mar 31 Warsaw POL Basen
Apr 01 Wien AT Arena
Apr 03 München GER Backstage
Apr 04 Leipzig GER Taubchenthal
Apr 05 Stuttgart GER LKA
Apr 06 Wiesbaden GER Schlachthof

**All Shows April 8 – 13 Red Fang Only*
Apr 08 Tampere FI Klubi
Apr 09 Turku FI Klubi
Apr 10 Jyväskylä FI Lutakko
Apr 11 Helsinki FI Tavastia
Apr 12 St. Petersburg RU Zal Oghidania
Apr 13 Moscow RU Moscow Hall

Last modified: 1 mai 2014