Il y a trois ans, j’écrivais ici même que « Cosmic Ritual Supertrip » était alors (enfin) le meilleur album de Black Rainbows, c’était sans compter sur la capacité du groupe à toujours faire mieux. Laissez tomber le suspense, « Superskull » est encore meilleur. Vraiment.
Ce neuvième album du trio italien est un concentré pur jus desert rock de tout ce que le groupe a enregistré depuis quinze ans. Gabriele Fiori touche (pour de bon ?) ce qu’il polit depuis toutes ces années à tâtonner ses recettes. Là où le précédent marquait une diversité et une qualité de composition de haut niveau qui se détachait nettement des sept plaques antérieures, « Superskull » s’avère encore meilleur de part l’expérience acquise, y compris en tenant compte des trips trop barrées dans le cosmique. Nul doute que tout le monde sera conquis et que « Superskull » touchera un public plus large que les fans de patchouli.
Si l’album démarre plein pot avec deux tubes dignes d’une bande son pour surfers en plein road trip direction les plus belles vagues du monde, on arrive à toute blinde sur le cœur de l’album et ses titres psychédéliques qui feront planer n’importe quel auditeur sans la moindre substance. Pourtant les guitares sont toujours bien en avant, ce qui rend les titres accrocheurs, sans s’étirer éternellement sans but.
Alors oui, avec autant d’albums et une voix si emblématique, il n’est pas forcément évident pour des oreilles non averties de différencier cet album du reste de la discographie de Black Rainbows. Pourtant tout est plus précis, plus gras, plus psyché, plus lourd, plus travaillé, bref, un énorme travail pour pousser les exigences plus loin sans perdre la fan base grandissante et continuer à offrir du stoner de qualité, certifié et approuvé par la plupart des amateurs du genre.
Que vous aimiez les titres rapides et rentre-dedans (Superhero Dopeproof), les voyages dans les confins de votre conscience (The pilgrim son), les hommages à peine cachés au bassiste le plus incontournable de la scène (l’Oliveri-esque Lone Wolf), le space rock acoustique (King Snake), vous ne pourrez qu’être conquis par cet album, pièce maîtresse des romains qui va trôner au sommet de leur œuvre pendant un petit moment (jusqu’au prochain, assurément).
Mettez-vous au volant (sobre !), lancez l’album, et prenez la route au son de ces douze titres tous aussi bons les uns que les autres, et laissez-vous emporter par la chaleur des guitares qui mettront du soleil plein vos oreilles.
Last modified: 9 août 2023
