BROTHERS OF THE SONIC CLOTH + BEHOLD THE MONOLITH! @ Glazart (Paris, 04.04.16)

Written by Live

C’est toujours un peu triste de voir un concert clairsemé. Malgré le succès renouvelé des soirées Stoned Gatherings, l’affluence peut se faire plus rare sur des concerts pointus comme celui-ci. C’est vrai que ce soir l’affiche peut laisser penser à un Extreme Doomed Gatherings, un genre qui n’est pas ce qu’il se fait de plus populaire. Les trois groupes bénéficient certes d’une bonne presse internationale (BROTHERS OF THE SONIC CLOTH, primé meilleur premier album sur The Obelisk par exemple) et d’un passage par le célèbre et convoité Roadburn, aucun pourtant n’est semble-t-il une bonne locomotive pour ameuter du monde. Allez, peu importe, cela ne nous empêchera pas de remuer le cou et de subir de bonnes infrabasses.

Pour une sombre affaire de boulot qui traîne, je loupe le premier groupe du soir, CHRCH. On me dira qu’en début de soirée, sans aide psychotrope ou alcoolique, c’était un peu raide à encaisser. À juger sur pièce une prochaine fois.

Pochette mythologico-guerrière, nom en forme d’avertissement : on attendait de BEHOLD THE MONOLYTH! une musique plus martiale à la Conan. Sauf que non. Le groupe apporte pas mal d’harmonies sur ce tapis de doom lent pas très éloigné de Yob, auxquelles s’ajoutent une écriture prog qui nous prend par surprise lors d’accélérations sludge bien violentes (« Philosopher’s Blade »). On entend aussi parfois du Mastodon dans certains riffs et du Pallbearer lors de passages plus mélancoliques. Un bon mariage de lourdeur et de sophistication qui mérite l’écoute.

Voici un gros morceau pour se terminer. Non je ne parle pas de Tad Doyle mais bien du son de BROTHERS OF THE SONIC CLOTH. Il arrive comme une grosse mandale (la caisse claire a même fait sursauter tout le monde) pour ensuite nous envelopper dans un énorme cocon de bruit sourd et profond. Aidé par une deuxième guitare sur scène, le couple Tad et Peggy Doyle est décidé à nous faire connaître les abîmes. Evidemment, Tad (le groupe) est désormais bien loin et le moment n’est pas au trémoussage sur « Grease Box ». Mais malgré tout, on peut retrouver dans certains riffs le groove de l’époque (sur « Unnamed » notamment) mais dans un contexte doom toute autre. En tout cas, leur signature chez Neurot n’est pas un hasard : on pense à Neurosis régulièrement mais aussi à Yob.

Une heure plus tard, on ressort groggy du Glazart, ne sachant pas si l’on a passé une bonne soirée ou si l’on s’est fait violenter. Mais bizarrement on en redemanderait.

Last modified: 1 septembre 2016