Du rock au doom : les albums les plus cool de 2015.

Written by Chronique

Je vais être honnête avec vous : contrairement à mes collègues scribes d’ici et d’ailleurs, à aucun moment j’ai eu l’impression de vivre une année musicale 2015 exceptionnelle avec un grand E. Bien sûr, il y a eu ces quelques « grands retours », mais franchement, aucun ne m’a mis à genoux. La bonne surprise est plutôt venue de découvertes et nouveaux venus qui se fichent bien des standards actuels. D’un point de vue purement gaulois, il faut dire que 2015 a été si chaotique… Mais on a réussi à la traverser plus ou moins maladroitement à l’aide de musique, de potes et de bonne bière. Voici donc un retour sur les sorties qui ont secoué les QG de The Heavy Chronicles, du doom au stoner, en passant par le rock.

✭✭✭ MASTERS OF HEAVY ✭✭✭

graveyard_innocence_and_Decadence_albumGRAVEYARD « Innocence & Decadence » (Nuclear Blast Records)

Graveyard ont beau être une machine sacrément bien huilée, il n’empêche que la perspective d’un nouvel album est toujours aussi excitante, surtout lorsqu’ils y invitent leur ex-gratteux et chanteur Truks Mjorn. Et le cru Graveyard 2015 est une pu***n de réussite. La prod est comme toujours exceptionnelle, et ce mélange hard rock dynamite/ballades soul en font une experience musicale fabuleuse du début à la fin. Alors à tous les die hards qui se plaignent que le groupe n’ait pas pondu un « Hisingen Blues 2 » : passez à autre chose et appréciez l’excellent travail d’un des meilleurs groupes rock de notre décennie. 

Elder_Lore_2015_ArtworkELDER « Lore » (Stickman Records)

Encore une preuve que le trio de Boston ne cesse de surprendre… et d’émerveiller. Comme une pierre précieuse, « Lore » a tellement de facettes qu’il est impossible de toutes les voir en un regard. Vous devez plonger dedans et laisser votre esprit vagabonder, un peu comme un trip sous acide au Pays des Merveilles. Nick DiSalvo est un compositeur vrillant, et j’ai hâte de voir ce que les garçons nous réservent pour la suite…

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Mastodon_once_more_round_the_sunMASTODON « Once More Round The Sun » (Roadrunner Records)

Ce n’est qu’après une apparition sans préavis dans ma playlist genius que j’ai réalisé que le nouveau Mastodon n’était pas aussi mauvais que je le pensais. Peut-être que les voir au dernier Hellfest a aidé à raviver ma flamme pour le trio d’Atlanta… Quoiqu’il en soit, cet album m’a frappé en pleine tronche, façon « Remission ». Leur dernier opus « The Hunter » était le fond du tube à essai – même s’il contient quelques perles – et « OMRTS » est clairement le haut du panier, et leur création la plus heavy depuis « Blood Mountain ». Ajoutez à ça des refrains pop-isants hyper accrocheurs : on tient là un grand album métal.

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Rotor - Funf albumROTOR « Funf » (Elektrohasch Records)

Rotor… OH, ROTOR ! Pouvait-il y avoir meilleur come-back que celui des princes du riff teutons Rotor ? J’en doute. Dès la première note du morceau « Echolot », en passant par ce monstre de fuzz qu’est « Vollast » – élue chanson la plus entêtante de 2015 par THC – jusqu’au tout dernier écho de « Weltall Erde Rotor »… Tout dans cet album est infiniment substantiel, et mérite votre attention. Une fois encore, l’Allemagne prouve être une terre où règnent toutes sortes de magies.

 

 

 

 

 
 

✭✭✭ DU RIFF ENCHANTEUR ✭✭✭

All Them Witches - Dying surfer Meets His MakerALL THEM WITCHES « Dying Surfer Meets His Maker » (New West Records)

Quand j’ai écouté « Dying Surfer Meets His Maker » pour la première fois, je me suis dit « bon sang, il se passe un truc dément là-dedans!« . Innombrables sont les groupes qui passent leur temps à se copier les uns les autres, et voilà que All Them Witches débarquent avec cet album hors-du-commun, parcourant ainsi des continents de créativité encore inexplorés. Le fait qu’ils mêlent ce côté très heavy avec des passages plus introspectifs voir aériens, tout en saupoudrant le tout de sonorités qui font voyager l’esprit et le coeur… Un album puissant, à mettre absolument entre toutes les mains. 

 

Lucid Sins Occultation Alasdair GrayLUCID SINS « Occultation » (Totem Cat Records)

La vague rétro-rock de ces dernières années a beau être en train de perdre de sa superbe, on peut tout de même se sustenter de sorties d’excellente facture, si l’on sait chercher au bon endroit. Prenez un dealer DIY comme Totem Cat, et offrez-vous le génie d’un groupe qui a tout compris. Lucid Sins ne font pas « genre », et leur musique incarne à la perfection l’esprit originel de la fin des 60’s et du début des 70’s. Crade, lo-fi et occulte comme jamais. 

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Cigale albumCIGALE « Cigale » (S/R)

Quelle oeuvre sonore monumentale que ce « Cigale ». Tel un voyage céleste, une odyssée au coeur des forêts du nord, cet album ne sonne comme rien d’autre avant lui. Impossible de coller des étiquettes à Cigale, les influences sont si nombreuses mais tout se tient à merveille. J’ai été très attristée par la mort de leur guitariste (et ancien Sungrazer) Rutger Smeets il y a quelques mois, mais cela me réjouit de savoir qu’il a laissé ce sublime témoignage musical derrière lui. De la pure magie en provenance des étoiles. 

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Wildlights album ASGWILDLIGHTS « Wildlights » (Season Of Mist)

Tout ce que Jason Shi touche… Ce mec et son chant superpop épique = win. Écouter Wildlights, revient à mater un jam entre ASG et Baroness au sommet d’une montagne. Vous profitez de la vue rocailleuse qui s’offre à vous, puis vous prend l’envie soudaine de sauter pour flotter aussi haut et loin que le vent vous portera. Voilà l’affaire : Wildlights sont plus ou moins sortis de nulle part, et ont soufflé un vent frais sur un monde rock saturé. La puissance riffique et la mélodie sont là, la grâce, aussi . Brillant.

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✭✭✭ DANS LES LIMBES ✭✭✭

Monolord-Vaenir-ArtworkMONOLORD « Vænir » (Riding Easy Records)

Y’a-t-il quelque chose qui n’a pas encore été dit sur THC au sujet de Monolord ? Je ne crois pas. C’est bien simple : Monolord est l’un des meilleurs groupes doom à avoir émergé en ce millénaire (eh oui). Après leur premier opus « Empress Rising » écrasant sorti il y a deux ans déjà, « Vænir » poursuit leur marche heavy et fuzzy sur le monde. Et si vous voulez mon avis, c’est bien un voyage initiatique qui attend tout nouvel auditeur. La Suède a trouvé ses nouveaux rois du doom…

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tombstones_vargariis_album_coverTOMBSTONES « Vargariis » (Soulseller Records)

Ce second opus des black-doomeux Tombstones est clairement leur meilleur album à ce jour. Et dire qu’ils font du doom s’avère hyper réducteur… Une vibe heavy metal à l’ancienne surplombe le tout, mais ce sont dans les moments les plus ténébreux et et dans la débauche de violence sonore que le groupe excelle. « Vargariis » est jouissif de A à Z, avec son lot de surprises au tournant. Inutile de vous conseiller une écoute à plein volume ! 

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Hangmans_Chair_This_Is_Not_Supposed_To_Be_Positive

HANGMAN’S CHAIR « This Is Not Supposed To Be Positive » (Fear Music Satan)

Ah ! Il est temps pour moi de rendre hommage à mes compatriotes du heavy. Contrairement à la Suède ou le Royaume-Uni, où pullulent groupes doom et sludge du plus bel acabit, la France fait plus dans la confidentialité, mais le fait BIEN. Et on peut être fiers de ce que les Parisiens de Hangman’s Chair ont accompli jusqu’ici. Comme ce nouvel album l’indique, du noir sera broyé à foison, cette mélasse de morosité ambiante vous collera à la peau, mais vous serez absolument transcendés par les harmonies vocales puissantes et planantes. PUISSANT, vous dis-je. 

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Belzebong - Greenferno albumBELZEBONG « Greenferno » (Emetic Records)

Je ne connais pas un groupe de doom dont les compos sont autant influencées par la drogue que celle des copains polonais Belzebong. En huit ans de décadence riffique, l’herbe et les champis ont infiltré leur nom, leurs artworks et chacun de leurs riffs, jusqu’à un point où on peut se prendre un méga-trip sans drogue, rien qu’en écoutant leur musique. « Greenferno » est dans la pure veine Belzebong. Rien de bien novateur ici, en dehors de quelques expérimentations sonores, une poignée de solos et de bruits bizarres par-ci par-là. Et rien de tel qu’une bonne symphonie verte, et c’est exactement ce que « Greenferno » nous offre aujourd’hui.

 

 

Last modified: 20 novembre 2016