SAMSARA BLUES EXPERIMENT « Waiting For The Flood » (Electric Magic Records 2013)

Written by Chronique

ALERTE HUITIÈME MERVEILLE DU MONDE. Les immenses jammers germaniques SAMSARA BLUES EXPERIMENT sont de retour avec un troisième album qui frôle la perfection, rien que ça. « Waiting For The Flood » n’a beau être composé « que » de quatre titres (de plus de dix minutes chacun, faut pas déconner non plus), il se pose là, tout en équilibre, groove et volupté. Décorticage, ou plutôt effeuillage d’un album sublime, et difficile à cataloguer. Disons simplement que les mots « samsara », « blues » et « experiment » n’ont jamais aussi bien collé au groupe…

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ARTISTE : Samsara Blues Experiment
ALBUM : « Waiting For The Flood »
DATE DE SORTIE : Novembre 2013
LABEL : Electric Magic Records
GENRE : Blues progressif / Stoner / Trip exotique
NOTE : ✩✩✩✩✩
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Le titre d’ouverture « Shringara », dont le sens premier en hindi a trait à l’amour et à l’érotisme, est une affriolante mise en bouche, préliminaire glissant quelque part entre la sitar de Ravi Shankar et de fins arrangements de synthétiseurs. Un titre d’introduction qui rappelle d’ailleurs le « Singata Mystic Queen » du premier album. Comme promis, l’ambiance est au dépaysement. Le chant fougueux de Christian Peters contraste brillamment avec cette ambiance lascive… qui se mue bien évidemment en une marée de riffs épais propulsée par un solo de guitare à se damner (celui qui ne se roule pas par terre en l’écoutant me jette la prmeière pierre). Premier morceau et déjà, le filtre aphrodisiaque fait son effet.

Avec le morceau éponyme, l’approche devient beeaaaucoup plus sensuelle et hédoniste : « Waiting For The Flood » est DE LOIN le morceau le plus enivrant et efficace de l’album. Un fleuve d’amour et d’ondes positives se déverse dans les amplis, de l’orgasme en barre jaillit des guitares et de la basse (jazzy, la basse). Sans mentir, j’ai du l’écouter pendant plusieurs heures sans me lasser une seconde. La perfection, aussi sexy et captivante soit-elle. Ce qui est incroyablement réjouissant avec des jammers de l’acabit de Samsara, c’est qu’ils peuvent produire des morceaux de vingt minutes, la satisfaction de l’auditeur restera tout aussi intense de la première à la dernière seconde. Ainsi, « Don’t Belong » offre un blues rock sombre et langoureux, jusqu’au dernier moment où boom ! La lourdeur reprend le dessus, le rythme se tend, et on se prend subitement à headbanguer. Des sonorités et un groove dignes du Jimi Hendrix Experience nous saisissent, jusqu’au quatrième et dernier morceau « Brahmin’s Lament », qui est de loin le plus frontal de l’album. Ambiance heavy mais subtile (oui, c’est possible), quelques ralentissements bien placés, des sitars mêlés à un riff « desperadesque » : le trip prend doucement fin, quelque part entre le Népal et le Nouveau Mexique. Ça sonne perché, dit comme ça, mais qui ne le serait pas après avoir écouté un tel chef-d’oeuvre de blues rock onirique ? Le mot est lâché.

Avec ce disque sensationnel, Samsara Blues Experiment nous ouvrent une fois de plus leurs immenses coeurs de chevelus. Plus proche de « Long Distance Trip » que de « Revelations & Mysteries », « Waiting For The Flood » est un concentré de tout ce le quatuor berlinois a de plus jammy et exotique, le côté lourd et punchy étant assez souvent mis au rancart pour se concentrer sur les sensations… Des sensations addictives. Les guitares exultent, le groove est à son apogée, la voix rauque de Peters (quand elle se manifeste) enveloppe le tout dans un soupçon de tourmente qui va bien, bref : on est happés et conquis, exultant nous aussi de joie devant l’un des albums les plus aboutis de la décennie.

Last modified: 16 octobre 2013