MONDO GENERATOR + VALIENT THORR + STEAK @ The Underworld (Londres, 08.08.13)

Written by Live

L’été bat son plein, mais tout comme le rock est immortel, les orgas de concerts ne dorment pas. Débarquée à Londres pour le week-end, je ne pouvais manquer cet affiche explosive sous aucun prétexte. Le groupe de NICK OLIVERI, les rockeurs fous VALIENT THORR, et la fierté locale STEAK, tous réunis à l’Underworld à Camden : affiche poids lourd. Retour sur une soirée « hectic », comme disent les anglais. Fucking hectic, ouais.

 

STEAK (FacebookBandcamp)

C’est ma première review live du groupe londonien STEAK, les ayant loupés au Desertfest et ayant joué les touristes lors de leur release party au Black Heart en mai dernier. Je suis Steak depuis un moment, leur dernier EP « Corned Beef Colossus » est vraiment sympa dans le genre fuzz rock sans prise de tête, et pour ne rien gâcher, ce sont des types cool. Leur performance de ce soir est carrément plus solide qu’il y a deux mois au Black Heart. Leur son est à la fois compact et groovy, et vocalement, leur frontman envoie du steak (désolée, il le fallait). Les morceaux de la setlist sont ingénieusement agencés et les temps morts sont rares, le groupe jouant parfois sur le procédé fade in/fade out utilisé sur les EP. Je suis assez contente d’entendre à nouveau le morceau « Machine » (tiré du premier EP « Disastronaught« ), qui crée une pause planante plus que bienvenue au milieu de tout ces riffs rock frénétiques. En revanche, le single « Liquid Gold » que je trouvais affreusement catchy devient vite répétitif en live. Peut-être que les gars devraient plus interagir avec le public dans ces moments là ? Public qui est d’ailleurs plutôt calme sur la première moitié du set, il faudra attendre une coupure totale du son provenant de l’ampli guitare (forçant le reste du groupe à partir dans un jam basse/batterie pour le coup rafraîchissant) pour que les gens se dérident. Un de mes potes qui n’est pourtant pas fan de gros rock qui tache finit par bouger la tête et kiffer le son fuzzy-groovy de nos amis anglais. Aussi, je dois absolument souligner que le groupe a trouvé son maillon fort en la personne de leur nouveau batteur Sammy. Sérieusement, c’est le genre de batteur qui te fait te dire à peu près toutes les cinq minutes « bordel, ce mec est bon ! ». Il a un groove de fou et apporte vraiment un truc sur les anciennes compos, la musique du groupe prend une autre dimension avec lui. Rien à dire, très bon concert et de plus en plus de maîtrise à tous les niveaux. VIVEMENT le Glad Stone Fest VI en octobre !

 

VALIENT THORR (site webFacebook)

Les tarés de Chapel Hill (North Carolina, USA) sont la raison principale de ma venue à l’Underworld ce soir. J’avais de grosses attentes concernant ce show, vu la réputation du groupe en live. La vérité, c’est que ça s’est avéré être cent fois plus intense que ce que j’espérais. Quand la dream team des barbus-poilus « from Venus » débarque sur scène sur le thème de « L’odyssée de l’espace », le public devient fou. Si vous connaissez Valient Thorr musicalement, alors vous savez que ce qu’on a devant nous ce soir est la synthèse de tout ce qu’il y a de plus rock’n’roll sur Terre. Parfait combo de heavy metal british des 80’s, de punk et de rock’n’roll, VALIENT THORR est la formule explosive par excellence. Et quand Valient Himself se pointe dans une magnifique paire de bottes de boxe bicolore, c’est trop beau pour être vrai. Ce dude a une énergie folle, contagieuse. Quand il ne court pas sur place, il se roule par terre ou reste à genoux en faisant de grands gestes. Et lorsqu’il s’agit d’haranguer le public entre les morceaux, il dispense des sermons (ou « croyances », comme il le le dit si bien) super vivants et pertinents. Valient Himself est un « rock preacher » comme on en fait peu. Pourvus de la toute puissance électrique de Venus, les musiciens ne sont pas en reste : un jeu plus solide tu meurs et quelques mouvements de cheveux bien sentis suffisent à nous faire passer un moment stadium qui nous fait presque oublier qu’on est à l’Underworld. À un moment, Valient Himself descend dans la fosse pour tous nous faire asseoir, puis nous invite à mimer ses mouvements déjantés (genre « je rame », « je fais le tigre »…) : tout le monde suit sans se poser de questions. En parlant de sourire, je suis comme d’habitude au tout premier rang, et bien que je me reçoive en continu les litres de sueur du dude sur la face, mon sourire ne me quitte pas. Y’aura-t-il des gens assez fous pour dire s’être ennuyés pendant cette performance scénique ? Je ne crois pas. Ou alors, ils n’ont pas d’âme. 10000 taureaux sur-énervés viennent de nous passer dessus. Et grrrrrrrrands dieux, c’était bon !

 

NICK OLIVERI & MONDO GENERATOR (Facebook)

Je dois avouer qu’au fil de ces années dans le rock et le métal, je suis un peu passée à côté de Mondo Generator. Ça arrive. En revanche, difficile de passer à côté d’un personnage tel que Nick Oliveri, quand on aime le stoner rock. Je pense que tout rappel historique s’avère inutile, vous savez forcément de quoi je parle : Kyuss ? QOTSA ? Mais ce soir, le stoner n’est pas vraiment à l’honneur. Mondo Generator c’est la face punk des generator parties, le côté « fuck you all » de la force. Le set commence sur les chapeaux de roues, eeeeeet… il reste sur les chapeaux de roues tout du long. Nick, malgré tes immenses défauts, ton énergie indomptable ne peut que nous convertir. Et séduire.

Nick Oliveri, c’est donc avant tout la hargne punk portée par une voix éraillée puissante. Mais parfois, et ce n’est pas rare, les cris rebelles se muent en une caresse de velours. Oui oui. Après avoir dépoussiéré l’hymne stoner « Green Machine » de Kyuss (et transformé la fosse en une véritable marée humaine), le groupe entame le très smooth « Auto Pilot » de Queens Of The Stone Age. Ni une ni deux, je fonce au premier rang pour me délecter d’un des morceaux rock les plus suave de tous les temps. Parce que Nick n’est pas Nick s’il garde un t-shirt trop longtemps sur le dos, l’homme se met torse nu et martèle sa basse de plus belle… C’est alors qu’un mec ENTIÈREMENT NU débarque du public, pour venir se glisser derrière lui tout en faisant un déhanché assez bizarre. Tout le monde est mort de rire, les zikos y compris. Deux secondes après, une nana uniquement vêtue d’un t-shirt et un string monte à son tour, enlève ce dernier et essaie tant bien que mal de l’accrocher sur le mic stand de Nick. La sécu la sort de scène alors que Nick essaie d’attraper l’objet tant convoité d’une seule main, mais c’est peine perdue. Elle remontera quelques morceaux plus tard et accrochera son soutif sur le chanteur, hilare. Ces deux moments complètement improbables arrivent à rendre un set pourtant à la base agressif… totalement festif ! C’est la cerise, le petit plus qui fait que non seulement on kiffe le gros son, on prend une mandale dans les oreilles, et en prime on a le sourire aux lèvres. J’avoue que ne connaissant quasiment pas les morceaux de Mondo Generator, les multiples reprises de Kyuss ou QOTSA me mettent du baume au coeur. Après un rappel du tonnerre, on peut voir sur le visage de Nick et ses collègues qu’ils ont pris leur pied et, malgré l’affluence estivale du concert, ils ne regrettent carrément pas le voyage. Paris, accroche-toi bien ce soir, car je connais ton public et je peux d’ores et déjà dire que le Glazart va saigner en ce 16 août 2013…

Ode to Clarissa (QOTSA cover)
F.Y.I. Free
Gonna Leave You (QOTSA cover)
The Last Train
Quick and to the Pointless
Green Machine (Kyuss cover)
Auto Pilot (QOTSA cover)
Shawnette
I Never Sleep
Sonic Slow Motion Trails
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Wake Up Screaming (The Subhumans cover)
You Think I Ain’t Worth a Dollar, But I Feel Like a Millionaire (QOTSA cover)
13th Floor  

Si vous êtes sur Londres le 22 août, n’hésitez pas à aller voir le set « Death Acoustic » de NICK OLIVERI au Black Heart (Camden), qui sera accompagné des prometteurs CRYSTAL HEAD. Event Facebook

Last modified: 13 avril 2014