MASTODON + RED FANG @ Le Bataclan (Paris, 20/01/12)

Written by Live

thehunter-2012

« Mastodon…blabla…The Hunter album de l’année…blabla…grosse claque en live… » Bon OK je crois que 2011 a réellement été l’année de la consécration pour MASTODON, entre un album bien léché et des lives qui ont visiblement mis tous le monde d’accord : ça ne laissait augurer que du bon pour ce concert en salle à Paris. C’est sans parler de la présence inestimée de RED FANG (sans quoi je ne serais pas venue), THE révélation métal de l’année… On a sorti les silex et les massues hier soir, pour de vrai !

Il faisait un vrai temps de chien à Paris hier, une pluie fine à te tremper les os comme on les hait. Arrivés à 16h devant la salle pour un rapide repérage, on avait pourtant pas prévu de rentrer si tôt dans la queue, mais bon vu qu’on y est, on y reste hein ! Ce qu’il y’a de sympa avec les salles qui ont pignon sur rue comme Le Bataclan, c’est que t’es obligé de croiser les groupes à un moment ou un autre : hier on a eu le plaisir d’apercevoir et de saluer ce pauvre loulou estropié de Brent Hinds et Bill Kelliher de Mastodon, ainsi que 3 des membres poilus de Red Fang.

RED FANG : des bûcherons fuckin’ rock’n’roll !

18h30 passées, la salle ouvre, direction la barrière. Je n’ai qu’une hâte à ce moment précis en voyant la bannière RED FANG suspendue en arrière scène : les voir débarquer, ET VITE  ! Ce n’est qu’une heure plus tard qu’ils arrivent, mes favoris. Gros démarrage avec « Hank Is Dead » (le prochain single) : il ne faut pas plus de 3 minutes pour faire comprendre à ceux qui ne connaissaient pas ce groupe qu’il y a un truc clairement cool qui est en train de se passer, là, sous leurs yeux. Dans le désordre et à mon bon souvenir, le groupe nous gratifie entre autres de « Reverse Thunder », « Into The Eye », « Good To Die », « Sharks », « Number Thirteen », « Wires » (qui rend le public extatique) et un très risqué « The Undertow » qui laissera les non-initiés au doom sur le carreau…
C’est alors que je me rends compte qu’en plus d’avoir un son stoner bien perché, RED FANG fait surtout du putain de ROCK’N’ROLL ! Bah ouais, quand tu es plus pris d’une envie de sauter et danser comme un malade en les voyant sur scène, c’est qu’y’a du wap-pap-pelou-pap dans l’air, quelque part ! Et puis ce sont aussi des mecs sympas et simples comme tout, qui discutent avec le public, nous remercient chaleureusement… Ils donnent le sourire, quoi.

Pour parler d’un aspect plus technique : RED FANG est à la hauteur de mes espérances. Super propres dans leur jeu, tout en défouraillant l’espace sonore en bonne et due forme. Vocalement impeccables et encore plus déchaînés que sur album. Et un batteur qui évite tout geste inutile, tape sec et TRES fort, tel un Terminator moustachu qui n’a de comptes à rendre à personne.
Bordel, je les aurais bien admirés 1 bonne heure de plus, mais ils nous quittent déjà (en fanfare et sous vos applaudissements) sur « Prehistoric Dog ». Snif ! Noooon, ne partez paaaas… C’était ENORME, je suis tellement contente de voir qu’en plus d’être d’excellents musiciens et compositeurs, ils assurent à la perfection en live.


MASTODON : bienvenue dans la 4ème dimension…

Presque une heure plus tard, le moment M tant espéré par des centaines de personnes (la bave au menton) arrive enfin. ILS arrivent. Les barbus d’Atlanta. Etrangement y’a aucun brutal mouvement de foule, mais une ovation du tonnerre les accueille avec éclat. Et on est partis pour 1h45 de show bourrin à souhait ! Une chose positive me frappe tout d’abord : le public connaît les paroles des chansons par coeur (c’est si rare en France !), et surtout celles du dernier album « The Hunter ». Mon idée comme quoi pas mal de gens ont découvert et sont devenus fans du groupe grâce à ce dernier opus s’avère donc vérifiée.
Le groupe délivre une setlist de plus de 20 morceaux sans sourciller, sans même dire un mot. Ah si, ils ont un préposé aux remerciements : le très discret Bill (guitariste) que j’aurais d’ailleurs tout le plaisir d’admirer puisqu’il est pile devant moi pendant tout le concert. C’est d’ailleurs un point faible du groupe : ils sont statiques, ultra concentrés et muets comme des carpes lors de leurs concerts. Certes leur zik est ultra technique, mais un ptit mot, « un-discours-un-discours ! » ne seraient franchement pas de refus… Brent Hinds viendra cependant jusqu’à la droite de la scène avec son atèle au tibia pour nous chanter un ptit couplet.
Par contre j’ai la confirmation que Troy Sanders est bien complètement givré : ce mec ressemble plus à un loup qu’à un être humain. Il agit de manière sauvage et extrêmement étrange la plupart du temps, et choisit de temps à autres une « proie » dans le public qu’il ne lâche pas du regard pendant plusieurs instants, chose qui pour m’être arrivée, fait une drôle (mais agréable) impression !

On a donc une longue prestation du groupe qui parcourt toute sa discographie (sans oublier « Remission » !) et ravit ainsi ses hardcore fans. En ce qui me concerne, c’est un show en dents de scie : autant certains morceaux très forts comme « Black Tongue », « Crystal Skull », « Capillarian Crest », « Spectrelight », « Curl Of The Burl », « Aqua Dementia » et « Iron Tusk » vont réussir à me maintenir en alerte, autant le reste ressemble à une bouillie sonore compacte, tel un porridge bien trop lourd à digérer qu’on me filerait en intra-veineuse. Trop de Mastodon tue le Mastodon. Ceci dit, la salle toute entière ne semble pas dérangée pour le moins du monde par cette orgie post-hardcore-progressivo-death-metal à la sonorité si particulière, et en redemande. Je vous raconte pas le bordel sur l’avant-dernier morceau du set, « Blood & Thunder » : un titre n’a jamais autant bien porté son nom !
C’est donc seulement à la fin qu’on perçoit une once d’humanité venant du groupe, lorsqu’ils nous envoient tout en subtilité et en douceur l’hymne « The Creature Lives ». Une chanson que je trouvais niaise sur skeud mais qui devient très belle en live, surtout lorsque le groupe invite tout RED FANG à les accompagner au chant. Le Bataclan s’ennivre alors, et c’est la fin.

  1. Dry Bone Valley
  2. Black Tongue
  3. Crystal Skull
  4. I Am Ahab
  5. Capillarian Crest
  6. Colony of Birchmen
  7. Megalodon
  8. Thickening
  9. Blasteroid
  10. Sleeping Giant
  11. Ghost of Karelia
  12. All the Heavy Lifting
  13. Spectrelight
  14. Curl of the Burl
  15. Bedazzled Fingernails
  16. Circle of Cysquatch
  17. Aqua Dementia
  18. Crack the Skye
  19. Where Strides the Behemoth
  20. Iron Tusk
  21. March of the Fire Ants
  22. Blood and Thunder
  23. Creature Lives

Last modified: 25 janvier 2016