Le voilà enfin ! Le douzième album de Fu Manchu sort enfin, quatre ans après « Gigantoid » qui m’avait laissé sur ma faim. Revoilà les californiens FU MANCHU au meilleur de leur art, celui de la Riffology Fondamentale et Appliquée, que seuls quelques groupes maîtrisent suffisamment pour être encore parmi les références incontestées après quasiment vingt-cinq ans de carrière.
Fu Manchu n’est pas un groupe de stoner, ni de desert rock, ni d’autre étiquette du genre (avez-vous déjà entendu le groupe digresser sur l’herbe ou les cactus ? fin du débat). Non, Fu Manchu est un groupe de rock, de la trempe de ceux qui font leur musique sans se soucier ni de l’avis des fans ni des critiques. C’est peut-être pour cette raison qu’ils sont toujours là et toujours aussi attendus 24 ans après « No One Rides For Free » ! Et « Clone of The Universe » ne déroge pas à la règle et en est même l’exemple le plus marquant.
La première leçon que les maîtres ès-riff nous dispensent va se dérouler en six chapitres, visant à élucider les influences du groupe et à progresser dans sa connaissance de la construction musicale. Démarrant avec ce qui peut être admis comme un repère immuable de la discographie de Fu Manchu, c’est-à-dire une combinaison d’accords joués de manière répétitive par la section rythmique, formant la base de la composition musicale, appelée plus simplement LE Riff. Depuis leurs débuts, les californiens ont toujours composé de la même manière, utilisant le Riff que l’un d’eux amène puis expérimentant autour pour aboutir au résultat final, le morceau qui sonne bien !
De « Intelligent Worship » à mon morceau préféré « Clone of The Universe », le dosage parfait et que j’affectionne chez la bande de San Clemente est toujours cet alliage de guitares plombées, jouant à la vitesse du son (moins vite que la lumière donc), puis ralentissant le rythme de manière plus abrupte qu’un freinage d’urgence, et une fois la dérive maîtrisée, l’envol psychédélique explosant en feu d’artifice sonique.
Mais où est donc la science appliquée là-dedans ? Dans les paroles et les thèmes abordés, bon sang ! Après 24 ans, vous n’aviez pas remarqué que Fu Manchu est toujours autant influencé par les 70’s, la Science-Fiction, mais surtout l’humour et qu’il n’y a pas forcément de sens littéral aux paroles ? Non ? Il est grand temps de vous faire soigner, et d’arrêter de chercher une signification à chaque mot que les Grand Maîtres du Riff écrivent…
Après cette première leçon, il est temps de passer aux choses pas du tout sérieuses. La seconde partie du disque est composée d’un seul élément : « Il Mostro Atomico ». A première vue, ça ressemble à du remplissage, du foutage de gueule, de la fainéantise. Ca, c’est avant de l’écouter. Et surtout, avant de savoir qu’il y a un invité de marque sur l’un des quatre mouvements de ce morceau, que Fu Manchu, par ses influences (si vous avez lu au-dessus, vous devriez avoir compris), vénère : le guitariste des cultissimes Rush, Monsieur Alex Lifeson. Ce morceau épique, assemblé à partir de riffs de plusieurs autres morceaux ne figurant pas sur l’album, fait suite à l’envie du groupe de simplement donner libre cours à ses expérimentations, avec comme cerise sur le gâteau, l’ajout de partie de l’un des guitaristes des 70’s les plus respecté.
Franchement, une fois apprivoisées, les 18 minutes vous paraîtront bien trop courtes et tellement addictives que vous n’arriverez plus jamais à comprendre pourquoi il n’y a pas plus de jam de cette trempe dans les productions actuelles. La réponse est pourtant évidente : vous venez de participer à la plus grande leçon de Riff, dispensée par le plus talentueux des groupes de rock. Beaucoup copié, jamais égalé, et toujours sans se soucier des autres. « Clone of the Universe », worshipped by The Lord.
ARTISTE : FU MANCHU
ALBUM : « Clone Of The Universe »
DATE DE SORTIE : 9 février 2017
LABEL : At The Dojo Records
GENRE : Fu Manchu
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Last modified: 16 février 2018