STEAK « No God To Save » (Ripple Music 2017)

Written by Chronique

Après deux EP sortis en auto-production et un premier véritable album, Slab City, paru chez Napalm, les rockers londoniens sortent leur deuxième album, No God To Save, mais cette fois chez Ripple Music, ferme stoner du moment qui chouchoute ses fans (ah ces vinyls !). Si STEAK nous avaient confié il y a quelques années qu’ils n’avaient besoin de personne et surtout pas d’un label pour sortir leurs EP, les propositions ont dû être à la hauteur de leur talent, et ni Napalm ni Ripple ne doivent le regretter. Parce qu’au cœur d’une vague bien trop hype de rétro rock 70’s où la qualité est au aussi rare qu’une goutte d’eau dans la désert de Mojave, sortir un album de stoner rock qui fait la part belle aux riffs poids lourds et aux chansons aux refrains entêtants, c’est l’assurance de combler les fans de musique heavy.

STEAK reprend donc ses riffs bulldozer là où ils les avaient laissés après Slab City, à savoir dans un désert bouillant. Le premier morceau, « Overthrow », est l’ultime hommage aux influences du groupe et il est difficile de ne pas penser à un groupe culte du desert rock. Mais passée l’intro et sa montée jouissive, place à la véritable identité de STEAK, qui s’éloigne des poncifs du stoner en développant des mélodies vocales et des constructions instrumentales si uniques qu’il n’est pas possible de les assimiler à d’autres groupes stoner actuels.

Chacun des huit morceaux suivants a sa propre identité, ses mélodies et refrains, et je ne trouve pas un seul titre qui soit au-dessus des autres ou se détache. Non pas que les morceaux soient tous identiques et monotones, bien au contraire : ils sont tous très bons et donnent envie d’écouter le suivant pour en reprendre une dose. J’ai quand même un petit faible pour « King Lizard » (peut-être ce côté grunge, la voix de Kipp n’y étant pas étrangère) avec ses montagnes russes où les grattes jouent à cache cache avec la batterie. « Living like a rat » a le refrain le plus accrocheur de tout l’album et démontre que STEAK a aujourd’hui un son qui lui est propre et a bien fait de se laisser signer par un label.

L’énergie ne disparaît jamais tout du long, le format des chansons étant propice à l’efficacité et à garder l’attention de l’auditeur… Jusqu’au dernier morceau, « The Ebb », et son instru planant en guise de conclusion.

Même sans révolution dans leur musique, No God to Save est l’évolution d’un groupe qui maîtrise son sujet et sa formule, plus lourd, plus massif, mais aussi plus propre et plus mélodique. Ce sens des mélodies est assez rare dans la vague stoner, surtout sans tomber dans la mièvrerie ou le stoner qui sent le patchouli, et STEAK tient certainement ce talent de l’ADN des groupes anglais, baignés dans la pop rock depuis toujours. No God To Save, où la confirmation que STEAK a pris les rênes de la scène anglaise et ne compte pas les lâcher. Vivement une tournée française !

ARTISTE : STEAK
ALBUM : « No God To Save »
DATE DE SORTIE : 19 mai 2017
LABEL : Ripple Music
GENRE : Stoner rock burné
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Last modified: 23 juin 2017