C’est une affiche plutôt pointue que proposent les Stoned Gatherings ce soir. Peut-être un peu trop ? En tout cas, les amateurs sont assez peu nombreux au Glazart pour découvrir DUCKTAPE mais surtout VODUN, venus défendre pour la première fois en France leur heavy rock teinté de rythmes afro-caribéens ; et profiter du talent de DEATH ALLEY, en formation exceptionnelle à 3 guitares pour honorer la sortie de leur « Live at Roadburn ». Succès au Roadburn et petite audience à Paris ? Quelle dommage quand même. Allez, vu qu’on est là, on ne va pas bouder notre plaisir.
Premier sur scène, DUCKTAPE est un jeune duo guitare-batterie, une configuration qui pousse logiquement à redoubler d’énergie. Et le duo n’en manque pas, avec d’un côté un guitariste qui rempli bien l’espace sonore en tirant partie des basses et des aigus de son instrument gonflé de fuzz. Et de l’autre un batteur au jeu très visuel (mais comment ce chignon fait-il pour tenir tout le set ?). Le tout donne un set aux accents grunge métal tendance Nirvana/Melvins exécuté avec aplomb. Epuisés mais visiblement heureux, ils quittent la scène en laissant un public conquis.
L’avenir nous le dira, mais VODUN est annoncé comme un futur groupe à succès. En tout cas c’est la petite sensation du moment, qui avec Zeal & Ardor mettent en avant leur concept avant leur musique. Chez Vodun, on ambitionne de teinter un son heavy avec des rythmes afro-caribéens. Peintures sur le corps, instruments percussifs, la panoplie est là. Mais surprise, le son se révèle plus dur et sec que le concept annoncé, malgré le timbre soul de la chanteuse qui rappelle plus celui de Skin (Skunk Anansie) que les Aretha Franklin ou autres Tina Turner. Le guitariste quant à lui, tente des choses assez osées et mélange riffs doom, arpèges heavy, ou même accélérations punks. Malheureusement, ça part un peu dans tous les sens sans être spécialement incarné et on peine à s’accrocher à un morceau en particulier (en dehors de cette rythmique assez jouissive à base de roulements de cowbell). Pas sûr que cela suffise pour transcender son statut de curiosité scénique sympathique, mais un peu vaine.
DEATH ALLEY, c’est parti. Le groupe boogie-punk hollandais arrive sur la scène du Glazart avec des renforts, à savoir un ex-Devil’s Blood ainsi qu’un ex-Mühr. C’est donc un groupe à 3 guitares qui va jouer ce soir, pour un total de 21 cordes sur scène (Oeds Beydals joue sur une 9 cordes) ! Et encore je vous compte pas la pedal steel. De fait, cette formation fait la part belle aux soli et aux morceaux étirés, un principe qui prend son sens en live. Six morceaux donc une majorité d’inédits sont exécutés à base de cavalcades de guitares et de soli harmonisés. Mais aussi de montées jouissives et envolées heavy à chanter à haute voix (aiguë). Le tout sous le haut-patronage du Culte de l’Huitre Bleue.
On a clairement affaire à des musiciens qui connaissent leurs instruments, y compris la section rythmique qui n’est clairement pas là pour enfiler les perles. Le gros morceau c’est bien sur le final avec « Supernatural Predator », étiré sur plus de 20 minutes avec un jam central captivant, à l’ambiance calme et tendue rappelant une jungle hostile, parcourue par des stries de guitares et des textures pleines de larsen évoquant le psychédélisme halluciné d’Hendrix. Beau voyage.
Last modified: 25 avril 2017