Jusqu’ici on avait vu la prestation des Norvégiens de KVELERTAK dans des enceintes à l’échelle de leur énergie, notamment lors de deux prestations au Hellfest ayant provoqué l’enthousiasme d’un public nombreux. Mais le sextet allait-il être aussi à l’aise sur la petite scène de la Maroquinerie ? Et allaient-ils pouvoir nous en mettre autant dans la face avec un dernier album, certes de qualité (leur meilleur ?) mais un poil moins ouvertement rentre-dedans ? Des doutes pas forcément très réalistes cela dit, connaissant la salle ainsi que les vikings qui seront devant nous.
SKELETONWITCH ouvre le bal avec un mélange peu commun sur le papier : du thrash et du black. On imagine alors les pires expériences chirurgicales, la greffe d’une tête de lézard sur un corps de loup, ce genre de chose innommables. Et pourtant, force est de constater que ça marche. Leur son lorgne en effet bien plus dans une sphère heavy/power, voire vers le NWOBHM mais avec le bon goût de teinter ça d’une bonne méchanceté death. C’est ce qui sauve le quintet, qui compose des morceaux plutôt habilement foutus et pas monolithiques, n’hésitant pas à lorgner vers la mélodie quand il le faut. Typiquement le genre de groupe solide qui ne cartonnera jamais vraiment, mais qui gardera toujours un public fidèle, comme la grosse dizaine de jeunes gens motivés dans la fosse le laisse voir et entendre. Ceux-là se seront bien échauffés, pour éviter le claquage pour la tête d’affiche.
Et pour cause ! Quelle joie de se prendre de face le show KVELERTAK dans ces conditions, où tout déborde, tout explose, où chaque riff est joué comme on abat une hache et chaque break creuse un passage dans le public. Les six rentrent vite dans le vif du sujet et avec le sourire. La fosse aussi, elle qui se bouscule, slam à tout va (surtout les filles, ça fait plaisir) et qui reprend en choeurs les célèbres hooks des Norvégiens. Le set fait la part belle à Nattesferd, de l’abrasif et masqué « Dendrofil for Yggdrasil » au Vanhalenien « 1985 », jusqu’à un rappel sur l’ultra efficace morceau éponyme. Le public n’en tient pas rigueur, preuve de la bonne réception de cet opus.
Et-ce que cette énergie va redescendre petit à petit ? Au contraire ! Pas de crash-barrière ce soir, le groupe est au contact et pas qu’un peu : le premier slam de guitariste arrive avant le rappel. Et sur celui-ci, ce sont carrément trois musiciens qui se lancent dans le public, un qui joue dans la fosse, un autre SUR la fosse et un troisième qui décide de se pendre à une poutre AU-DESSUS de la fosse. Parce que bon, pourquoi pas hein ? Le set se termine comme ça, de façon chaotique et joyeuse, et nous on repart le sourire aux lèvres.
Last modified: 7 mars 2017