DESERTFEST BELGIUM 2016 : Le Report – Jour 1

Written by Live

Il y a quelques jours, les foules européennes en quête de distorsion fondaient sur la Flandre, attirées par une affiche irrésistible. Si les DESERTFEST étaient les trois ours de Boucle d’or, Anvers serait celui du milieu : une unité de lieu, contrairement à Londres ; et une programmation plus fournie qu’à Berlin… nous promettant à tous quelques dilemmes. (PHOTOS : Sylvain Golvet)

Les présentations avec le DESERTFEST ANVERS sont brèves : j’ai à peine fini mon tour du propriétaire lorsque BLACK WIZARD ouvre les hostilités sur la très intimiste Vulture Stage. Pas de préliminaires, une bonne agression sonore d’entrée de jeu, ça débouche les pores ! Le parti pris est un peu kitsch (genre « longs cheveux soyeux tourbillonnant sur une cavalcade de riffs »), mais les Canadiens tapent dans le mille lorsqu’ils délaissent leur esthétique power metal pour des tonalités plus sombres, plus menaçantes – plus « black » que « wizard », en somme. Place ensuite à TORCHE, qui a réuni tous les ingrédients du succès : un puissant chanteur moustachu, un batteur survitaminé, des visuels faits avec amour (et apparemment, Paint). Difficile de porter un regard objectif, car ce mélange de puissance sonique et de pauvreté harmonique n’est pas ma came. Disons que, même si je n’adhère pas à ce qu’ils font, c’est évident qu’ils le font très bien.

Mon premier émoi de la journée est pour YOB, le seul groupe face auquel les grands barbus tatoués s’autorisent à pleurer comme des madeleines. Propulsé par une sono surpuissante, leur doom cathartique fait vibrer chacun de nos atomes – à ce niveau-là, c’est carrément YO)))B ! Il faudra les 20 minutes de « Marrow » pour apaiser ma chair maltraitée : leur chanson la plus expressive, et donc à mon sens la plus efficace, leur vaut la plus belle ovation du jour.

Vite, vite, je file me dégoter une bonne place pour COOGAN’S BLUFF. Il y a quelques mois, en leur terre natale de Berlin, j’avais commis l’erreur de rater deux bons tiers de leur set rock’n’roll virevoltant saupoudré de jazz. Je ne l’ai pas répétée cette fois, et je ne la commettrai plus jamais. Séduisant et festif, leur son rayonne aussi bien dans le groove collectif que l’envolée individuelle. Des cuivres aux cordes, sans oublier une batterie virtuose, chacun tient parfaitement son rôle. Pas de bluff, pas une note gratuite, juste du bonheur et le meilleur show du week-end.

Il revient à RED FANG, le groupe que tout stonerhead âgé de plus de 20 ans a vu une douzaine de fois, de couronner cette première journée. Il en va du quatuor de Portland comme de Truckfighters, Clutch et autres stakhanovistes de la tournée : beaucoup de gens n’attendent plus de surprises de leur part. Et pourtant, non content de dévoiler quelques extraits du nouveau-né « Only Ghosts » (à priori de bonne facture), le groupe se fait ce soir le plaisir d’inviter Mike Scheidt, le meneur de Yob – leurs idoles et compatriotes de l’Oregon – à les rejoindre. La morale, parce qu’il en faut bien une, c’est qu’un concert de Red Fang vaut souvent mieux qu’une bière et un cornet de frites.

 

Last modified: 23 novembre 2016