HELLFEST 2014 Le Report : JOUR 1

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HELLFEST 2014. Probablement le week-end métal le plus grandiose qu’il ait été donné de vivre à notre époque. Pour cette neuvième édition du plus gros festoche métal d’Europe, l’orga avait non seulement mis le paquet côté affiche avec un taux de headliners cultes jamais égalé (ni par le fest lui-même, ni par aucun autre festival actuel) avec Iron Maiden, Black Sabbath, Aerosmith, Deep Purple… mais aussi côté ambiance, avec une scénographie exceptionnelle, nous plongeant pendant trois jours dans un véritable parc d’attractions pour métalleux. Avec un soleil omniprésent, on ne pouvait que se régaler. Retour sur un Hellfest intense et chargé en émotions. Jour 1. (Photos : T.H.C. / Gaël Mathieu)

Après un jeudi soir chargé en retrouvailles, et une soirée passée à convaincre mes collègues de camp qu’ils doivent absolument se lever tôt pour voir MARS RED SKY ouvrir la Valley, je me devais de montrer l’exemple. Le hic, c’est que bien qu’avec trois quarts d’heure d’avance sur l’horaire d’ouverture des portes, je n’avais pas compté sur la horde de festivaliers ayant eu la même idée que moi, et surtout, sur un filtrage relativement peu rapide du côté des entrées. C’est donc en plein milieu de la queue et sous un soleil de plomb que j’entends le groupe de stoner bordelais lancer son set. La rage. Lorsque j’arrive ENFIN à entrer sur le site, le groupe en est à son avant-dernier morceau. La rage absolue. Le point positif, c’est que pour un concert matinal, la Valley est bien remplie, et que l’ambiance y est déjà super chaleureuse. Ravie que mes copains soit soutenus comme il se doit !

Mars-Red-Sky-Hellfest-2014

Next sur la scène, le monolithe doom britannique CONAN. J’avais bien hâte de les voir, histoire de me ramasser un méga parpaing dès le premier jour. Mais à peine suis-je lancée dans la fosse photo que je ressens déjà les effets d’une entrée en matière bien trop lourde pour mon petit corps : l’overdose de basses n’est pas loin (un problème majeur qui va subsister tout le week-end), et rend l’expérience beaucoup trop douloureuse. Je passe mon tour. Comme je suis aussi au Hellfest pour le boulot, je passe les trois heures qui suivent au corner presse à gérer de la promo. Un court break me permet de profiter de la performance de TOXIC HOLOCAUST, en train de défourailler la Mainstage et tout ceux qui s’y sont risqué. Avec une efficacité sans pareil, les légendes thrash de Portland attisent la ferveur générale, les moshpits se lancent, et des nuages de poussière se forment très vite. À ce moment, rien de tel que de se réfugier près du deuxième grand écran, au pied du char militaire (contexte warrior au poil, pour le coup)…

Royal-Thunder-Hellfest-2014

Vient l’heure de ROYAL THUNDER, qui m’avaient émerveillée avec leur premier et unique album « CVI », sorti il y a deux ans déjà chez Relapse Records. Le combo dark rock d’Atlanta offre un set aux sonorités et ambiances variées, entre stoner, cold rock, et même parfois pop (au sens noble du terme), le tout exécuté avec grande classe. Tout ça manque tout de même un poil d’explosivité, mais une chose est indéniable : leur brunette de leadeuse Mlny Parsonz (ci-dessus) est l’une des vocalistes rock sur lesquelles il va falloir désormais compter.

La première grosse teuf rock’n’roll du week-end a lieu sous la Valley avec KADAVAR. Et les chouchous de la vague « revival » ne déçoivent pas, une fois de plus ! La tente est bondée, le public devient complètement débile dès le premier morceau, et les cris d’amour jaillissent de toutes parts dès que le groupe place un break cool (leur grande spécialité). 56ème fois que je les vois, et une claque, encore. Il faut dire qu’au sein de cette fameuse vague rétro (laquelle compte désormais des flopées de groupes partout en Europe, dont les plus bankable ont été récupérés par Nuclear Blast Records), ce sont eux qui lâchent le plus de watts et d’énergie sur scène. Énorme shoot d’électricité pour nous donc, et grosse vibes d’amour pour eux. Oh oui, parce que la France, l’Europe, le MONDE aime Kadavar d’un amour pur et sincère. Coeur avec les mains. C’est une ambiance différente mais pas moins éblouissante qui s’en suit lorsque l’un des groupes phares de la scène sludge prog américaine débarque sur la Valley stage, j’ai nommé KYLESA. Avec force et charisme, le quatuor envoie bombe sur bombe, avec une précision hallucinante. Et puis Laura Pleasant quoi : c’est THE badass woman par excellence, une meuf qui impose le respect et inspire par son talent et sa générosité (ça, c’est dit). Un mur du son se dresse sous la Valley tent, la foule est grisée, comme hypnotisée (les projections en fond de scène contribuant grandement à cet état de transe généralisé). À revoir absolument en salle, pour compléter l’expérience. En attendant, un extrait pour vous mettre l’eau à la bouche…

Enchaînement direct avec la première grosse tête d’affiche du week-end : IRON FUCKING MAIDEN. Etant donné que sur ma route pour les premiers rangs, j’ai le bonheur de me faire alpaguer par une bande de fans inconditionnels du groupe, l’expérience n’en est que plus cool. Et quel plaisir de pouvoir reprendre en choeur « Run To The Hills » ou « The Number Of The Beast », l’énergie du groupe et la voix haut perchée de Bruce Dickinson étant restés intacts malgré l’âge et les centaines de tournées ! On reprochera tout de même le volume sonore, qui reste bien trop faible lorsqu’on n’est pas dans la fosse même, mais on ne reprochera certainement pas à Dickinson d’avoir expressément demandé à avoir une télé sur scène pour pouvoir nous annoncer (et en français, s’il vous plaît) le score du match France-Suisse en direct, entre deux « allez les Blooouuus !« . Ambiance bonne enfant, un petit passage d’Eddie sur scène : ce gig de Maiden était un plutôt bon moment pour toute personne les découvrant en live ce soir.

L’annonce du changement d’horaire de GODFLESH créant un début de confusion parmi les fans d’ELECTRIC WIZARD, je me rue vers la Valley… par pure précaution. Le sitting commence, avec saucisson et Grimbergen pour tenir la distance. À ma droite, des bongs s’allument. Devant moi, des prêtres avec un pétard à chaque oreille. La couleur est annoncée, je crois. Quand les tant attendus Wizards débarquent, je sens une vague d’émotion et d’excitation traverser la foule. Bordel, ils sont de retour. La tartine de lourdeur passe crème avec un setlist best-of allant de « Supercoven » en passant par «  »Dopethrone », « Witchcult Today » et un magistral final sur « Funeralopolis ». La Valley est dans la transe la plus totale, nos corps et esprits sont totalement dévoués aux seigneurs et à la grande prêtresse du doom, pendant qu’un essaim de riffs surfuzzés racle lentement le fond de nos poumons encrassés par la poussière de Clisson. Malgré les années de hiatus, Jus Oborne et sa bande n’ont jamais vraiment disparu de nos esprits, et prouvent ce soir que personne n’est plus digne de ce putain de trône Doom qu’eux. Et avec le sourire, en prime.

Après un sublime tremblement de terre sous la Valley, mon challenge est d’enchaîner aussi sec avec les guerriers vikings KVELERTAK. Je cours donc direction la Warzone, le coeur empli d’allégresse et dégoulinant de fuzz… Vous prendrez bien des amphèts après ce gros pétard d’herbe pure ? Un vent du Nord souffle littéralement sur la fosse lorsque j’arrive au fin fond du site, et c’est un tout autre type de transe qui me saisit rapidement… Le groupe enchaîne à mort, à tel point que la fin du set ressemble presque à un medley. Si vous n’avez jamais vécu l’expérience Kvelertak en live, autant vous dire que vous avez raté l’un des groupes de métal les plus intéressants (et excitants) qui existent à l’heure actuelle. Non seulement leur mélange de black métal, de stadium rock et de hardcore punk leur a permis de s’extraire de la masse en moins de temps qu’il n’en faut pour dire leur nom, mais les mecs font preuve d’une telle fureur, d’une telle énergie positive sur scène, que voilà : ils méritent grandement leur putain de succès. Et puisqu’il faut le vivre pour comprendre à quel niveau les Norvégiens placent la barre en live, je n’incluerai aucune vidéo. Juste cette sublime photo prise par mon ami Gaël Mathieu (matez sa galerie photo du festival pour plus de bonheur).

Bonne nuit, Hellfest.

Kvelertak-Hellfest-2014-Gael-Mathieu

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Last modified: 5 octobre 2014