Qui ne se souvient pas de la première venue de RED FANG à Bordeaux ? Un soir de juillet à l’Heretic, plus de deux cent personnes se pressant pour voir LE groupe heavy rock qui fait l’unanimité depuis 2012, une chaleur à en crever au bout de cinq minutes de concert, le matos qui lâche… Tout le monde s’en souvient, Red Fang les premiers : ce concert reste pour eux le plus mémorable de leur carrière. Deux ans et quelques centaines de dates autour du globe plus tard, les quatre métalleux nous reviennent enfin, avec cette fois-ci un plateau grand luxe : la révélation sludge signée Relapse Records LORD DYING, et les thrashers californiens THE SHRINE, récemment vus au Desertfest. Comment dire… 2014 commence très très fort niveau concerts !
LORD DYING (Facebook)
Originaires de Portland et potes de longue date de Red Fang, les gars de Lord Dying ne sont pas là par piston, oooooh que non. Lord Dying est la super découverte métal que nous a offert le label référence Relapse Records au printemps 2013, avec un premier album « Summon The Faithless » (lire la chronique) ayant reçu maintes et maintes critiques positives de la part des blogs et magazines internationaux. Il faut dire que les 40 minutes de sludge-thrash-death de ces mecs-là lâche tellement de pression d’un seul coup, qu’on ne peut qu’être soufflé. Le genre qui te décolle littéralement les oreilles, quoi. Le quatuor ouvre donc le bal dès 20h30 devant une centaine de Bordelais, lesquels se retrouvent très vite happés par la puissance (que ce soit rythmique, riffique, et vocale) du groupe. Contrairement aux dizaines de personnes qui ont préféré rester dans le hall du Krakatoa pour prendre l’apéro ou fumer une clope, je suis plus que contente d’être là et de me prendre ce bloc de béton, ce bulldozer métal… BOUM, sur le coin de la tronche ! La palette sonore du groupe ressort diaboliquement bien sur scène, et ce ne sont pas les quelques fous en milieu de fosse qui me contrediront…
THE SHRINE (Facebook – blog)
Fans de skate, fans de punk rock et heavy métal qui arrache sa mère : The Shrine est le groupe qu’il vous faut. J’ai arrêté le skate depuis que je me suis rendue compte que j’avais deux jambes gauches, mais je ne me lasse pas de leurs vidéos homemade explosives et de leur énergie sans compromis (mets Black Sab et Black Flag dans un shaker à cocktail avec pas mal de Corona, et secoue moi tout ça). Après avoir lamentablement raté les trois quarts de leur concert au dernier Desertfest de Londres, et encore plus lamentablement réalisé une interview des trois cocos avec pour assistant un sympathique clodo, il était temps de me rattraper ce soir avec un show complet et dans de bonnes conditions. La salle est désormais bien remplie, et le tourbillon californien n’attend pas pour marteler ses instruments et nous nourrir de son délire heavy-punko-enfumé. La première réflexion que je me fais lorsque je vois que la foule reste immobile et qu’aucun pogo ne se forme, malgré tous les efforts et la virtuosité déployés par le trio, c’est : « bordel, ces mecs là n’ont rien à foutre sur une si grande scène ». Ces mecs-là, il faut les faire jouer dans une cave, sur un skatepark, à une generator party… Il faut une chaleur à en crever et de la sueur, un sol inondé de bière, il faut qu’on puisse PALPER la vibe des kids fous de Venice. Exemple. Invitez-nous les à l’Heretic, histoire qu’on retourne proprement ce concert ! Malgré la passivité du public, les applaudissements ne manquent pas, heureusement.
RED FANG (Facebook – site web)
La toute première fois que j’ai vu Red Fang en live, c’était en janvier 2012 en première partie de Mastodon au Bataclan. Déjà accro à leurs albums depuis la sortie de « Murder The Mountains » l’année précédente, entendre leurs mélodies si entêtantes m’avait pour la toute première fois donné une envie irrépressible de DANSER à un concert métal. La deuxième fois, c’était au Saint des Seins à Toulouse, où la foule était si déchaînée que j’ai depuis développé un instinct de survie à toute épreuve. La troisième fois, à l’Heretic à Bordeaux, la soirée fut aussi torride qu’apocalyptique, un show unique à tous points de vue. Et ainsi de suite, jusqu’au Hellfest 2013, où le groupe a offert l’une des performances les plus explosives du week-end sous la Valley Tent, avec un nombre de slammeurs jamais égalé… Vous l’avez compris : dès lors que Red Fang mettent les pieds sur une scène et branchent leurs amplis, c’est à la fois la guerre et la teuf, un moment où fans de divers horizons rock et métal ne font plus qu’un, un sourire immense aux lèvres. Red Fang, ce sont aussi des hymnes : Prehistoric Dog, Wires, et même le tout récent Blood Like Cream. Le Krakatoa est rempli, et tout le monde se met à hurler dès lors que Bryan, David, John et Aaron entrent sur scène. Les hymnes en question résonnent alors dans toute la salle, mais ils sont désormais entrecoupés de morceaux du dernier album « Whales & Leeches » (lire la chronique) qui, malgré leur côté plus sombre, se mêlent vraiment bien au tout. Il faut dire que Red Fang a pour habitude d’envoyer la puissance maximum tout du long, et que chacun des zikos fait preuve d’une telle énergie, que c’en est contagieux. De purs showmen.
Le groupe ne cesse de nous remercier pour tout cet enthousiasme, nous rappelant à deux reprises qu’il y a un an et demi, c’est à l’Heretic Club qu’ils jouaient « the hottest show ever ». Ça gueule dans tous les coins de la salle (il y en a même un qui persiste à hurler « nakeeed ! » à plusieurs reprises, sans succès) et comme d’habitude, l’ambiance est hyper bon enfant. La grande messe heavy rock et métal continue dans la joie et la bonne humeur, la fin du set approchant, au son des très sympathiques « Number Thirteen », « Sharks » (mes préféréééééees !). Le groupe quitte la scène du Krakat’ quelques instants histoire de reprendre son souffle avant le chaos final, THE classique : « Prehistoric Dog ». Pas la peine de vous faire un dessin, la fosse part dans tous les sens, les slammeurs se la donnent une dernière fois. Je ne sais pas où ont disparu les deux mecs qui étaient venus déguisés en « armure de packs de bières », mais ils doivent être en train d’exulter à l’heure qui l’est ! Le concert se termine, et on retrouve rapidement le groupe dans le hall du Krakatoa pour une séance de dédicace improvisée. Leur batteur John Sherman me confiera que ça a été un de ces super concerts où ils se retrouvent en backstage après le show et se font un méga high-five, parce que « ouais, c’était LE PIED ». Bordeaux adore Red Fang, Red Fang adore Bordeaux, croyez-moi quand je vous dis que notre ville est sur la carte VIP du groupe et qu’ils reviendront nous voir dès que possible !
Last modified: 16 février 2014