PALLBEARER : « Ce n’est pas la première fois qu’on voit des gens pleurer dans le public. »

Written by Interview

Basé à Little Rock en Arkansas, le groupe de doom américain PALLBEARER a clairement été une de mes trouvailles de 2012. Leur premier album « Sorrow and Extinction » sorti chez Devouter Records est ce genre de chef d’oeuvre heavy insoupçonné, qui associe subtilement la lourdeur intrinsèque du doom classique à des riffs et voix bouleversants. Pour ne rien gâcher à l’affaire, leur performance au Hellfest 2013 a été parmi l’une des plus marquantes du week-end, donc vous comprenez maintenant pourquoi je DEVAIS les choper en interview. Me voilà donc dans les jardins verdoyants du Hellfest, pour un face-à-face éclair avec le chanteur et guitariste Brett Campbell et son acolyte Devin Holt. Retour en bref sur un groupe qui n’a pas fini de faire des émules… 

Pour être honnête, j’ai essayé de dénicher des infos sur le web, mais en dehors de la bio sur votre page Facebook, il n’y a pas grand chose. Donc maintenant que nous sommes là, je veux que vous me disiez tout sur Pallbearer. 

Devin (guitare) : Joe et Brett ont formé le groupe en 2008, que j’ai rapidement rejoint, ensuite nous avons eu plusieurs batteurs jusqu’à ce qu’on trouve Mark.
Brett (guitare & chant) : Joe et moi avons d’abord démarré un groupe du nom de Sports, un truc d’impros drone psychédélique. Mais on voulait apporter de la structure à notre musique, et puis on a eu quelques coups durs. On est donc passé par un phase cathartique pour régler tout ça, ce qui nous a aussi permet d’expérimenter pas mal de choses au niveau musical. On a toujours été dans le doom, la ville de Little Rock possède une excellente scène avec Rwake et tout ça, donc on a tout naturellement fait ce qu’on aimait. « The Legend » a été le premier morceau que l’on a achevé, puis les autres nous sont venus comme ça, j’imagine qu’on a trouvé notre son. Tout est venu très naturellement.

Vous avez sorti une démo en 2010, puis l’album « Sorrow & Extinction » en 2012 sur Profound Lore Records. Quoi de prévu pour la suite ? 

Devin : On espère pouvoir enregistrer en début d’année prochaine. En fait, on va prendre un temps de pause et faire des trucs au niveau local, puis commencer à écrire le nouvel album. On a le temps.
Brett : On a accumulé un nombre impressionnant de riffs, qu’il ne nous reste plus qu’à assembler puis arranger. On va enregistrer un morceau pour un split avec le groupe Uzala cet automne, et on commencera à enregistrer le nouvel album en janvier ou février.

On a toujours été dans le doom, la ville de Little Rock possède une excellente scène doom donc on a tout naturellement fait ce qu’on aimait.

Personnellement, j’ai découvert votre groupe grâce à compilation SCION A/V (dispo ici), où figurait le morceau « Devoid Of Redemption ». Comment vous êtes-vous retrouvés sur une telle compilation ? 

Brett : Ils faisaient un showcase du label Profound Lore à Pomona en Californie. On avait été choisis pour y jouer, ils nous ont donc envoyés là-bas, on a joué, ils ont enregistré les concerts et ont sorti le tout. Par la suite, ils ont pressé le morceau sur vinyle et nous en ont envoyé un lot pour offrir aux fans. J’ai trouvé ça vraiment cool de leur part.

J’imagine que jusqu’alors, la majorité de vos fans étaient basés aux États-Unis, et que le fait de jouer au Roadburn et au Hellfest cette année a permis de vous faire un public en Europe. Sincèrement, votre concert d’hier était tellement intense que j’en ai presque pleuré ! 

Brett : (rires) C’est pas la première fois que je vois des gens pleurer dans la foule, c’est toujours un peu… j’imagine que c’est une bonne chose.
Devin : Les gens ont toujours tendance à fermer les yeux et tripper…
Brett : Au départ, les gens ne bougaient pas trop, et je me suis rendu compte plus tard que c’était une bonne chose. On est pas un groupe à moshpits, on est tous des stoners en dehors de Joe. C’est le genre de musique qui te submerge, pas un truc qui te fout des droites.

On est pas un groupe à moshpits, on est tous des stoners en dehors de Joe. C’est le genre de musique qui te submerge, pas un truc qui te fout des droites.

Oui, de toute façon c’est une chose assez caractéristique des concerts à la Valley : les gens sont plus absorbés dans un état de contemplation qu’autre chose…

Brett : Je crois qu’on a quand même eu notre premier slammeur hier.
Devin : Ce mec était incroyable ! Il a hurlé pendant 10 minutes après la fin du show, alors qu’on était en train de ranger le matos. Ce mec a gagné un t-shirt gratuit pour avoir gueulé pendant 10 minutes. (rires)

Vous avez des projets des tournée après avoir enregistré votre album en 2014 ? 

Brett : On voulait tourner aux alentours du Roadburn, mais notre tourneur était un escroc. Il a essayé de nous entuber.
Devin : Ils étaient deux et passaient leur temps à se rejeter la faute, ils appelaient Joe et disaient de la merde l’un sur l’autre.
Brett : …Au lieu de nous trouver des dates ! Mais on a de meilleurs contacts maintenant, donc on va essayer de revenir dès que possible. Beaucoup de nos influences sont européennes, je pense que notre style est plus européen qu’américain en définitive.

Je pense que notre style est plus européen qu’américain en définitive.

En parlant de ça, qu’est ce qui tourne sur vos platines en ce moment ? 

Both : Pinkish Black de Forthworth au Texas.
Brett : Beneath Oblivion de Cincinnati, c’est du funeral doom, un truc très sombre mais vraiment génial. Before The Iowa de Columbus, c’est du psyché instrumental, un peu dans le genre de Yob, vraiment très bon.
Devin :  Dead Bird. Chuck Schaaf, notre ancien batteur qui a enregistré l’album, il compose, chante et joue de la gratte dans ce groupe.
Brett : Les gens appelleraient ça du sludge, je pense, mais c’est du doom très heavy et plein de soul. Quoi d’autre ? En fait, j’écoute surtout des trucs des années 70.

Le dernier mot ?

Brett : Écoutez Robin Trower !

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Last modified: 16 février 2014