[PLAYLIST LABEL] Small Stone Records : les must-have 2012

Written by Chronique

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Le label américain SMALL STONE RECORDS est depuis 1995 l’une des pierres angulaires du milieu stoner/sludge/heavy rock avec un catalogue extrêmement fourni et ultra léché. Aucune frontière géographique ni musicale ne les arrête dans leur quête du roster parfait, et c’est avec une parfaite combinaison de groupes de référence et de rookies talentueux que SMALL STONE fait son trou, et nous épate. L’avènement du premier album des frenchies ABRAHMA dans les médias était l’occasion de revenir sur les sorties du label qui ont marqué le blog cette année.

 

ABRAHMA « Through The Dusty Paths Of Our Lives »

Il y a des titres d’albums qui sont plus explicites que n’importe quelle pub pour le téléphone rose… Avec « Through The Dusty Paths Of Our Lives », ABRAHMA donne le ton : notre premier album sera long, un sacré puzzle de morceaux de vie que vous allez devoir recomposer avec nous. Cette abondance musicale (70 minutes) peut paraître effrayante à première vue, et j’avoue qu’il m’a fallu un certain temps pour m’immerger totalement dans le disque. L’univers de ce dernier étant à la fois morose, cérébral et tortueux, c’est grâce à des hits en puissance comme le superbe « Dandelion Dust » ou le très sudiste « Vodun Pt. 3 Final Asagwe » que l’on rentre de plein pied dans l’album. La qualité du produit est indéniable, même si le « path » d’ABRAHMA s’avère parfois être inégal, du fait de l’écart entre  une poignée de morceaux réellement brillants et ceux qui se laisseraient plus écouter en simple musique de fond. En définitive, « Through The Dusty Paths Of Our Lives »  fonctionne un peu comme l’existence : il faut pas mal de persévérance et d’ouverture d’esprit pour en tirer des réponses concluantes. Et si vous suivez ce précepte, alors vous vous rendrez compte que cet album sophistiqué de psyché rock/stoner n’est autre qu’un très bon cru… qui ne demande qu’à bien vieillir sur vos étagères. Un morceau : « The Maze ».

GREENLEAF « Nest Of Vipers »

« La Terre, l’Eau, le Feu, l’Air… » GREENLEAF est le cinquième élément, le catalyseur rock ultime. Composé de pas moins de quatre membres du mythique groupe stoner DOZER, le combo suédois bénéficie en prime de la présence au micro du talentueux leader de TRUCKFIGHTERS, Oskar Cedermalm. Dans ces froides contrées, les groupes de rock ont très souvent l’art et la manière de faire perdurer un certain esprit old school dans leurs créations : « Nest Of Vipers » ne déroge pas à la règle. C’est un de ces sublimes albums de heavy rock à la suédoise qui exalte les sens de par sa vélocité et son accessibilité. Du très catchy « Jack Staff » au Deepurplien « Nest Of Vipers (a multitude of sins) », pas une seconde la vibe ni l’énergie ne retombent, il faut dire que le charisme d’Ozo y est pour quelque chose. Le venin des vipères dont parle GREENLEAF n’est certainement pas paralysant, bien au contraire : il fout une bougeotte irrépressible ! Les fans de stoner à la Witchcraft ou Spiritual Beggars (pour citer les compatriotes) y trouveront clairement leur compte. Un must-have du genre ! Un morceau : « The Timeline’s History ».


SONS OF OTIS « Seismic »

Parce qu’il serait bête de mettre les Canadiens au placard alors qu’ils possèdent d’excellentes formations sludge et stoner, le petit dernier de SONS OF OTIS a sa place dans le top 5 des sorties 2012 de SMALL STONE. « Seismic » : on ne pouvait pas mieux rêver comme titre pour cette production au fuzz assommant. Plus démoniaque encore que les mages britanniques d’ELECTRIC WIZARD, je ne sais pas d’où proviennent RÉELLEMENT les SONS OF OTIS, mais visiblement dans les catacombes de Toronto, y’a une cave dans laquelle on s’enquille pas mal de produits illicites. La première moitié de l’album (de « Far From Fine » à « Guilt ») est purement sludge et noisy, rappellant l’effet Hiroshimesque d’un Black Cobra sur les tympans. Ce n’est que la face visible de l’iceberg, car sous cet amas de crasse et de désespoir, se cache une propension au psychédélisme qui enflamme le cerveau : brûlez, hérétiques ! Ou plutôt tremblez, car le séisme intergalactique qui sévit jusqu’au « Cosmic Jam » final vous télescopera jusqu’à ce que vous imprimiez la donne : SONS OF OTIS are back, motherfuckers ! Un morceau : « Cosmic Jam ».

SKÅNSKA MORD « Paths To Charon »

Les groupes suédois, c’est tout ce qu’on aime au pays du Heavy. Ce groupe là n’est pas né de la dernière pluie, et lorsqu’il réapprivoise le proto-rock pour en faire une mixture tout ce qu’il y a de plus ébouriffant et réjouissant, ça prend cash. Et même si SKÅNSKA MORD fait son bonhomme de chemin dans le sillage de cadors tels que Deep Purple, leur son tire parfois bien plus du côté du heavy métal de la fin des 70’s. Leur leader Jan Bengtsson, en maître de cérémonie épatant, enfonce le clou de leur son authentique et burriné avec sa voix empreinte de vécu et de coups durs… et son harmonica ! On l’aura compris : les gars de SKÅNSKA MORD maîtrisent l’espace-temps comme des chefs et nous projettent dans une époque forte en émotions et en sensations riffiques avec brio. « Paths To Charon » n’est pas un simple album rock/métal, non : c’est une oeuvre estampillée 70’s qui a sa place dans les meilleures collections de vinyles, quelque part entre Deep Purple et Witchfinder General. On en vient clairement à regretter que l’album ne dure que 45 minutes… Un morceau : « Lord Of Space And Time ».

WO FAT « The Black Code »

Dans le genre « I’m from Texas, bitch », WO FAT se pose là. Pas besoin d’user de trop d’artifices pour nous convaincre de leur appartenance sudiste, car leur musique a elle-seule a comme une odeur de bayou et de vapeurs de Jack. Le successeur de « Noche de Chupacabra » est une réjouissance de plus à la liste des galettes de Stoner Sudiste avec deux grands S : un groove machiavélique sur fond de sauce BBQ-bluesy épaisse, et un fuzz qui s’accorde à merveille avec la voix rauque de Kent Stump. « The Black Code » est fort de cinq morceaux à la spontanéité effarante (dont trois dépassent les 10 minutes), de quoi nous embarquer avec ces cowboys de l’espace dans un trip LSD dont le zenith est atteint sur le fantastique « The Shard Of Leng ». Avec « The Black Code », WO FAT ne faillit pas à son credo heavy blues 100% authentique et franc du collier. La mandale qui fait du bien, par ces temps de crise ! Un morceau : « Sleep Of The Black Lotus ».

N’hésitez pas à plonger vos oreilles dans le catalogue SMALL STONE RECORDS, car il recèle de vrais pépites !

Last modified: 13 novembre 2013