Si vous avez envie de booster un peu votre playlist stoner alors j’ai la sélection qu’il vous faut. Laissez-moi vous servir des tonnes de riffs entêtants, avec pas mal de démence psyché, quelques tribulations fuzzy et perchées, et une pointe de névrose hallucinante… Une playlist 200% T.H.C pour finir l’été dans le groove et la décadence, car oh oui vous aimez ça…
GOATSNAKE – Flower Of Disease (2000 Man’s Of Ruin Records)
Commençons par un groupe qui respecte sans équivoque le sens lourd du terme « stoner ». Ravivant l’esprit psyché du fin fond des (secouées) années 70, « Flower Of Disease » est la parfaite démonstration d’une véritable profusion de riffs enfumés, lesquels ont été fondus au coeur du blues décadent du Malin. Comme si les gars de GOATSNAKE s’étaient rendus à la croisée des chemins, auraient demandé la recette métal idéale, et l’auraient directement obtenue de la main du Diable himself, gratos. Sombre, doom, leur musique se suffirait bien à elle-même, mais la voix captivante de Pete Stahl offre encore plus de chaleur aux morceaux tels que The Dialer, et de temps à autre le son d’un harmonica résonne comme pour nous rappeler les racines hippies du groupe. A vive allure ou plus lentement, ils vous entraîneront si haut que vous ne voudrez pas retourner à la réalité de sitôt. Un morceau : El Coyote.
CHURCH OF MISERY – The Second Coming (2005 Salvation Records)
Ils sont Japonais et fans de serial killers. Ils sont tellement trop fans de serial killers que chaque chanson qu’ils créent porte le nom de l’un des enfoirés les plus barrés de la planète. Et en plus de cette folie qu’ils aiment visiblement propager, ce sont des fans purs et durs de Black Sabbath. « The Second Coming » est un concentré d’excellence dans le sens où il associe un suprême degré de psychédélisme 60’s-70’s à un doom puissant, mais surtout dans le sens où ces mecs là savent GROOVER comme pas deux. Et franchement, les hurlements complètement oufs de Yoshiaki Negishi rendent bien justice aux dits serial killers. Jetez une oreille à I, Motherfucker pour vous en assurer…
MUSTASCH – The True Sound Of The New West (2001 Emi Music)
Je crois pas qu’il y ait des déserts ou quelque palmier que ce soit en Suède, cependant un certain groupe a pourtant fait importer des tonnes de sable pour le déverser direct dans sa musique, ça va de soi. Il n’est aucunement question de death, black ou pagan métal ici, il est juste question de « true sound » (vrai son), comme dans « on vous a menti tout ce temps, maintenant nous on va vous montrer c’que c’est que d’la vraie musique de mecs »… Des litres d’essence pour maintenir le moteur à pleine vitesse, des litres de sueurs et de boisson pour rendre le tout brut et authentique, et pas mal de talent pour vous faire oublier que quelque part, c’est bien l’empreinte made in desert de Kyuss qui a influencé MUSTASCH, car les ptits gars savent très bien y faire et pas besoin d’aide hein : on est pas des lopettes ! Un morceau : Coomber.
SPIRITUAL BEGGARS – Ad Astra (2000 – Music For Nations)
A mi-chemin entre du stoner et du heavy old school, les SPIRITUAL BEGGARS prouvent (une fois de plus !) que les Suédois peuvent balancer la sauce sans être obligés de passer par la voie tellement originale du métal extrême. Bien que les riffs de « Ad Astra » n’aient rien de bien révolutionnaire et tendent souvent à rappeller le hard rock à synthés façon Deep Purple, SPIRITUAL BEGGARS impose quelque chose d’immense et puissant, quelque chose qui aurait bien sa place dans un stade, quelque chose qui vous donnerait envie de vous convertir à leur culte. Comme le crime, le Heavy ne dort jamais, et en dépit d’un flot incessant de riffs massifs tout au long de l’album, s’il y a bien un moment où vous allez frissonner de tout votre être, c’est sur les deux derniers morceaux de l’album, Mantra et Let The Magic Talk. Le dernier titre parle pour lui…
ACID BATH – Paegan Terrorism Tactics (1997 Rotten Records)
La Louisiane, les marécages, la misère. La névrose rampe lentement et se propage partout… S’il fallait choisir un groupe du cru pour représenter ce sentiment pesant, ce serait ACID BATH. A l’écoute de cet excellentissime album vous vous sentirez aussi défoncé que sous un cocktail de diverses drogues dures. C’est l’histoire d’une occulte cérémonie vaudoue où ont été mariés l’esprit gothico-grungy de l’envoûtant chanteur Dax Riggs et le son sludge le plus depravé de tout le Sud. Cela donne cette sensation dérangeante d’être entraînés malgré nous au coeur de ce qui se vit dans les plus sombres recoins du sud de la Nouvelle-Orléans. Déprimant mais pourtant si beau. Un morceau : Bleed Me An Ocean.
Last modified: 31 mars 2013