Noir c’est noir, mais pas toujours. Je me réveille en ce dimanche avec les jambes raides, les cernes marquées, et le mode zombie activé. Alors tous les moyens sont bons pour se revitaliser pour attaquer ce dernier jour au DESERTFEST ANVERS. Now or never, il faut profiter ce cette ultime journée ! (PHOTOS: Sylvain Golvet)
Mon arrivée sur le site sera plus tardive, mais je suis tout de même aux premières loges pour ce qui s’annonce déjà comme un temps forts du jour : SLIFT ! Les Français assument leur statut d’étoile montante du psyché avec un set à la hauteur de la hype dont ils bénéficient depuis leur session KEXP et l’incroyable Ummon. Le groupe nous inflige une claque visuelle, sonore et scénographique. Une débauche d’énergie et de talent débridé sur une main stage bondée et acquise à la cause des Toulousains ! Du lourd pour attaquer la journée !
Ne pouvant me résigner à rater un minute de SLIFT, j’arrive sur la fin de set de Velvet Two Stripes sur la Vulture. Voilà une agréable surprise, ça groove et envoie un rock brut et une énergie sauvage à la gueule du public sans demander son reste. Autre salle, autre ambiance. Regarde Les Hommes Tomber est sur scène et le rituel est bien huilé. Le combo de post-black brasse large dans ces influences, suffisamment pour séduire le public d’une main stage assez timorée. Personnellement, l’imagerie occulte du groupe m’apparaît plus comme une attraction qu’un véritable coup de cœur, mais une fois le mix ajusté, le charme tout particulier de ce genre opère.
Je continue mes montagnes russes stylistique en allant assister au début de set de Splinter. Un peu de rock n’roll direct, festif et régressif pour reprendre foi en l’humain et retrouver le sourire. La petite scène Vulture leur va comme un gant, une proximité qui met en valeur les pas de danse endiablés du chanteur (ancien de Death Alley).
Retour à l’occulte avec un pagan doom ambient réussi mais particulièrement froid chez Wolvennest. L’encens titille nos narines pendant que nos oreilles sont assaillis de riffs qui sentent bon le procès de Salem. L’arrivée sur scène du deuxième chanteur (de Detrvire) nous offrira quelques bonnes surprises mais décidément, en cet après-midi, l’occulte trop imagé ne me réussit pas.
(Patrick ? Daniel ? Peu importe ton nom, tu es universel. En chacun de nous tu sommeilles. Et si Patrick n’était finalement que la part de nous qui se matérialise quand on lâche complètement prise ? Et quoi de mieux qu’un festival de stoner pour cela ? Patrick, ou que tu sois nous ne doutons plus. Tu existes.)
C’est chez 1782 que je prends un shot de revival doom sobre et efficace sur la Vulture. Du gras, de la Fuzz, du décrassage d’oreilles en bon et due forme. Un régal pour ce dimanche soir. Les jambes se font lourdes pour monter à l’étage mais hors de question de rater Hangman’s Chair. La French Touch débarque sur la Canyon. En parfaite maîtrise, le combo a aisément convaincu son audience. Les cleans parts emboitent le pas aux riffs post hardcore. Pour rester sous le signe de la violence, ce sont les titres les plus bourrins qui m’ont conquis.
Les patrons du jour, c’est Monkey3. Les tauliers auront su ramener un peu de délicatesse dans une journée placée sous le signe de la lourdeur. Les Suisses proposent ici une ambiance planante mais sauvage. Finalement, il aura fallu attendre dimanche pour enfin sentir un vrai parfum de désert rock stoner planer sur le Trix. Slomosa enflamme la Vulture malgré un chant parfois approximatif heureusement largement rattrapé à l’énergie. Premier show hors de Norvège pour ce groupe qui confirme sur scène ce qu’ils avaient démontré sur album.
En fin de soirée, on nous propose une opposition de style 100% Grecque. Dans le coin gauche de la Desert Stage, 1000mods, et dans le coin droit de la Vulture, Acid Mammoth. Je me propose d’arbitrer une rencontre dans laquelle on sait déjà qu’il n’y aura aucun perdant.
1000mods débarque donc en tête d’affiche et ils en ont les épaules. Le groupe la joue à l’énergie, comme toujours. Pas de chichis, 4 mecs qui envoient du lourd et s’accaparent la scène avec un naturel et une honnêteté déconcertante, on a l’habitude avec 1000mods. Je tape du pied, remue ce qu’il me reste de cervicales, et me dis que le stoner a encore des beaux jours devant lui. De l’autre côté, chez Acid Mammoth, les pachydermes frappent encore. Leur stoner doom assourdissant et lancinant séduit sur la vulture. Le public se laisse hypnotiser et si la formule est classique, elle est salvatrice après 3 jours de festival.
Les derniers mouvements de têtes ont du mal à suivre, les genoux craquent, même pour l’after sur le rooftop avec Speedozer en bande son, on sent la fatigue faire des ravages. Pourtant il y a un dénominateur commun pour tout le monde : les sourires béats. Tout le monde est aux anges. Je quitte le site avec de nouveaux amis et la conviction que je reviendrai sur l’édition belge du Desert Fest l’an prochain.
(On laisse une part de nous sur place, notre Patrick. Ne pars pas Patrick, on reviendra tous faire la fête bien vite !)
Last modified: 28 octobre 2021