Desertfest Belgium 2021 – Jour 1

Written by À la une, Live

Des retrouvailles et des rencontres. Enfin. Après de si longs mois passés dans la solitude de nos écoutes isolées, nous voilà réunis. Tous. La scène stoner, doom, psyché, sludge et affiliés se retrouvait au DESERTFEST ANVERS pour une communion de 3 jours, une grande réunion de famille, chargée en sourires et en décibels. Debout 5h. Décollage 6h30. Train 8h30. Petit dej 10h. Logement 12h. L’ attente, l’excitation, l’impatience et nous y voilà. (PHOTOS : Sylvain Golvet)

La foule se masse devant le Trix et déjà résonnent les cris lancinants de Detrvire. Entre punk sale et accents black metal, l’accueil est pour le moins inattendu mais pas dénué d’intérêt pour ce jeune projet.

Comme amuse bouche, je m’installe devant Fake Indians. Si les Clash et les Strokes avaient bouffé de la fuzz et de la cold wave, ça aurait sûrement donné Fake Indians. Ayant volontairement résisté à la tentation d’écouter la moindre note du groupe avant le festival, c’est une très agréable surprise. Au gré de leur set garage psyché, je retrouve des connaissances et mets enfin des visages sur des amis jusqu’ici virtuels. Quelle belle sensation.

Alors que certains se précipitent pour le show de Dool, j’avoue ne pas être particulièrement happé par leur son. Un peu trop rock et attendu pour moi, je préfère me diriger vers Motor!k sur la scène Vulture. Un batteur, deux guitaristes, des patterns et samples de basse electro ambiante et nous voilà pris dans un set hypnotique mais galvanisant, nous envoyant des bonnes vibes new wave 80’s dans la gueule (synthé dégueulasse en moins). Un contraste et une proposition musicale rafraîchissants.

Les choses sérieuses commencent avec un set particulièrement émouvant de My Sleeping Karma. Petit câlin de groupe avant de se lancer, plusieurs déclarations pour rappeler combien remonter sur scène est une délivrance pour un groupe qui a surmonté de sacrées épreuves. Un show enivrant et forcément très porté sur le jam. On se laisse bercer, on plonge et après 25 minutes arrive l’explosion violente et lourde tant attendue. La basse est colossale, les guitares noyées dans la reverb restent articulées et la batterie claque tout en groovant salement. Seuls les claviers se font tantôt trop discrets, tantôt trop présents. Le groupe nous gratifie même d’un nouveau titre qui annonce le meilleur pour la suite. Un set d’une rare intensité et clairement le moment fort de cette première journée.

(Quand certains sortent casser la croûte ou prendre un bol d’air frais, d’autres font des rencontres. Mon acolyte que j’appellerai J. (afin d’éviter que Jolan ne se reconnaisse) fait des rencontres. Et surtout une, inattendue, Patrick. Un allemand fort sympathique, venu profiter d’un festival convivial et inespéré il y a encore quelques semaines. Sauf que Patrick, personne ne l’a vu, sauf J. La recherche de Patrick commence alors, entre rite initiatique et quête spirituelle et guidera nos pas tout le week-end. Qui es tu Patrick? Sache que nous venons en paix.)

Je reprends mes esprits devant Bismut, la lourdeur tant attendue jusque là vient nous claquer la gueule. Une fois de plus c’est la basse qui ressort du lot. Pas le temps de niaiser, je me jette dans la gueule du loup, Cult Of Occult est sur la Canyon stage. La violence, la basse qui prend le cœur et le pantalon qui tremble, les canettes de bière tièdes jetées dans la foule, les oreilles qui saignent, les capuches baissées, le noir et l’obscur. Un groupe a-t-il déjà aussi bien porté son nom ?

Entre deux mouvements j’arrive à profiter de quelques morceaux choisis de Motorpsycho qui aura régalé sa très dédiée fanbase pendant plus de 2h ! Fin de soirée en apothéose devant Somali Yacht Club, le groupe transpire de maîtrise. Envolées mélodiques, riffs aux petits oignons, des passages aux relents grunge, un interlude dub et tout cela sans perdre en puissance et en efficacité, idéal pour clore la journée.

Me voilà donc sur le rooftop du fest entouré d’inconnus, d’amis, de musiciens et de toutes sortes de personnages hauts en couleur mais affectueux. On savoure ces derniers instants, un peu fatigués par cette mise en bouche mais avec des sourires de satisfaction collés sur tous les visages et fin prêts pour la suite.

Last modified: 22 octobre 2021