MONDO GENERATOR a pris 2020 en otage, et ça fait du bien !

Written by Chronique

Fuck it : c’est le motto de NICK OLIVERI cette année qui est, pourtant, la plus prolifique de l’histoire de son groupe Mondo Generator avec deux sorties d’albums et deux rééditions sur le label Heavy Psych Sounds. Retour sur une année chargée!

Je le confesse et l’assume, je suis fan de Nick Oliveri. Car Nick, c’est d’abord une voix et des lignes de basse qui m’ont accompagné tout au long de ma vie de fan de rock dur et direct. Du punk potache des Dwarves à la claque musicale des premiers Queens Of The Stone Age, de Kyuss, jusqu’à ses meilleures collaborations. Et forcément, Mondo Generator. Un de ces groupes vers lesquels je reviens toujours, malgré l’inconstance de leurs productions. 

« Fuck It », meilleure production de Nick Oliveri de cette décennie qui s’achève. 

« Fuck It », le bien nommé est paru chez Heavy Psych Sounds en début d’année. Premier album de Mondo Generator depuis 7 ans, on se réjouit surtout de retrouver enfin un effort de groupe avec un apport indéniable de Mike Pygmie et Mike Amster (respectivement guitariste et batteur). Une formule trio qui a, selon moi, toujours mieux réussi à Mondo. 

Musicalement, je retiens l’arrivée de riffs qui, pour Mondo Generator, pourraient être qualifiés de prog. On pense ici particulièrement à « Up Against the Void » ou « Listening to the Daze ». Pour les coups de cœur, mon vote va à « Kyuss Dies » tout en symbolique mais aussi aux excellents « Fuck It » et « Nowhere Man ». Mention spéciale pour le surprenant « Silver Tequila » et son ambiance Dia de Los Muertos sous 4g de Mezcal et 50 degrés à l’ombre, sorte de parenthèse hypnotique et délurée. Et après la montée, la descente sur « Option Four » qui revient sur cet épisode si particulier où Nick Oliveri à tenu tête à une unité du Swat ! Seul bémol, le guest de Olga Svetlanas la chanteuse de SVETLANAS sur le sobrement intitulé « S.V.E.T.L.A.N.A.S. » qui en rebutera plus d’un (à moins d’aimer le débit punk et les voix nasillardes). 

VERDICT ? Un album que je recommande donc grandement aux aficionados de désert rock burné. 

« Shooters Bible », la mauvaise blague qui va coûter 20 balles pour un vinyle collector. 

À peine plus tard en 2020 sortait « Shooters Bible » toujours chez Heavy Psych Sounds. Difficile de s’enthousiasmer pour cette sortie vendue comme un véritable album là où il s’agit plus d’ une version démo de « Hell Comes To Your Heart ». On y retrouve 100% de cet album et la cover « Dog Food » des Stooges, parue en 2010 sur son propre EP. On retiendra éventuellement les versions alternatives de « Dead Silence » et de l’excellent « Burn The Bridge » aux accents collège rock. 

« Cocaine Rodeo » : incontournable, indémodable, inclassable. 

Un mot sur la réédition de « Cocaine Rodeo » ? C’est un incontournable. Josh Homme, Brant Bjork, Nick Oliveri réunis pour la dernière fois pour un projet résolument punk hardcore. Vous aimiez « Rated R » de la bande de Josh ? Vous avez donc ici son frère cadet, plus joueur, moins doué, plus bagarreur. C’est un album puissant, qui flirte tantôt avec le sludge doom (« Shawnette »), tantôt avec du hardcore créatif (« I want you to Die, Uncle Tommy »), le genre d’album dont on ressort les dents et poings serrés, bref du pur bonheur. Le titre phare restant « 13th Floor », réinterprétation sans concession de « Tension Head » de Qotsa. Et sinon, on en parle des 11 minutes de « Simple Exploding Man » ou du délire country du morceau éponyme ? 

VERDICT ? Un album culte à faire écouter à quiconque aime son stoner bourrin, ou aux amoureux de Black Flag. 

« Dead Planet » : pour se sentir vivant. 

Et « Dead Planet » dans tout ça? C’est mon péché mignon. Il bénéficie de la production la plus léchée de sa carrière hors Queens, un son massif qui sert parfaitement les tubes que sont « Basket Case », « I Never Sleep », « Lie Detector » ou encore « So High, So Low ». Un bon point pour les reprises de Roky Erickson ou des Ramones. Pourtant, cet album passe souvent inaperçu dans la discographie du combo. Peut-être est-ce dû à la promotion chaotique de l’époque ? Peut-être est-ce parce que nombre de titres étaient présents sur d’anciennes productions? Quoiqu’il en soit, je ne saurais que trop vous conseiller « Dead Planet », qui contient aussi la magnifique balade « Take Me Away » ou les très stoner et doom « Like A Bomb » et « All Systems Go ». 

Finalement 2020 fut un cru prolifique, chargé en sorties mais malheureusement pas en concerts, ce qui a laissé beaucoup trop de temps à Nick sur les réseaux sociaux. Allez Nick, reprends ta basse et crache dans ton micro, tu es un homme de scène et c’est le seul endroit où tu dois te donner en spectacle !

Tous les albums de Mondo Generator sont disponibles sur le shop de Heavy Psych Sounds.

Last modified: 10 janvier 2021