Sous influence avec les boss du stoner polonais : DOPELORD.

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Digne héritier du Doom, le quatuor polonais DOPELORD est encore sur les routes européennes pour défendre leur dernier album en date, Children of The Haze, sorti en janvier 2017 et l’un des meilleurs albums de l’an passé. Grâce à la ténacité des Stoned Orgies, c’est à Nantes et au cœur d’une tournée de plus de 6500 km, que les Polonais nous ont accordé un petit moment, malgré les 10 heures de route qu’ils avaient dans le buffet (et avant leur tout premier concert en France le soir même, qui sera une tuerie !). On revient sur ce superbe album, sur la tournée en cours ou les ravages du fromage.

Les chroniques de votre nouvel album Children Of The Haze ont été très positives (vous êtes mon album de l’année !), espériez-vous de tels retours ?

Piotr (basse & chant) : On ne s’attendait à rien, on voulait juste être aussi bons que possible. C’est toujours agréable d’avoir des chroniques, surtout positives, même si on ne fait rien pour en avoir.

J’écoute votre album en boucle depuis sa sortie, c’est ma plus grosse claque stoner/doom depuis des années.

Piotr : Tu devrais écouter plus de groupes récents, mec ! Mais merci, c’est très gentil. 

Vous n’êtes pas omniprésents sur les réseaux sociaux et les informations concernant vos influences ou vos paroles sont rares. 

Piotr : Quand on est tournée, on doit diffuser pas mal d’infos sur les lieux où on joue, etc. C’est à ça que nous servent les réseaux sociaux. Mais tu retrouveras nos influences dans la plupart des interviews, d’ailleurs elles sont assez évidentes… (c’est à ce moment là que l’un d’eux choisit de rouler un gros joint, histoire que je comprenne bien)

Pouvez-vous m’en dire plus sur ce qui vous inspire et la manière dont vous l’incorporez à votre musique ?

Piotr : La vie de tous les jours, les expériences qu’on en tire.
Tomasz : Electric Wizard en avaient tellement marre des questions sur les films d’horreur, qu’ils ont créé une page où ils les listaient, genre « vous voulez qu’on en parle ? Tenez, regardez-donc tout ça ». Mais ce sont juste des films de seconde zone.
Piotr : C’est pas trop mon truc. Pavel adorait ça à une époque, mais il reconnait que ces films sont vraiment durs à regarder, et après en avoir maté des tonnes, il a réalisé qu’il y avait mieux ! C’est comme le porno ou les films de kung-fu, on le regarde juste pour l’action, pas vrai ? On ne peut rien en tirer. Les films d’arts martiaux sont marrants, avec tous ces bruitages et coups improbables. Tu mates les films d’horreur pour le côté gore, et le porno… beeen, c’est du porno !

Je dois avouer qu’avant l’an dernier, je n’avais pas fait attention à la richesse de la scène polonaise. On entend beaucoup parler des scènes suédoises, grecques, françaises, italiennes, mais la Pologne a un petit vivier d’une qualité extraordinaire, avec Belzebong, Sunnata, Weedpecker et vous !

Piotr : Et Major Kong !

Major Kong, bien sûr ! Ils jouent ici en juin. 

Piotr : C’est une bonne période pour la musique en Pologne, pas seulement pour le stoner et le doom, mais aussi le metal et le black metal, il y a plein de très bons groupes chez nous. Chose étrange, dans les années 90 on n’avait que deux groupes connus à l’étranger : Vader et Behemoth qui chantaient en anglais. Les groupes polonais qui voulaient faire une carrière internationale se sont donc mis à faire la même sauce, sauf qu’ils avaient dix ans de retard et n’amenaient rien de nouveau musicalement. Mais globalement, la scène polonaise se fait d’avantage connaître, même l’avant-pop qui n’est pourtant pas un genre mainstream. 

D’autres groupes polonais que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ? 

Piotr : Tu aimes Weedpecker et Major Kong, voilà un ancien membre de Weedpecker (il me montre Grzegorz). En dehors du stoner, toute la scène post-métal est intéressante. THAW, qui ont joué au Roadburn cette année, sont vraiment bons. Sons of Nibiru ont un nouvel album qui arrive aussi ! 
Grzegrorz : Spaceslug !

Est-ce que vous vous connaissez entre vous ? 

Grzegrorz : Une fois on a partagé notre salle de répèt avec Belzebong, Weedpecker et Major Kong, c’était hyper compliqué de jouer avec tout ce monde.  
Piotr : On se connait tous et on essaie de s’entraider autant que possible.

Depuis la sortie de l’album, je dois dire que j’ai carrément harcelé l’organisateur des Stoned Orgies pour vous faire venir…

Piotr : C’était donc TOI ! Merci ! C’est ta faute si on a dû rouler dix heures ! On n’oubliera pas ça, mec.  

C’est fou, je réalise d’ailleurs qu’on a beaucoup de vous voir ce soir. Je suppose que vous avez des boulots et que Dopelord est juste une passion. Est-ce que vous envisagez à un moment de prioriser le groupe sur vos boulots ?

P/G : Certains d’entre nous ont un boulot – un concept complètement étranger à notre batteur – certains e cherchent un, et on doit constamment trouver l’équilibre entre tout ça. 

Est-ce compliqué pour vous de jouer au-delà des frontières polonaises ou allemandes ? 

P : C’est dur de booker des tournées complètes, pas des concerts. Dès le départ, on a reçu des propositions de la part des orgas, et quand j’en parle aux autres groupes, il s’avère qu’on a beaucoup de chance. Avec la musique qu’on joue et le fait que ce genre devient très populaire, on ne rencontre pas trop de problèmes. Ou bien c’est parce qu’on est VRAIMENT balèzes ! Sérieusement, c’est compliqué de booker des tournées entières, parce que tu peux pas te pointer devant ton patron et dire « je m’absente pour 2 ou 3 semaines, allez à plus. Mais on s’en sort bien ! 

Vous pensez quoi des salles sur cette tournée ?

P : Ca dépend. On ne joue pas dans des grosses salles ou clubs de renom, mais plutôt dans des caves, ou même un disquaire il y a peu, parfois un bar où il n’y a pas un chat… Il y a des hauts et des bas, mais la plupart des vraies salles sont vraiment top.

Je vous pose la question parce que, les français ne se rendent pas toujours compte de la chance que nous avons : salles de qualité, assos qui font tout pour accueillir les groupes dans de bonnes conditions, etc. 

P : C’est pas une question de pays, il y a de bonnes et mauvaises salles dans chaque pays. Ca dépend surtout de l’organisateur et des gens qui les gèrent. S’ils connaissent leur boulot, alors tout se passe bien. Il faut penser à tout : la scène, la sono, s’il y a assez de place pour la batterie et tout le reste. On a eu des soucis notamment en Pologne et en Allemagne. 

Vous pensez quoi de la salle de ce soir, la Scène Michelet?

Together : C’est super ! Et puis ces backstage sont vraiment cool ! Les gens sont cool, la bouffe est bonne…  
T: …Et le fromage !
G/P : Voici le seul homme sur Terre a être entièrement constitué de fromage ! Il ne pourrait vivre que de ça.
T: Si la salle est gérée par des zikos, alors tout se passe bien.

Vous connaissez le groupe qui ouvre pour vous ce soir, Machete ? Ils sont d’ici et ont joué au Hellfest il y a deux ans. En parlant de ça, vous connaissez le festival ? Vous comptez y jouer un jour ? 

P : Mec, c’est pas aussi simple. “Hey le Hellfest, on est prêts, on vient jouer quand vous voulez !”
T : Si on pouvait, on jouerait au Brutal Assault, au Hellfest, au Maryland Deathfest…
P : Ouais mais malheureusement, ça ne marche pas comme ça. Après, je pense que quand tu veux vraiment un truc et que tu bosses assez dur, tu peux y arriver.  

On essaie vraiment de faire parler de vous, et on espère qu’ils nous entendrons.

P : On aimerait vraiment jouer au Hellfest, c’est un superbe festival avec tellement de groupes différents.

Un dernier mot pour les lecteurs de THC ?

G : On est très contents d’être ici pour notre première date française. 
T : FAITES PETER LE FROMAGE ! Je vais devenir gros si je reste ici. 

Merci à Piotr, Grzegorz et Tomasz pour cette interview !

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 Nouvel album « Children Of The Haze » toujours dispo sur Bandcamp.

Last modified: 13 mai 2018