DESERTFEST LONDON 2018 Le report : Jour 2

Written by Live

J’ai beau être matinal, j’ai mal. Pour un premier jour épique, on peut dire que mes pieds et ma tête s’en souviendront ! Mais on est au DESERTFEST LONDON et ce n’est pas l’heure de chouiner, un breakfast anglais fera l’affaire : en avant toute pour de nouveaux concerts ! (PHOTOS: JOHN WHITE)

Quoi de mieux qu’un peu de rock’n’roll bien viril pour lancer cette seconde journée ? Avec ADMIRAL SIR CLOUDESLEY SHOVELL à la barre, le navire sera mené à bon port ! Les riffs rock savoureux de Johnny Gorilla sont aussi épais que ses favoris, le monsieur s’époumone dans tout le Ballroom et réveille instantanément une foule encore trop dans le coltar. Ces hybrides barrés de Motörhead et Status Quo gagnent à tous les coups, le combo parfait pour aller avec les réjouissances de cette après-midi.  

CHURCH OF FUCKING MISERY ! On est vraiment obligés de continuer ce report ? Bon ok, Claire a dit que oui, donc j’ai plutôt intérêt à m’y mettre… Les maîtres nippons du boogie doom prennent tout simplement l’Electric Ballroom dans le creux de leurs mains et l’écrasent façon crumble. Un changement de lineup, dites-vous ? Si si. Avec trois nouveaux fidèles à ses côtés, Tatsu Mikami font s’abattre les grooves de « Il Padrino », « Make Them Die (Slowly) », « Candy Man » et d’un carrément monstrueux « Born to Raise Hell » avant même qu’on ait eu le temps de dire ouf. Church Of Misery, meilleur groupe doom de l’univers ? Pas tout à fait, mais ce set est de loin le plus fun de tout le week-end.  

“Mankind is not kind, maaaaaan!” Voilà que « God Luck and Good Speed » résonne dans le Ballroom, avec Dixie et Shep aux commandes, nul doute que l’enceinte de la salle londonienne pue de plus en plus la weed. Les vétérans sludge de Caroline du Nord WEEDEATER arrachent toujours autant la tronche, tandis que les pintes en plastique s’envolent et les nuques se décrochent au son des hymnes stoner « Wizard Fight » et « $20 Peanut ». Halluciné comme jamais, Dixie est dans une forme monumentale et à peine sorti de scène, il s’empresse d’aller à la rencontre des festivaliers au Black Heart. Légende.

Les italiens BLACK RAINBOWS font l’effet d’une bombe à l’Underworld. Le trio démarre à toute pompe pour une heure de heavy rock pleine des refrains imparables de Gabriele Fiori. Toutes les âmes présentes (et elles sont nombreuses, si on prend en compte le fait que Weedeater jouent à deux pas) prennent visiblement un pied monstre. Filippo Ragazzoni tabasse les fûts comme si sa vie en dépendait, Giuseppe Guglielmino forme d’immenses tremplins sonores à la basse, laissant les rythmiques prendre leur envol… On y retrouve comme un air de Nebula et Fu Manchu, et une fois encore, ce sera l’un des moments les plus fun de tout le week-end. 

« Sons of Thunder » ? Ils ouvrent sur « Sons of Thunder » ! Carrément ! HIGH ON FIRE sont dans la place, Matt Pike esquisse un sourire jauni, laisse les riffs monter en puissance, et à peine ont-ils entamé « The Black Pot » et « Carcosa » qu’il est évident qu’on tient l’une des têtes d’affiche les plus intenses de tous les Desertfest réunis. S’en suit une setlist best of du feu de dieu livrée par les rois incontestés du metal contemporain : « Waste of Tiamat », « Rumours of War », « Blessed Black Wings », « Bastard Samurai », les riffs ne s’arrêtent plus. Le batteur Des Kensal est une vraie machine, agressant le public, tandis qu’un Matt Pike et un Jeff Matz surmotivés nous propulsent dans un trou noir stoner thrash. Ces mecs ne sont pas humains. Me voilà une heure plus tard en train de supplier quelqu’un de m’aider à retrouver ma cage thoracique.

High On Fire n’ont même pas besoin des retours sur scène, tant leur tour de force metal pulvérise le Ballroom ce soir. SI vous étiez là, alors vous avez vu l’un des groupes les plus heavy de la planète tout démonter à un festival qu’ils ont (à n’en pas douter) contribué à faire exister il y a des lunes de cela. Clôturant le tableau avec la trinité profane du brûlant « Bastard Samurai », du char d’assaut « Fury Whip » et du très surprenant « Snakes for the Devine », HOF laissent derrière eux une marée de gobelets, de rêves et de tympans brisés. Un phénomène qui n’en finit pas de tout ravager sur son passage.

Pfiou ! Quelle journée ! Il est déjà l’heure de retourner au Black Heart, pour descendre plus de bières et taper la discut’ avec de parfaits étrangers dans la rue, car après tout, c’est aussi ça le Desertfest, pas vrai ? A demain pour le final ! 

Last modified: 5 octobre 2018