YAWNING MAN + STONED HARPIES @ Nantes (Ferrailleur, 06.05.17)

Written by Live

C’est un évènement rare que Blue Wave nous a offert ce soir. Pourquoi ? Parce que YAWNING MAN est là ! Le groupe par qui le stoner et la scène du desert rock sont devenus ce qu’ils sont. YAWNING MAN, le groupe qui a dépassé les 30 ans d’existence mais n’a sorti son premier album qu’au bout de 20 ans. YAWNING MAN, le groupe culte du fuzz. (PHOTOS : La Faute à Rélie)

Groupe tellement culte que la salle ne se remplira pas ce soir, seuls quelques habitués des concerts de stoner sont là. Et, non, YAWNING MAN n’attire pas que les hippies (j’adore les mecs au look metaleux avec fringues Emperor ou cuir et rangers qui se déchaînent gentiment).

Mais revenons à cette belle soirée, que les absents aillent au diable. Pour une fois que j’arrive tôt, que les jours précédents ont été chauds et annonciateurs de la venue des californiens, quand arrive l’heure du concert, c’est après un bel orage et sous un vent à décorner le diable que je me retrouve au Ferrailleur. Certains sont installés à l’intérieur, regardant le documentaire Lo Desert Sound, qui est, selon des témoignages de confiance, un excellent docu sur la scène stoner. Pour ma part, je préfère discuter avec Méo et les Stoned Harpies autour de quelques bières, essayant de les décontracter avant leur montée sur scène en ouverture de la soirée (c’est qu’ils font de l’huile, en réalisant qui joue après eux).

A peine le temps de s’ambiancer qu’ils sont en train d’ouvrir les hostilités. Pour leur troisième concert sous cette formation (Thomas, à la basse, n’était pas présent sur l’EP), les STONED HARPIES font étalage de leur talent et des différentes ambiances qu’ils peuvent créer, tantôt western urbain, tantôt stoner déchaîné (j’adore « In my head » !). La setlist permet une belle montée en puissance et ce ne sont pas les petits temps morts entre les morceaux qui viendront gâcher cet excellent concert (hey, on a déjà vu des tonnes de groupes bien plus expérimentés nous livrer des sets tous pourris !). Les STONED HARPIES ont un bel avenir s’ils continuent dans cette voix, en prenant du plaisir et lâchant les chevaux.

Après 45 min de mise en bouche, hydratation avec les photographes et ambiancement qui va bien, c’est le retour du groupe que je n’avais vu qu’au Hellfest en 2010. Pas de mise en scène ou de discours d’introduction, les gars s’installent et balancent le son, comme s’ils jouaient tous seuls, pour eux et les quelques privilégiés que nous sommes. Et c’est parti pour plus d’1h15 non stop de voyage musical, où lorsque YAWNING MAN joue, il est aisé de penser à certains groupes (et pas que stoner, n’est-ce pas M. Franck Black ?) qui ont été plus qu’influencés par la bande à Mario Lalli et Gary Arce.

Leur rock instrumental planant est la bande son de l’évasion de l’esprit, la répétition des motifs créée un état de transe quasi chamanique dans lequel c’est un plaisir de se laisser porter et on voudrait que ça se prolonge jusqu’au lever du soleil, tellement cette musique offre un sentiment de plaisir. Plaisir partagé par le public et le groupe (c’est saisissant de voir Mario Lali jouer aux côtés de son fils), et c’est avec un sourire jusqu’aux oreilles que tout le monde ressort de cette date culte.

Merci Blue Wave pour cette belle soirée !

 

Last modified: 20 juillet 2017