Interview avec 1000MODS, nouveaux ambassadeurs du stoner rock grec.

Written by Interview

Quand votre premier opus est produit par Billy Anderson (Neurosis, Sleep, Melvins) et atteint aussitôt le statut d’album culte au sein de la scène stoner, comment aller de l’avant ? Pas d’inquiétude, le quatuor originaire de la bourgade grecque de Chiliomodi garde la tête froide. La recette de 1000MODS est simple : continuer à faire ce qu’ils font de mieux, et bosser dur pour faire… encore mieux. On a donc rencontré leur batteur Labros, afin de discuter de leurs influences, du processus créatif derrière leur (excellent) nouvel album, et de l’émergence de la scène stoner rock en Grèce. 

Comment est l’accueil autour de votre nouvel opus « Repeated exposure to… » ?

Labros (batterie) : Très bien, meilleur que ce qu’on imaginait. On savait que l’album était bon, mais cela va au delà de nos espérances. 

En terme de composition et de production, on sent qu’il y a eu un véritable travail de fond autour de ce dernier. Combien de temps avez-vous mis pour l’enregistrer ?

Labros : Au total, trois mois et demi. Cette fois-ci, nous avions notre propre studio et un meilleur équipement. On a essayé de produire cette album de façon différente, les précédents ayant tous été enregistrés en live dans la même pièce. Certains morceaux étaient déjà prêts, donc on a profité de ce gain de temps pour vraiment peaufiner les détails. Au final, c’est toujours du 1000Mods ! 

Est-ce que les nouveaux morceaux sont plus délicats à jouer en live ? Encore une fois, les dynamiques sont carrément bien pensées et donc plus complexes.

Labros : Merci ! On a beaucoup répété avant de partir en tournée, mais on continue de jouer des morceaux que nous connaissons bien donc la démarche reste assez naturelle. Mais par exemple, un morceau comme « Into The Spell » nécessite plus d’espace sur scène, pour que nous puissions installer tous les effets et le matériel dont nous avons besoin pour la jouer.

Le groupe 1000Mods existe depuis maintenant dix ans. Vous ne vous étripez pas trop en tournée ?

Labros : Ce groupe ne serait pas le même sans ces gars. On essaie de rester cool, on est potes depuis vingt, vingt-cinq ans, donc ça facilite les choses. 

Qu’est-ce que vous écoutez quand vous voulez vous changer les idées après une journée de répète ou en studio ?

Labros : On fait tourner des playlists Youtube sur nos ordis. Pendant l’enregistrement de l’album, on écoutait beaucoup de Tool et du rock de l’époque grunge de Seattle.  Sans parler des classiques Sabbath… (rires)

Certains d’entre vous écoutent très sûrement du punk et du garage. Je veux dire, ça s’entend ! Alors que beaucoup de groupes stoner se la jouent peace and love, vous donnez l’impression d’être plus du genre vénère…

Labros : Hmm, peut-être bien… On veut que notre musique soit aussi fun pour nous et pour ceux qui l’écoutent.

Parlons maintenant de votre mère patrie, la Grèce. D’un point de vue extérieur, on a récemment vu une poignée de festivals à tendance stoner fleurir dans le pays. Est-ce que le genre connaît une soudaine explosion, ou bien est-ce quelque chose qui se développe dans l’underground depuis un moment déjà ?  

Labros : Oh non, ça n’a rien de récent. Ça a commencé vers 2006-2007 avec des groupes underground comme Planet Of Zeus ou Nightstalker… Entre 2007 et 2011, il y avait alors un paquet de bons groupes, d’albums et de concerts. Dès 2012, il y a eu une réelle explosion et BEAUCOUP de jeunes se sont mis au stoner rock. Pour te donner un exemple, on a joué en tête d’affiche avec Planet Of Zeus et Nightstalker devant 2500 personnes là-bas. Je ne crois pas qu’on aurait pu jouer devant une telle foule ailleurs ! 

C’est sûrement ce qui a amené des gros noms tels que le Desertfest à s’implanter à Athènes. Comment vois-tu le futur de la scène heavy rock grecque ? 

Labros : La crise économique a énormément changé notre façon de faire la fête. Il y a dix ans de ça, l’électro était le truc à la mode : plus les gens dépensaient de l’argent en soirée, plus ils avaient l’impression de s’éclater. Ce n’était qu’un placebo. Après ça, les jeunes ont commencé à venir voir des concerts de rock, à monter des groupes, et la scène grecque a commencé à se développer. Au final, tout ça a eu un impact très positif sur l’underground.

Est-ce que les local heroes Nightstalker ont été une inspiration pour 1000Mods ?

Labros : On baigne tous dans le rock depuis qu’on est gamins, mais ils sont devenus une source d’inspiration quand on a commencé à jouer au lycée. Pour moi, Use est l’un des meilleurs albums stoner rock des années 90. À cette époque, Kyuss étaient vraiment en train de décoller, on était donc vraiment contents d’avoir un groupe de cet acabit en Grèce.

À présent, quels groupes grecs recommanderiez-vous à vos fans ?

Labros : Tu dois sûrement déjà connaître Naxatras. Je pense aussi à Godsleep, qui sont de très bon potes à nous, ils jouent dans un style plus heavy et sludgy. Dans un genre plus post-rock, il y a we.own.the.sky… Il y a beaucoup de nouveaux groupes, même en dehors du cadre stoner rock, je pense à des choses plus heavy voire garage psyché. 

Comment vois-tu l’avenir pour 1000Mods ? Vous êtes prêts à rempiler pour dix ans ?

Labros : À chaque fois qu’on a cherché à se projeter, rien ne s’est réellement produit. Là maintenant, on se concentre sur les six mois à venir. C’est ce la méthode qui nous réussit le mieux, donc autant continuer comme ça ! 

Retrouvez 1000Mods sur Facebook
Découvrez l’album « Repeated exposure to… » via Bandcamp

 

Last modified: 7 mars 2017