GREENLEAF : « Il est temps qu’on passe aux choses sérieuses. »

Written by Interview

Forts de quinze belles piges d’existence au sein de la scène stoner européenne, les Suédois de GREENLEAF ont toujours été ce groupe qui vous rendait fou à chaque nouvel album, puis vous laissait dans l’expectative la plus totale quand à une suite potentielle… Formé à la fin des années 90 par le génial guitariste Tommi Holappa (Dozer) ainsi que Daniel Lidén et Bengt Bäcke, GREENLEAF a vu évoluer en son sein des vocalistes de talent, de Peder Bergstrand de Lowrider à Oskar Celdermam de Truckfighters. Avec cinq albums dans sa manche, le groupe se considère – enfin ! – comme un projet à temps plein depuis l’arrivée du très magnétique Arvid Jonsson au chant, juste avant l’enregistrement du monumental Trails & Passes sorti chez Small Stone Records en 2014. Ce nouvel album sorti et le lineup enfin stabilisé, GREENLEAF peuvent alors prendre leur envol. La combinaison de talents au sein du quatuor était déjà fulgurante au démarrage, et c’est désormais une formule live hautement explosive à base de de fuzz et heavy 70’s qui livre messe rock sur messe rock aux quatre coins de l’Europe. En tant que membre de l’orga de concerts Make It Sabbathy, j’ai eu la chance d’accueillir le groupe à Bordeaux aux côtés de Weedeater en juin dernier (« un cocktail détonant », me direz-vous) et donc de rencontrer Tommi Holappa et Arvid Jonnson pour découvrir ce que le super combo scandinave nous réserve pour la suite. Une interview qui tombe à point nommé, avant l’annonce imminente de la sortie d’un nouvel album chez Napalm Records cet hiver.

Votre dernier opus Trails And Passes montre à la perfection cette nouvelle étape que vous avez franchi, que ce soit en terme de composition mais également de visibilité. Comment l’expliqueriez-vous ? 

Tommi Holappa (guitare) : Bien entendu, je l’ai senti avant même la sortie de l’album, lorsqu’Arvid a rejoint le groupe. Le courant passe vraiment bien entre nous, et notre batteur Sebastian était également nouveau dans le groupe. On a senti qu’on tenait quelque chose.
Arvid Jonsson (chant) : On a décidé relativement tôt que Greenleaf ne serait plus un side-project.
Tommi Holappa : Et comme Dozer ne tourne plus tant que ça, on avait plus de temps pour composer.
Arvid Jonsson : La compo et les enregistrements se sont vraiment bien passés, car on a un bon feeling.

L’enregistrement de l’album s’est donc fait très naturellement.

TH : De l’écriture jusqu’à l’enregistrement, tout s’est passé crème. 
AJ : C’est bizarre, je ne sais pas combien d’années on a de différence…
TH : J’ai quarante ans…
AJ : Et j’ai vingt-six ans ! C’est marrant de voir à quel point nos atomes sont crochus.

Justement, parlons de vos atomes crochus musicaux.

AJ : Eh bien, on partage vraiment cet attrait pour la lourdeur, mais aussi l’aspect mélodie, la façon dont tu peux vraiment faire briller un morceau.
TH : On a la même façon de voir le songwriting. On se retrouve toujours dans nos idées.

« Greenleaf n’est pas un groupe qui passe trop de temps sur les choses, quand on bosse sur un morceau, c’est vraiment le premier ressenti qui compte.. »

Tommi, tu es plus ou moins le pilier de Greenleaf depuis la formation du groupe en 1999, que ce soit en terme de compo et de présence. Est-ce que tu contribues également à écrire les paroles et parties vocales ?

AJ : C’est moi qui m’occupe de cette partie.
TH : Je n’ai pas d’intérêt à m’immiscer là-dedans, car il s’en sort vraiment très bien !
AJ : Tu vois, Greenleaf n’est pas le premier groupe dans lequel je joue. J’ai fait pas mal de choses auparavant, que ce soit de la pop, de la soul, du jazz… J’écris des chansons depuis un bout de temps.

Tout s’éclaire. Je trouvais qu’il y avait vraiment une teneur très pop dans la façon dont tu poses ton chant sur Trails & Passes. Quelque chose qui vous démarque réellement des autres groupes heavy/hard rock, notamment ceux de la scène scandinave, qui est en plein boom depuis quelques années.

AJ : En fait, c’est assez compliqué pour nous en Suède, car il y a énormément de groupes… C’est d’ailleurs bizarre que les groupes de là-bas marchent ici, car personne ne les calcule chez nous. C’est peut-être pas plus mal, car ça nous force à jouer hors de notre pays.

Quels groupes scandinaves sortent du lot selon vous ?

TH : Graveyard, bien sûr…
AJ : Blues Pills. Mais j’écoute aussi pas mal de folk.
TH : Je suis obligé de mentionner Lowrider, même s’ils n’ont rien sorti depuis longtemps… Dans le stoner, il y a tellement de groupes maintenant, surtout dans le délire rétro.

Et pas qu’en Suède ! Ça pousse presque comme des champignons, des champignons en pattes d’éph…

TH : (rires) Ils se fournissent tous au même endroit.
AJ : On veut plus avoir une image de geeks… On a un redneck, un hipster, un mec stoner et un beau gosse, donc on est bons. (rires)

Qu’en est-il de la signature sur le label Napalm Records ce printemps, comment ça s’est goupillé ? Pendant très longtemps vous étiez chez Small Stone Records, qui aussi un très bon label pour tout ce qui est heavy rock.

TH : On avait besoin d’un label qui nous amènerait plus loin, avec des financements pour la tournée, plus de moyens de promotion pour l’album… David de Sound of Liberation (le tourneur européen de Greenleaf) connaissait Sebastian de Napalm, il lui a envoyé des démos puis il est venu nous voir jouer à Vienne.
AJ : C’est marrant, parce que le show a démarré sur une coupure de courant. J’ai donc lancé un morceau a capella, puis le courant est revenu. C’était parfait.

C’était votre jour de chance, et clairement la meilleure façon de lui montrer ce dont vous êtes capables sur scène.

AJ : Même sans électricité !

Greenleaf-band-2015

« Le prochain album sera du pur Greenleaf, mais un cran au-dessus. Il y aura toujours cette vibe 70’s, juste plus lourde. »

Donc, vous êtes en train de boucler le prochain album. (l’interview a eu lieu en juin 2015)

TH : C’est dans la boîte. Quatre jours en studio à Stockholm, tout a été enregistré en live.
AJ : Greenleaf n’est pas un groupe qui passe trop de temps sur les choses, quand on bosse sur un morceau, c’est vraiment le premier ressenti qui compte. Si on commence à trop en parler, alors on finit par le détester.

Comment pourriez-vous décrire ce nouvel album, s’il fallait le comparer à Trails & Passes ?

AJ : En terme de chant, je peux dire qu’il est plus mélodique d’une certaine manière.
TH : Il sera aussi plus heavy, dans un sens. C’est du pur Greenleaf, mais un cran au-dessus. Il y aura toujours cette vibe 70’s, juste plus lourde.

Une idée de la date de sortie ?

TH : Si on a de la chance, il sera dans les bacs en novembre. On espère aussi être en tournée à ce moment-là.

Et…

AJ : On sera pas mal dans les parages. (il sourit)
TH : J’espère qu’ils feront en sorte qu’on tourne un maximum. C’est ce qu’on voulait lorsque Trails & Passes est sorti, mais avec nos boulots on ne pouvait pas vraiment se le permettre. On a décidé de passer aux choses sérieuses.

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Last modified: 1 septembre 2016