Rencontre avec l’arme de destruction massive doom : MONOLORD.

Written by Interview

MONOLORD. Peu importe ce que ce nom vous évoque, sachez une chose : il n’y a rien de plus majestueux que Monolord. Monolord, c’est cette entreprise sonore qui a causé nombre de saignements de tympans couplés à une fonte des organes internes, mais aussi et surtout, pas mal d’élévations spirituelles et corporelles au coeur d’une épaisse bulle de fuzz. J’imagine donc que tous ces journalistes et fans qui n’ont cessé d’acclamer le trio suédois depuis la sortie de son fabuleux premier album « Empress Rising » sur Riding Easy Records il y a un an, approuveront la théorie de l’élévation, d’autant plus s’ils ont eu la chance de voir le groupe en live en Europe cet hiver. Je suis l’une de ces personnes. Juste avant qu’ils mettent à mal ma ville, ma salle préférée et tous les amplis à la ronde, j’ai chopé les Lords pour connaître le secret de l’immortalité. La réponse fut simple : de la passion, du travail et et une touche de misanthropie… 

Tout d’abord, pourriez-vous présenter MONOLORD en quelques mots ? Comment tout cela a-t-il commencé ?

Thomas V Jäger (guitare & chant) : Au départ, c’était juste moi et Esben. Mika est arrivé dans le groupe en 2012, on a répété ensemble une fois, puis il nous a suivi en studio pour enregistrer l’album.

Esben Willems (batterie) : Immersion directe dans « Empress Rising » ! On est plus ou moins devenu un groupe sur cet album.

Comment vous-êtes vous retrouvés si rapidement signés chez Riding Easy Records ? C’est un sacré label !

Thomas : J’avais le contact de Daniel de Riding Easy, je lui ai donc envoyé une démo d’ »Empress Rising ». Il était intéressé d’entendre l’album en entier, donc on a tout enregistré puis envoyé les versions non masterisées. Il nous a dit « c’est parti ». On n’a même pas eu besoin de chercher un label, car ça a marché du premier coup.

Les gens sont devenus complètement fous à la sortie de l’album. Je crois même pouvoir dire que je n’ai pas lu une seule chronique négative à son sujet. 

Esben : En fait si, je crois qu’il y en a une qui dit : « je n’aime pas le vert de la pochette ». (rires)

Pour une fois qu’une pochette d’album doom n’est pas noire, c’est rafraichissant !

Thomas : C’était l’effet recherché. On ne voulait pas faire un truc banal.

Et donc, qui est cette talentueuse personne derrière l’artwork de « Empress Rising »?

Esben : Nik Dudukovic. Il bosse habituellement sur des trucs très minimalistes pour la publicité, ce n’est vraiment pas son style.

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« Empress Rising » était tellement bon, qu’on s’est demandé : « comment faire mieux ? »

À présent que vous êtes signés sur un label réputé, qui assure côté promo, et que vous êtes sur le point de sortir votre nouvel album « Vaenir » sur ce même label… Quelles sont vos attentes ? Est-ce qu’il y a eu une certaine pression lors de sa création, étant donné que le premier opus a mis la barre très haut ?

Esben : Oui, on a vraiment la pression pour cette raison. « Empress Rising » était tellement bon, qu’on s’est demandé : « comment faire mieux que ça ? ». Et en même temps, on a toujours travaillé à notre façon, dans notre environnement. On enregistre toujours tout dans notre salle de répèt, c’est comme la maison, un endroit où on se sent bien.

Mika Häkki (basse) : De ce fait, la progression entre le premier et le second album s’est faite naturellement. Si on avait dû aller en studio pour composer de nouveaux morceaux, ou enregistrer ailleurs, je pense que la pression n’aurait pas été la même.

Comment décririez-vous ce nouvel album et son concept, s’il en a un. Je l’ai senti plus sombre, plus expérimental d’une certaine manière…

Esben : On bosse en permanence sur de nouveaux morceaux. C’est pas genre : on compose dix morceaux puis on fait un break. Donc l’évolution est naturelle pour nous. Mais oui, j’espère bien qu’il est plus sombre et heavy !

Si vous deviez faire la promo de Monolord en une accroche…

Mika : Frais et savoureux ! (rires)

Thomas : Lent et lourd.

Mika : Génial.

Esben : (sur un ton très cérémonieux) Des grondements sonores monolithiques… (rires)

Thomas : Et dans le même temps, quand on compose, on essaie toujours d’ajouter le petit truc qui fera qu’on retient le morceau. Comme le disait Esben, on travaille beaucoup sur la dynamique de nos morceaux. Le nouvel album est plus long de six minutes, et ce travail a été essentiel pour qu’il sonne bien de A à Z. 

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« On est très remontés contre les gens qui détruisent l’environnement. »

Thomas, quels sont les thèmes récurrents dans tes textes ?

Thomas : On est très remontés contre les gens qui détruisent l’environnement. Par exemple, le morceau « Nuclear Death » parle du soleil qui grossit de jour en jour, et on envoit un missile nucléaire pour le détruire. En gros, c’est une vision assez noire des choses. On est tout le temps remontés contre la plupart des gens.

Mika : On peut parler de misanthropie…

Esben : Comme un dégoût de l’humanité. Mais ça fait du bien de le jouer et d’en parler. Et puis allez tous vous faire foutre ! (rires)

La scène suédoise est sous les feux de la rampe depuis quelques années, notamment avec tous ces groupes de rock 70’s comme Graveyard, Horisont ou Blues Pills… Mais je suis sûre qu’il y a un tas de groupes stoner, doom et heavy qui méritent d’être connus. Comment se porte la scène heavy en Suède à l’heure actuelle ?

Mika : Je dirais qu’il y a une sorte de revival pour tout ce qui est lent. La scène heavy était plus active dans les années 90, mais l’underground fourmille de groupes. Il y a de très bons groupes comme Mammoth Storm, par exemple… Et puis Candlemass rejouent en Suède, et ça c’est cool !

Des groupes heavy de chez vous que vous pourriez recommander ?

Thomas : En dehors de Mammoth Storm, j’adore Spelljammer. Il sont en plein enregistrement du nouvel album, en ce moment.

D’autres projets en cours ? Quelques collaborations ou split EPs, peut-être ?

Mika : (il marque un temps) On a pas mal de choses en tête.

Esben : Il y aura des trucs cool. Mais d’abord, on tourne, on sort « Vaenir », et ensuite on verra ce qu’il se passe…

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Last modified: 4 mai 2015