LORD DYING : « Globalement, on n’est pas des fous furieux ».

Written by Interview

Avec leurs riffs écrasants et leur énergie sans compromis, le quatuor de Portland LORD DYING s’est imposé en quelques mois à peine comme l’un des groupes métal les plus prometteurs de sa génération. Avec la sortie de leur tout premier album “Summon The Faithless” sur Relapse Records en 2013, LORD DYING a débarqué dans un ouragan de riffs à la fois techniques et extrêmement bourrins, un vent de fraîcheur blindé d’influences aussi diverses que le thrash, le doom, le punk et le death, rien que ça… Enfin ce n’est pas tout, car les gars agitent les States depuis deux ans maintenant, et viennent également de commettre leur premier méfait sur le vieux continent aux côtés de leurs vieux potes Red Fang ainsi que des fouteurs de trouble The Shrine. Leur concert à Bordeaux était l’occaz rêvée non seulement pour me décrocher les cervicales au son de leur métal de malade mental, mais aussi pour m’entretenir avec le guitariste Chris Evans et en apprendre plus sur ce groupe… bien plus cool que Fonzie.

En quelques mots, peux-tu présenter Lord Dying ?

Chris Evans (guitariste): Erik (Olson, chanteur et guitariste) et moi-même jouons ensemble depuis le collège, puis il y a eu toute une période où on s’est perdu de vue… On a ensuite emménagé ensemble à Portland et monté le groupe, juste pour l’amour du métal. Pour célébrer le métal.

Erik et toi êtes donc originaires de Salt Lake City, c’est bien ça ? Quel a été ta première impression en arrivant à Portland au niveau de la scène artistique locale ?

C.E: C’est la raison pour laquelle j’y vis aujourd’hui. J’y avais pas mal de potes et je leur rendais souvent visite à l’époque, donc dès que j’ai été majeur et mon diplôme en poche, j’ai immédiatement déménagé. La scène musicale y est excellente.

Est-ce qu’elle est aussi florissante que le laissent croire les médias ?

C.E: C’est une ville où tu peux assister à des dizaines et dizaines de concerts chaque semaine et écouter des groupes cool, ça bouge grave et il y a vraiment beaucoup de groupes talentueux.

Quels sont justement les groupes de Portland que tu recommanderais à ceux qui ne sont pas familier de cette scène ?

C.E: Même s’ils ne sont pas tout à fait de Portland, Yob. Il y a aussi des groupes qui ne se produisent que localement et qui sont très cool, comme Sew, Hicks, Rabbits…

C’est votre première tournée aux côtés de Red Fang ?

C.E: Non, on a déjà tourné aux States ensemble il y a un an. Ce sont avant tout de très bons amis, on se connait depuis bien avant d’avoir monté nos groupes respectifs.

Vu que c’est votre première fois en Europe, quel est ton ressenti vis-à-vis du public européen ?

C.E: Génial. Tellement mieux qu’aux États-Unis. Je vais vraiment être triste lorsqu’il va falloir rentrer… Je trouve les fans beaucoup plus démonstratifs, et les gens bien plus hospitaliers. Aux States, tu peux t’estimer heureux si les tourneurs te proposent le sol de leur appart en guise d’hébergement, et deux verres gratuit pendant le concert. Les conditions sont beaucoup plus difficiles chez nous.

Artistiquement parlant, quels sont les groupes dont vous vous sentez le plus proche ?

C.E: Tous les membres de Lord Dying sont vraiment différents, et c’est ce qui rend notre musique si spéciale, j’imagine. J’écoute personnellement beaucoup de vieux thrash et aussi pas mal de death métal technique comme Meshuggah. Erik écoute pas mal de punk, de black et de thrash métal aussi. John est très doom, il est de Memphis donc toute cette scène doom sudiste, c’est son truc. Quant à Don, c’est un grand fan de High On Fire.

C’est clair que ça fait un paquet d’influences différentes ! Une chose qui me surprendra toujours, est le fait que les journalistes ont très souvent tendance à vous cataloguer comme étant un groupe stoner/sludge, ce qui a mon sens… eh bien, n’a aucun sens !

C.E: Totalement d’accord ! (rires) Je veux dire, okay, pour le sludge je peux comprendre, on joue sous-accordés et nos morceaux ont ce côté un peu bordélique… Mais le stoner ? Aucun de nous ne fume de weed…

Tu dirais quoi, dans ce cas ?

C.E: Tu sais quoi, la seule étiquette qu’on pourrait se donner, parce c’est vraiment ce qu’on joue, c’est le MÉTAL. On n’a pas l’impression de pouvoir coller à quelque genre que ce soit, même si notre musique touche pas mal de choses au fond. On a pour habitude de dire qu’on fait du doom prog, mais disons juste qu’on fait du « dark heavy loud »… ce qui est en fait du métal ! (rires)

Lord-Dying-band-interview

Vous injectez une telle énergie dans vos morceaux, votre album est complètement malade du début à la fin ! Ça vous vient d’où ?

C.E: La chose la plus importante à nos yeux, c’est d’avoir des riffs qui déchirent. Sur dix riffs créés, un seul va atterrir sur l’album. Pour ce qui est de l’énergie, j’imagine que c’est parce qu’on adore ce qu’on fait, on ressent à fond notre musique lorsqu’on la joue.

Donc il n’y a aucun problème comportemental au sein du groupe ?

C.E: (rires) On est un groupe de métal, donc quelque part on laisse passer pas mal de choses au travers de la musique. Mais globalement, on n’est pas des fous furieux. On se lâche et on aime vraiment ce qu’on fait.

J’ai entendu dire que vous aviez un nouvel album en préparation, tu peux m’en dire plus ?

C.E: Oui, on a déjà huit morceaux que nous avons enregistré avec Joe Grahan de Toxic Holocaust. Seulement deux ont des voix, mais le reste arrive. On a prévu de l’enregistrer en mai, en rentrant de tournée.

Donc on peut espérer l’avoir entre les mains avant la fin de l’année, toujours via Relapse Records ?

C.E: Exact.

En avril, vous jouez au Roadburn. J’imagine que vous n’allez pas pouvoir rester tout le week-end, mais si jamais vous avez la chance de pouvoir traîner un peu au festival, quels sont les groupes que tu aimerais voir ?

C.E: J’adore vraiment Opeth, donc j’aimerais pouvoir les voir jouer, tout comme Goblin, Magma, Yob…

Sur le site de Relapse Records, la dernière ligne de votre biographie est la suivante : « Lord Dying vous martèlent avec leurs riffs lourds, et se font les porte-flambeaux de choses simples comme la bière froide et la douche chaude ». Il faut vraiment que tu m’expliques le concept.

C.E: La bière froide et la douche chaude… Il y a beaucoup de drogue à Portland, et cette expression vient du fait qu’ici, les gens aiment bien se boire une bière sous la douche. C’est une sorte de luxe de pouvoir prendre une bière fraîche lorsque tu es sous une douche bien chaude (rires). Perso, je ne le fais pas, mais c’est très courant à Portland.

Dernière question, quel est ton mot d’ordre en tant que musicien ?

C.E: Ne jamais cesser d’apprendre et ne jamais juger. Il y a tellement à faire, et je suis tellement passionné par ce que je fais… La musique est tout pour moi.

Jolie réponse. Si tu souhaites ajouter un dernier mot, c’est à toi.

C.E: On est vraiment contents d’être ici en Europe, et les gens sont vraiment cool avec nous. Merci pour cette interview, c’était vraiment sympa.

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Last modified: 6 mars 2014