CLUTCH « Earth Rocker » (Weathermaker Music 2013)

Il est lààààààààààààààà, il est sortiiiiiiiiiiiii, le nouvel album de CLUTCH ! Je ne crois pas me tromper en disant que « Earth Rocker » était l’une des sorties les plus attendues de 2013 et l’un des albums les plus fulgurants, rock’n’roll et rentre-dedans du groupe. Après 23 ans de carrière, il semblerait que RIEN n’ait entaché l’énergie des papas rockeurs de Germantown, qui nous offrent là une virée à 300 à l’heure, comme un dernier jour sur Terre qu’on passerait à se la coller avec ses meilleurs potes. Un album n’a jamais aussi bien porté son nom, tant ces quatre bonhommes là ont les pieds enracinés dans le rock, le vrai. « Earth Rocker » est une dérouillée sonore, une démonstration de la fougue et de la grandeur de CLUTCH, un gage de leur génie. Clairement, l’heure des adieux est loin d’avoir sonné…

Petit rappel. CLUTCH est l’une des formations rock les plus bétons depuis les 90’s : même lineup, quatre zikos costauds de chez costauds, parmi l’un des meilleurs groupes live de notre époque, le tout sans aucun artifice. Ils sont passé par pas mal de phases rock, mais la ligne directrice reste la même quoiqu’il arrive : gros son, ingéniosité, et PERSONNALITÉ. Rien à foutre des modes, rien à foutre d’être classables, Clutch a toujours mené sa barque là où ils l’entendaient, bon gré mal gré, mais toujours avec autant d’amour et de conviction. C’est pas pour rien si ce génie barbu de Neil Fallon est considéré comme un Dieu pour pas mal d’entre nous, il suffit de l’écouter et de le voir pour avoir envie de se convertir direct. Blues rock, southern rock, stoner rock… Les étiquettes tombent avec ce 10ème album : Clutch fait du putain de ROCK’N’ROLL qui respire la vie, point à la ligne.

Après avoir écouté le premier single « Earth Rocker », vous vous êtes sûrement dit que c’était juste le power single du lot, ce morceau plus catchy qu’on choisit de mettre en avant pour annoncer un album. Erreur : TOUT l’album est aussi explosif ! En deuxième position de la galette, « Crucial Velocity » nous pare pour un décollage immédiat : Jean-Paul « fastest in the lane » Gaster fait grave monter la température à la batterie, et Tim Sult nous fout à poil avec un solo supersonique… Et là, on se rappelle que les copains ont tourné avec Motorhead début 2011. Coïncidence ? Hmmm, je ne crois pas.

Loin des ambiances bluesy voir posées auxquelles le groupe avait pu nous habituer, « Earth Rocker » exalte : le coeur s’emballe, le poing tape instinctivement sur la table, la nuque se délie au son de ce rock fiévreux et furieux. À aucun moment la vitesse ou le groove ne faiblissent, même si le groupe essaie de « temporiser » de temps à autre en redescendant vers des saveurs un peu plus southern cool à la « Blast Tyrant » (« Mr Freedom », « D.C. Sound Attack »). Jamais à court de souffle, notre maître de cérémonie préféré Neil Fallon déclame ses textes acerbes à la manière d’une putain de centrale nucléaire en explosion. 20 piges de carrière, et l’homme possède le mic avec toujours autant d’ardeur.

En parlant d’ardeur, le morceau, pardon THE MORCEAU « Gone Cold » risque de faire défaillir pas mal de monde (du moins la gent féminine). Ce low tempo blues (le seul de l’album) repose principalement sur la basse de Maines et la voix profonde de Neil. Le feu crépite, le cowboy sort un papier froissé du fond de sa poche, chope sa folk… La magie opère. Quiétude. La suite ? Re-boooooooom !!! Une enfilade de morceaux lourds, sexy et vibrants de « The Face » à « Oh Isabella », jusqu’à à l’orgasmique explosion rock « The Wolf Man Kindly Requests… ». C’est pas humain de finir un album sur un morceau pareil. Je fais quoi moi, maintenant que je suis possédée, échevelée, le mode hooligan activé ? Eh bien, j’appuie sur « repeat » jusqu’à ce que mort s’en suive…

Last modified: 14 octobre 2013