15 questions stupides à Liam Cormier de CANCER BATS

Written by Interview

D’un point de vue purement métal, on pourrait définir CANCER BATS comme étant un groupe de hardcore. D’un point de vue plus punk, on pourrait dire que CANCER BATS joue dans la cour du gros métal pour headbangers. Créé en 2004 dans la ville où tout est possible, j’ai nommé Toronto, le groupe canadien a toujours eu le cul entre deux chaises, pourtant, contrairement aux posers machin-core ou post-truc, ils ont toujours fidèlement appartenu aux deux mondes. Mélangeant avec grandeur l’esprit in your face typique du HxC et un son tellement lourd et gras qu’on le qualifie parfois de southern metal,  le groupe, mené par un chanteur à l’énergie indomptable, n’a clairement plus rien à prouver lorsqu’il s’agit du live.
Depuis un an, ils tournent sans répit pour booster la promo de « Dead Set On Living », et quand au printemps tout ça sera terminé, ils auront clairement mérité un temps mort avant de penser à enregistrer un nouvel album. Vu l’attitude cool et parfois décalée que le groupe montre dans ses clips, je ne pouvait pas me contenter d’une interview bateau. Je voulais ramener un truc plus frais, qui les changerait de leur corvée promo habituelle. J’ai donc rencontré LIAM CORMIER avant ses balances au Krakatoa (Bordeaux) et découvert un mec sympa et honnête, qui est également sacrément terre-à-terre. Un vrai plaisir de rencontrer « the man behind the mic », lequel a ouvert son coeur à The Heavy Chronicles pour des réponses qui valent franchement le détour

Donne moi une seule bonne raison pour que les gens aient envie de s’arracher votre dernier album « Dead Set On A Living » ? 

Je crois qu’on a vraiment réfléchi à ce qu’on aimait chez Cancer Bats. Donc au lieu de faire ce qu’on attendait de nous, parce que parfois tu es pris dans la routine quand ça devient ton boulot, on s’est juste amusé. On a joué et composé comme on le sentait. Et on dirait que les gens ont vraiment apprécié, donc je pense qu’on va adopter ce fonctionnement à l’avenir ! (rires)

Celle-ci vient d’un internaute : pourquoi Cancer Bats ? Pourquoi pas Parkinson Buffalo ?

J’adore ! Avec mes potes on a pas mal rigolé du truc, à essayer de trouver plusieurs combinaisons de maladies et d’animaux, donc j’en ai trouvé pas mal avant de me décider. J’aime Cancer Bats, parce que c’est simple et que ça reste gravé dans le crâne.

Quelle est la chanson de Cancer Bats qui vous représente le mieux ?

Je sais pas, on en a tellement de différentes… Comme « Hail Destroyer », « Bricks & Mortar », ou « Sleep This Away » qui est vraiment heavy, ou encore des morceaux vraiment thrash comme « Pray For Darkness ». On a tendance à passer du coq à l’âne quand on compose, parce qu’on écoute des trucs vraiment très variés.

Choisis un morceau qui représenterait le mieux votre vie en tournée. 

Il y a ce morceau de Tom Petty que notre ancien ingé son utilisait pour tester le matos : « Saving Grace » de l’album « Highway Companion ». C’est carrément un bon morceau de tournée, et on l’écoutait tous les jours. Ce qui est génial, c’est qu’il résume ce qu’est la vie en tournée, parce qu’un mec comme Tom Petty a été sur la route tellement longtemps, il l’a vécu… C’est un très bon morceau avec du groove.

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(Photo : Victor Frankowski pour NME)

Un truc dont tu ne pourrais pas te passer sur la route ? 

Hmmm, je dirais le café. L’autre truc serait mon téléphone, mais c’est un peu naze. Ma copine me manque, j’aime l’appeler… Je me souviens, quand on a commencé à tourner, nos portables ne marchaient pas en Europe donc ça compliquait vraiment les choses, il fallait qu’on aille dans des cybercafés et tout… En 2009, on a enfin pu ramener nos portables. Mais on a galéré pendant un moment ! (rires)

Trois groupes avec qui tu aimerais partager l’affiche ? 

J’aimerais tourner avec Clutch, car c’est un de nos groupes préférés à Mike (Peters, batteur) et moi. On aimerait aussi tous jouer avec Entombed. Et aussi Converge, parce que tu vois, c’est vraiment une source d’inspiration pour nous, en terme de directions qu’un groupe peut prendre. La musique qu’ils ont créé est fantastique.

Quelle est la chose la plus bizarre qu’un fan t’ai jamais dite ? 

Hmm ! Bizarre je sais pas, mais il y a des trucs carrément drôles. Y’a ce truc comme quoi certains membres du groupes ressembleraient à des gens connus, juste parce qu’ils ont de grosses barbes. Je n’y ai pas eu droit autant que Scott (Middleton, guitariste), on le compare souvent à des acteurs bizarres (rires). Ou alors, les gens se pointent en disant « mon pote ressemble à votre guitariste » et là, tu vois un métalleux lambda avec une barbe, donc ça me fait toujours marrer, je trouve ça hyper drôle !

Trois souvenirs mémorables avec Cancer Bats ? 

Un truc que je n’oublierai jamais, c’est la première fois que nous sommes allés en Australie en 2007, ça nous a fait un choc d’être si loin de chez nous, et aussi que quelqu’un ait eu l’idée de nous faire jouer là-bas. Et quand on a fait le concert, les gamins étaient là et ils connaissaient notre groupe, ils chantaient et s’amusaient. C’était génial ! Notre premier show en Grèce où tout le monde était dingue est aussi un de mes préférés de toute la tournée. L’autre truc qui est cool, c’est quand tu démarres en tant que première partie et que tu reviens par la suite dans les même salles, mais en tant que tête d’affiche. C’est une bonne chose parce que ça fait relativiser !

L’endroit que tu affectionnes le plus ? 

Barcelone est l’une de mes villes préférées, on a tellement d’amis là-bas, j’adore y aller et j’y suis même allé en vacances avec ma copine ! Copenhague est aussi une ville où on a beaucoup d’amis, j’aime la culture, je me sens très proche de cette ville. Ces villes sont très relax, les gens y travaillent dur comme partout ailleurs, mais ils ne sont pas dans le speed en permanence.

Quelle est le morceau qui tourne le plus sur ton mp3 en ce moment ?

Ooh… J’écoute beaucoup le dernier Twin Shadow, c’est de l’électro-clash mais ça défonce, c’est très 80’s. D’un point de vue plus hardcore… (quelque chose lui vient alors à l’esprit) Oh, j’ai aussi écouté le dernier Santigold !

Mais c’est pas hardcore !

Pas du tout, mais quand tu vis dans un groupe de hardcore et que tu fais des concerts métal tous les soirs… La semaine dernière à la maison, j’ai beaucoup écouté le dernier Santigold et le nouveau Graveyard. On a aussi beaucoup répété sur le dernier Cult Of Luna. Et parce qu’aujourd’hui on est en France, on a écouté le dernier Gojira, c’est une tuerie ! Il y a tellement de bonnes sorties, The Hives, Gallows, Turbonegro… En hip-hop, le nouveau Danny Brown est super, j’aime aussi beaucoup A$AP Rocky, et même des trucs un peu moins récents comme Wiz Khalifa et le « Carter III » de Lil Wayne.

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Quel est le meilleur conseil que tu donnerais à quelqu’un qui veut traîner avec Cancer Bats ? 

Juste être décontracté, car on est vraiment faciles à vivre. Et pour tous les jeunes qui viennent aux concerts, on traîne avec eux tant qu’ils n’agissent pas de façon trop… bizarre. Certains kids n’ont pas l’habitudes des concerts de hardcore, donc quand ils nous voient faire le merch et boire des bières, il ont du mal à y croire. On leur dit « c’est pas grand chose, on est des mecs normaux ». Mais quand on fait de plus gros shows comme première partie, ils ne comprennent pas : « mais pourquoi vous êtes là ? ». Mais je viens VOUS voir ! Pouvoir discuter et traîner avec les groupes, c’était ce dont je rêvais gamin. Donc ça peut être étrange pour les plus jeunes, mais les adultes se rendent bien compte qu’on est normaux. Il n’y a aucune différence entre le mec du groupe et toi.

Si tu n’étais pas en tournée à l’heure actuelle, tu serais en train de faire quoi ?

Je serais à la maison, là… Ma copine vient juste d’ouvrir un magasin de bécanes, et j’adore vraiment traîner là-bas. Il y a un café en face, le quartier est sympa et tous nos potes vivent à proximité, donc j’adorerais y être à l’heure actuelle.

Tes trois clips préférés ? 

On a grandi à cette époque où les clips étaient le truc, tu vois. J’ai 32 ans, et les années 90, c’était quelque chose. Un de mes préférés et ça paraît logique, c’est « Sabotage » des Beastie Boys. J’adore aussi tout ce que font Spike Jonze et Michel Gondry. Un clip que je trouve hilarant et dans lequel j’ai figuré est « This could be anywhere in the world » d’Alexisonfire. Ils en avaient marre de tourner donc ils ont engagé des sosies. J’y étais avec Scott et tous mes potes, et on faisait comme si on était eux. C’était vraiment une super vidéo. Le dernier clip de  Twin Shadow « 5 Seconds » est aussi carrément ouf.

Quelle est la question que tu ne veux plus entendre de la part d’un journaliste ?  

Il y a un truc pour lequel je suis super mauvais, c’est : « quel est le truc le plus dingue qui vous est arrivé en tournée ? ». Ça ne me dérange pas qu’on me le demande, mais je ne sais jamais quoi répondre ! J’suis là « euuuuhh »… Donc je dis toujours qu’une fois j’ai tué une biche avec le van, parce que c’était vraiment flippant. Mais c’est pas ce qu’ils attendent, ils veulent des histoires drôles, mais j’arrive jamais à m’en rappeler. Ce qui peut être dingue pour certains, pour nous c’est juste le quotidien.

Quelle date de cette tournée tu as le plus hâte de jouer ? 

On a des shows en tant que tête d’affiche sur cette tournée, et à Prague ça risque d’être assez balèze. La dernière fois qu’on y a joué, je me suis fendu le crâne, c’était dément. (Liam continue à chercher d’autres moments forts avec son tour manager, puis finit par me chanter un passage de la chanson « Between me & you » de Ja Rule pour justifier le fait que tout ça doit rester privé. C’est alors qu’on l’appelle pour les balances…)

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Last modified: 16 octobre 2013