RED FANG + HARK + DRAWERS @ Glazart (Paris, 29/11/12)

Written by Live

Red-Fang-Drawers-Hark-Paris

Comment vous expliquer les raisons qui poussent régulièrement tout un tas de gens de par le monde à aller voir RED FANG en concert ? Hmmm… Leur son stoner/ heavy rock de super héros fait l’unanimité ? À chaque show, c’est la mégateuf ? Ces mecs sont de loin les rockeurs les plus attachants de la planète ?
Pour marquer cette fin d’année et leur cinquième passage à Paris, c’est dans une salle de plus grande envergure que le groupe et tous ceux que l’on peut désormais appeler leurs « adeptes » sont venus suer leur bière, dans l’euphorie la plus totale. Et pour se faire encore plus plaisir, on a également pu découvrir le groupe de heavy Gallois HARK, et voir ou revoir les sludgers de DRAWERS. FUCK YEAH. (Photos : Patrick Baleydier)

Je ne suis pas loin de la cryogénisation lorsque j’arrive enfin à trouver le fameux Glazart, perdu au milieu de l’Avenue de la Porte de la Villette, dans un endroit plus inhospitalier tu meurs. Heureusement, à mon arrivée je suis chaleureusement réceptionnée par les Toulousains de DRAWERS, qui m’emmènent dans leur loge pour une interview aussi passionnante que sympathique. Après une journée glaciale, un peu de chaleur humaine et de déconne, ça fait du bien ! Le temps de croiser Aaron (bassiste et chanteur de Red Fang) dans les couloirs et de rapidement prendre de ses nouvelles, et il est l’heure du premier set. Le concert, organisé par le promoteur Hibooking, est complet depuis quelques jours, je m’attends donc à voir déjà quelques bonnes centaines de personnes pour admirer DRAWERS sur scène…

DRAWERS (Facebook)

Troisième fois que je vois le groupe cette année (à chaque fois en première partie de Red Fang, tout le monde a ses petites habitudes), mais il me semble qu’ils sont encore assez peu connus du public parisien. Jouer au Glazart devant plusieurs centaines de personnes avides de gros son devrait vite corriger le tir… Pour ceux qui ne connaissent pas encore DRAWERS (infidèles !), les cinq dudes jouent un son sacrément heavy qui serait le parfait mélange entre l’épaisseur dantesque de Crowbar et les envolées super mélodiques de Mastodon.
Au tout début du set, les gens dans le public ont visiblement l’air scotchés par tant de lourdeur, sans doute parce qu’ils sortent juste du taf et qu’ils ont pas encore eu le temps de savourer une ptite bibine pour se mettre en jambe. Niko, chanteur barbu de son état, s’en branle et va aller hurler sur les premiers et deuxièmes rangs pendant tout le set, une jambe en appui sur la crash barrière. Le reste appartient à la légende, puisque le sludge mélodique du groupe va peu à peu s’immiscer dans les cervelles embuées des Parisiens, et chaque morceau se verra ovationné comme si Drawers était la tête d’affiche. Ouaip, c’est ce qu’on appelle une belle victoire sur le nord, mes amis.

HARK (Facebook – Bandcamp)

Des fois on passe à côté de choses, et dans mon cas, je suis passée à côté de HARK. C’est un nouveau groupe, me direz vous ! Oui, puisque ce combo gallois de sludge prog, mené de front par le génial dessinateur Jimbob Isaac, a construit son histoire sur les cendres de Taint. Tout ça appartient au passé, et là de suite, on est au Glazart et y’a carrément foule. Aussitôt les trois membres du groupe montés sur scène, et c’est déjà une véritable acclamation dans la salle…
Les décibels explosent, les riffs du géant Jimbob s’envolent et les solos de guitar hero fusent, pendant que le reste du groupe s’éxecute avec vigueur. Métal, heavy métal, sludge, psyché : vas-y, mets ce que tu veux dans la soupe, tout ce que tu vas retenir au final, c’est que ce groupe est puissant, percutant, et incroyablement attirant. Bon c’est vrai que les 1m95 et la blondeur éclatante de Jimbob y sont pour beaucoup (ouais bon, ça va…). Mais franchement, une claque musicale pour tout le monde ici présent. Merci Hibooking pour la découverte !

RED FANG (site webFacebook)

Way to go, il ne manque plus que les FANG sur scène, et on pourra se dire « c’est bon, l’Apocalypse peut arriver, d’façon j’ai pris mon pied au Glazart avant de mourir ». La populace est déjà compressée dans la fosse, et les premières effusions d’amour se font sentir (vous savez, ce fameux mec qui hurle des trucs aux groupes pendant les shows, mais qu’il est le seul à comprendre ?). Ça chauffe grave, non sérieux : on dirait qu’on est deux doigts de voir Obama monter sur scène pour un strip tease intégral. Enfiiiiiiiiiin, Aaron, Bryan, David et John montent sur la scène du Glazart ! Un an que RED FANG tourne inlassablement, mais pour leur cinquième date à Paris c’est différent, et pas juste parce que la salle est bien plus grande que celles qu’ils fréquentent habituellement en France. LE PUBLIC EST ACQUIS : la voilà, la différence. Tout le monde connaît les morceaux sur le bout des doigts, les pogos se déclenchent dès les premières notes de « Good To Die », « Number Thirteen » ou « Sharks », comme si on avait pas pris notre dose depuis trop longtemps, et que c’était le moment où jamais d’en profiter.

Le groupe, toujours aussi communicatif avec son public chéri, nous gratifie même de quelques bijoux inédits (dont un son carrément Graveyardien avec un monstrueux solo de basse d’Aaron Beam) qui laissent augurer un énormissime deuxième album ! Profiter du concert depuis les abords latéraux de la scène me permet de voir un accidentel laché de baguette par Sherman, qui nous lance un sourire ahuri puis reprend de plus belle avec une nouvelle baguette sortie de nulle part. Terminator. Le concert dure bien plus d’une heure, avec un gros rappel à la clé, et l’ambiance est comme toujours survoltée de la première à la dernière seconde, mais comme je le disais plus haut : c’est comme si tout le monde était conscient qu’il allait faire la teuf de sa vie, sans aucune retenue.
Le groupe sort lessivé (mais pas trop) du show, il faut dire que contrairement aux Combus ou à n’importe quel autre salle underground du genre, y’a de l’espace, y’a de l’air, et les conditions techniques sont bonnes. Donc oui, ils reviendront encore et encore, joueront dans des salles de plus en plus grandes, mais j’ai l’intuition que l’intégrité, la gentillesse, et le talent des ces Messieurs ne sera pas altérée d’un iota. À l’année prochaine ?

MERCI À HIBOOKING, À CHARLY ET ESTELLE POUR L’ACCUEIL, ET À TOUS LES GROUPES POUR LEUR PRESTATION DU TONNERRE ET LEUR CONVIVIALITÉ.  

Last modified: 16 octobre 2013