DOWN + WARBEAST @ Le Bataclan (Paris, 24/10/12)

Written by Live

Down-Paris-Bataclan-2012

DOWN dans une salle française ? Ça faisait bien trop longtemps que ça n’était pas arrivé ! La fan que je suis avait pu les voir en grande forme l’année dernière au Kristonfest de Bilbao, mais assister à un énième sacre du groupe de NOLA aux côtés de mes compatriotes, c’est quand même autre chose.
Si certains doutaient encore du potentiel de DOWN sur scène, hier soir ils se sont vu mettre les points sur les I : les Parrains de la Nouvelle Orleans nous ont servi heaviness et bonne humeur sur un plateau en or massif. Encore un immense moment de fraternité et de partage, comme seul DOWN sait faire…

À chaque show de DOWN, son lot de rencontres épiques. Aujourd’hui, c’est carrément légendaire car j’ai le privilège de rencontrer ce cher Phil Anselmo en personne avant le concert. Malgré l’épuisement, Phil nous accueille avec politesse dans sa loge, pour une interview de vingt minutes qui se déroule en toute cordialité (à paraître sur Noise). Malgré le fait que je connais déjà les 3/4 de ses réponses, les entendre de sa bouche leur donne subitement une saveur autrement plus intéressante. C’est sans parler du fait que Philou (hein, maintenant qu’on est intimes) me complimente largement sur ma coupe de cheveux (moment complètement improbable, merci). L’homme sait comment mettre les journalistes dans sa poche !

Les fans, arborant le célèbre « Smokin Jesus », sont déjà légion dehors, et c’est bien avant l’heure officielle que le Bataclan décide d’ouvrir ses portes. D’après ce que j’ai pu entendre l’après-midi depuis les loges, le set de la première partie, WARBEAST (groupe protégé de Phil encore très peu connu ici) promet d’être assez monstrueux.

Le temps d’aller check un joli t-shirt à l’effigie du dernier EP, et la première partie démarre en putain de trombe. Un jour, Bruce Corbitt a dit « I want people to feel like they’ve been hit with a sledgehammer ten times in a row when they hear this »... WARBEAST, c’est cinq mecs de Dallas, du cuir, des clous, des grattes Dime et du thrash, du GROS THRASH. On replonge vraiment dans une atmosphère old school, d’autant plus que les gars se la pètent gros show à l’américaine, branlette de manche intégrée et tout. Dès le début du set, Anselmo veille sur ses protégés depuis l’arrière-scène, vite rejoint par Pat Bruders. Les deux bros kiffent la performance ensemble, jusqu’à ce que Phil rejoigne le chanteur sur scène pour hurler un couplet. Evidemment, tout le monde est hystérique : « c’est son moyen à lui de nous faire apprécier de ses fans » m’avouera plus tard ce dernier. Globalement, le son est bon, et tout le monde finit par headbanguer en rythme sur les blast beats. On saluera la prestation macho man du guitariste solo à l’égo scénique démesuré (et au subtil t-shirt « Your women are our slaves »), que je surnomme désormais « Hulk Hogan ». Un excellent moment de thrash à l’ancienne, cependant bien imprégné du son « made in Texas » (si vous voyez ce que je veux dire)

Moi qui pensait pouvoir prendre une place plus centrale à la barrière, c’est peine perdue : le fan de DOWN est tenace, il ne connaît pas la pause bière/pipi/clope. Pour passer le temps, je décide de crier à l’apparition de chacun des roadies : on s’occupe comme on peut. Ça me permet aussi d’oublier mon état de fébrilité actuelle (bah oui, être à cinq minutes de voir Down après un an de manque, ça rend bizarre).

Les lumières s’éteignent et oh surprise : au lieu de voir les copains entrer sur scène comme d’hab, c’est la chanson « Down » de Harry Nilsson qui retentit dans Le Bataclan. Inhabituel, mais j’adore ! Un temps de battement plus tard, les gars débarquent avec « Eyes Of The South » : grosse montée d’endorphine d’un coup, j’ai la larme à l’oeil et tout ! Après cette entrée en matière sublime, on enchaîne avec deux morceaux du dernier EP : « Witchtripper » et « Open Coffins ». Moi qui ne suis vraiment pas fan du « Purple EP » (la preuve ici), je trouve les morceaux carrément EXPLOSIFS sur scène, et prends alors vraiment conscience de la dimension live du projet. Le Bataclan est déchaîné, et entre chaque son, Phil harangue de plus belle les balcons et les headbangers d’un peu partout dans la fosse. En parlant de headbanguer sévère, « Lifer » amène joie et chaos dans la fosse, clairement le moment le plus agité de tout le concert, avec toute la salle qui reprend le refrain en choeur…

Tout le monde dans ce putain de Bataclan est heureux, c’est dans l’air, et les gars de DOWN eux-mêmes balancent de grands sourires et gestes complices à tout va (et je dois dire que Pepper « merci beaucoup » Keenan est en très grande forme ce soir !). Pour être honnête je trouve la voix de Phil relativement ok par rapport à d’autres shows récents… Ce qui ne l’empêche pas de se reposer sur nous très souvent pour le chant ! Comme d’hab, il rentre en contact PHYSIQUE avec le max de monde possible : les slammeurs, les autres membres du groupes, les  vigiles qui ne peuvent s’empêcher de se marrer… Le mot qui vient à l’esprit dans ce cas précis : COMMUNION. Allélujah, bros and sis’, Anselmo, Bruders, Bower, Windstein et Keenan sont vos prophètes et vous guideront sur les voies du Saint Heavy. Malgré la longueur de la setlist, j’ai l’impression que personne n’est encore épuisé, ni nous, ni même eux. Phil nous remercie encore une fois à sa façon, en nous avouant qu’il sait exactement ce que c’est que d’être fan, car il est lui même un « fuckin.music.NERD ». Le show se termine sur l’imparable « Bury Me In Smoke » avec les gars de WARBEAST en renfort… enfin pour être précise, il se termine réellement sur un combat de catch amical entre Phil et Hulk Hogan, en mode baston foireuse qui se finit en câlin über fraternel. Putain de putain de concert avec une putain d’ambiance conviviale, un public français qui était visiblement en manque de DOWN, et qui le leur a rendu avec une passion démesurée.

Après le concert, je décide d’attendre le groupe devant Le Bataclan avec une poignée d’autres fans, effort d’une heure et demie qui s’avère plus que payant, puisqu’on passe au final plus d’une heure avec les membres du groupe. La majorité des fans étant agglutinés autour de Phil (complètement torché, au demeurant), je profite de cette diversion pour aller squatter avec le maître des fûts, Jimmy « Bower Power » Bower. Sa coolitude et sa gentillesse sont sans limite, on se tape une véritable discussion amicale, échangeant sur tout et rien. Je converse pas mal également avec mon nouveau « bass master » Pat Bruders (« le nouveau Cliff Burton » selon Jimmy), qui comme à son habitude, est ultra chaleureux et plein d’accolades. Je sollicite aussi Pepper qui me dit nous avoir repérées moi et ma collègue pendant le gig, et qui se fait un plaisir de prendre une photo avec moi, puis me gratifie d’un énième « merci beaucoup ». Je lui rend un « de nada » qui le fait éclater de rire… J’ai fait rire Pepper Keenan, ah ! Enfin bref, une soirée exceptionnelle tant au niveau du concert lui même, que de tous les petits bonus avant et après. Et il semblerait qu’on revoie DOWN assez rapidement maintenant, car ce leg n’était qu’un échauffement avant l’année prochaine.

SETLIST :

Eyes of the South
Witchtripper
Open Coffins
Lysergik Funeral Procession
Lifer
Pillars of Eternity
Losing All
Ghosts Along the Mississippi
New Orleans Is a Dying Whore
Temptation’s Wings
Underneath Everything

Encore:

Misfortune Teller
Hail the Leaf
Stone the Crow
Bury Me in Smoke

Last modified: 16 octobre 2013