Retrospective BARONESS : « Blue Record »

Written by Chronique

Suite et fin de la retrospective sur le groupe de sludge américain BARONESS : vous avez vécu une épopée fantastique avec le « Red Album », il est temps de finir l’aventure en beauté avec le très haut en couleurs « Blue Record ». J’espère que votre imaginaire est ouvert car l’expérience s’avère encore une fois d’une extrême richesse…

Artiste : BARONESS (page)
Album : « Blue Record »
Date de sortie : Octobre 2009
Label : Relapse Records
Genre : métal progressif/post-rock
Notation : ☆☆☆☆

Avec BARONESS, il suffit juste de fermer les yeux et dès les premiers instants on est plongés dans leur univers chimérique. Efficaces et subtiles, les intros d’album chez ce groupe sont toujours des entrées en matière dignes d’oeuvres d’arts. Une minute vingt pour pénétrer à pas de loup dans leur monde avec Bullhead’s Psalm, une berceuse enchantée qui se construit tout en volupté pour annoncer le déluge de riffs qui va suivre… The Sweetest Curse porte affreusement bien son nom, nous engouffrant avec bonheur dans une compo typique des groupes sludge prog du cru alliant un côté ultra heavy, une déferlante de rythmes casses-cous et un duo vocal flamboyant avec toujours Baizley en lead, suivi de près par le nouveau Steve Adams. Rien d’extrêmement original dans ce titre, même si on se laisse carrément emporter par le tourbillon Allen Blickle à la batterie !

Jake Leg fracasse tout dès son entrée, nous offrant une ambiance carrément piochée du côté des Balkans. Mélanger la fureur du métal prog avec un trip tzigane, un truc auquel on aurait pas pensé et qui fonctionne pourtant à la perfection. Et ce Blickle qui tape toujours aussi fort, à tel point qu’il en essaierait presque de crever la peau de ses fûts.

La pause traditionnelle s’impose, téléportation dans les 70’s directe. Tu vois les Beatles ? Tu vois Blue Oÿster Cult ? Ben tu prends les deux et tu leur fais faire un a capella sur un fond de gratte acoustique, ça donne Steel That Sleeps The Eye, un morceau qui t’embarque dans un fumoir d’opium pour hippies désabusés… Un éternel recommencement, puisque la fin du morceau s’emmêle amoureusement avec le début de Swollen And Halo, le morceau le plus long et aussi l’un des meilleurs de l’album.

Telle une charnière, tel un prélude symphonique, Ogeechee Hymnal reprend le thème mélancolique de la fameuse « intro enchantée » Bullhead’s Psalm et annonce la chevauchée fantastique suivante : A Horse Called Golgotha, O’Hell and Hide et War, Wisdom and Rhyme, trois morceaux fous créant un effet rollercoaster dément au coeur de l’album.

Une pause rustico-baroque et un morceau progressivo-sludge plus loin, on retrouve cette hymne devenue si familière au fil de l’écoute : Bullhead’s Lamentprologue bourré d’harmonie et de scintillements surnaturels  qui n’est ni plus ni moins que l’écho mystique de l’intro de l’album :

Autant « Red Album » était une perle à 70% instrumentale, autant « Blue Record » se voit agrémenté de la voix rugueuse de Baizley beaucoup plus souvent que son prédécesseur. Et l’un dans l’autre je trouve cette évolution réussie, bien loin de desservir les compos du groupe. Par ailleurs, le groupe tend plus à teinter son métal prog de post-rock stellaire que de sludge psychotique, un saut de plus vers des galaxies fort fort lointaines où ils aiment tant nous embarquer…

BARONESS prévoit de sortir son troisième LP d’ici la fin de l’année, et dans la continuité des deux premiers il mettra une couleur à l’honneur. La magie va-t-elle continuer à opérer encore et encore ? THE HEAVY CHRONICLES sera bien sûr sur le coup pour vous éclairer…

 

Last modified: 31 mars 2013