Après un week-end sludge à Bilbao, quoi de mieux que de se faire un vendredi stoner avec les légendes KYUSS ? On ne peut pas demander mieux, surtout lorsqu’on sait que c’est l’unique date française indoor (avec Paris) des 4 dudes de Palm Desert. Les fans de rock sableux lourd comme un monster truck sont gâtés au possible ce soir…
Je suis doublement gâtée car c’est ma première fois en fosse photographe, accréd’ presse pour ROOM72 oblige (merci à Alice du Krakatoa !). J’ai donc tout loisir de shooter et profiter des performances à ma guise, joie. C’est donc au sein d’une population bordelaise fort détendue et souriante que je me faufile, pour assister au show du groupe hollandais TROY TORINO.
Le groupe TROY TORINO, fort de ses 4 zikos archi motivés et de son chanteur plus tout jeune mais bien présent, nous envoie du lourd morceau après morceau. On oscille entre du gros heavy metal de stade et des riffs stoner très typés et franchement, surprise : en fermant les yeux mon imagination ne me mène pas en plein coeur du désert (ça c’est pour après) mais plus dans une immense forêt canadienne où ça sent bon la résine et les bêtes féroces type grizzli. Du rock dense et rocailleux quoi. Ajoutez à ça une belle présence et un enthousiasme contagieux (comme sur la reprise du thème de « Grease » version stoner, carrément démente), et vous obtenez une presta qui conquit tout le monde !
Très très sympathique première partie avec un groupe heureux d’être là : TROY TORINO m’a carrément donné envie d’en savoir plus et d’acheter leur skeud, dommage que je ne le trouve pas au stand merch…
L’heure sonne, l’heure du Stoner avec un grand S. L’heure pour LE groupe qui a créé le desert rock de nous prouver que 20 ans après, ils sont toujours les maîtres du genre. C’est qu’ils sont attendus les bougres : après leur passage marquant au Hellfest quelques jours plus tôt, c’est au tour des Bordelais de scander « Ka-yeuss, Ka-yeuss !!! ». Et les voilà. Brant Bjork, batteur du tonnerre, plein de cheveux et un bandana hippie sur la tête. Nick Oliveri, bassiste d’enfer, crâne chauve et longue barbiche au top. Bruno Fevery, guitariste mystérieux, et enfin : John Garcia, chanteur, prodige, inspiration pour des milliers de personnes, et accessoirement parrain de la pègre mexicaine (pour la blague : je parle juste de son look kéké-gangster détonant)…
En l’espace de 2 secondes, on disparaît du Krakatoa pour se retrouver au Sud de la Californie, en plein désert, de nuit. L’atmosphère stone est posée direct, les subtiles notes de basse d’Oliveri, le jeu chaloupé de Bjork et les phases félines de Fevery nous entraînent dans un univers chargé de poussière et d’étoiles, chargé de pétards autour du feu de camp… Les hits de « And The Circus… » et « Sky Valley » s’enchaînent, et je suis clouée par la voix de Garcia, identique aux albums : son grain si particulier, sa rage, ses sentiments sont bel et bien présents, et malgré le fait que le bonhomme ne soit ni souriant ni communicatif, la puissance est là. Le bonhomme est là (et il se trémousse d’une manière étrange…). Après avoir donc pris les photos, je retourne dans le public et constate que Kyuss est un groupe intemporel : une gamine de 6 ans et en train de kiffer à mort (et elle a l’air de connaître les morceaux en plus) ! Il ne me faut pas plus de 10 minutes pour me trouver, comme tout le monde ici bas, en transe. Fermer les yeux et partir loin, onduler de droite à gauche, taper du pied à en exploser le sol, essuyer une grosse larme sur le break-solo de « 50 Million Year Trip », c’est donc ça KYUSS en live…
Quand y’en a plus y’en a encore, moi qui m’attendait à un set d’une heure et des poussières, le groupe nous tape encore un rappel tornade avec deux incontournables de « Blues For The Red Sun ». Et c’est alors même que le dernier coup de batterie retentit que John Garcia ouvre la bouche et dit « Thank you now, seriously » du genre « Euh bon ça va ptêt aller là ? ».
Voilà donc un excellent concert : malgré zéro communication du groupe avec son public, le son était bon (même très bon, chapeau à l’ingé son) et KYUSS LIVES ! nous a délivré une performance musicalement excellente, à la hauteur de la légende.
Bon à quand un Clutch au Krakatoa maintenant ?
SETLIST :
Spaceship Landing
Gardenia
Hurricane
One Inch Man
Thumb
Conan Troutman
Freedom Run
Asteroid
Supa Scoopa and Mighty Scoop
50 Million Year Trip (Downside Up)
Odyssey
Whitewater
El Rodeo
100°
Encore:
Molten Universe
Green Machine
Last modified: 20 octobre 2013