Acid Mammoth. Voilà un groupe qui a su s’établir en moins d’une décennie comme LA valeur sûre du doom sabbathien à la sauce grecque. Un groupe qui a vite fait l’unanimité, à tel point qu’on a tendance à oublier que leurs premières escapades en dehors de leurs frontières datent de fin 2021 (meilleur Desertfest Anvers ever ?). Il faut dire que le groupe sort déjà son quatrième album cette année, auquel il faut ajouter le split avec leurs cousins de 1782.
Alors quand on fait autant parler en si peu de temps, n’y-a-t-il pas un gros risque de décevoir tôt ou tard ? Comment ne pas tomber dans la redite lorsque l’ADN de son groupe est basé sur un hommage à un son et un univers visuel aussi précis ? Comment éviter de se poser trop de questions ou de prendre la mauvaise direction ? Acid Mammoth semble avoir une réponse évidente et pourtant tellement rare : on fonce et on évite de trop tergiverser.
Ainsi, il n’est pas utile de faire durer le suspense trop longtemps : ce nouvel opus “Supersonic Megafauna Collision” est une parfaite continuité de l’œuvre du groupe jusque là. On a peaufiné encore un peu la production pour donner encore plus de corps aux guitares, le chant moins empli de reverb se fait un peu plus vulnérable et assumé, plus présent aussi. Mais à part ça, on reste en terrain connu. Chris Jr dégage toujours ce mélange de coolitude et d’aisance absolue à mener le projet. Chris Sr régale toujours de ses leads guitares bien senties. La section rythmique reste lourde et fonctionnelle.
Ce qui fait mouche et qui rend l’album si agréable, c’est forcément la qualité des compositions. Toutes ont ce petit je-ne-sais-quoi qui vient nous séduire. L’intro doom dissonante de “Garden of Bones” n’est par exemple pas particulièrement inédite, mais elle reste tellement en tête tout en restant suffisamment surprenante pour qu’on ne puisse qu’apprécier le résultat. Et puis ce final acoustique est certes convenu mais tellement bien exécuté. De même, les harmonisations de guitares père-fils sur le solo dantesque de “Fuzzorgasm (Keep On Screaming)” portent définitivement bien leur nom !
De son côté, “Atomic Shaman” est presque un morceau speed dans la carrière d’Acid Mammoth. La vraie surprise c’est “One With The Void” qui s’apparente à une balade gothique noisy, où le chant de Chris est mis en avant comme jamais jusque là. “Tuzko’s Last Trip” est, quant à elle, une des chevauchées épiques auxquelles le groupe nous a habitués.
Et voilà comment en six titres et moins de trois quart d’heures, la magie opère une fois de plus. La définition même de l’authenticité. Un groupe qui fait ce qu’il sait et aime faire en ne cherchant qu’à proposer des bons titres. Pas de remplissage, pas d’effets de manches niveau production, juste de simples retouches ici ou là pour un final encore plus organique et épique, du grand Acid Mammoth tout simplement.
Last modified: 2 avril 2024