On commence à les connaître les SLIFT. Enfin c’est ce qu’on croit, à force de les croiser en live ces derniers mois. Mais le trio est toujours avide de nouveaux voyages et a embarqué cette fois-ci Étienne Jaumet avec eux pour explorer de nouveaux territoires. (PHOTOS : Sylvain Golvet)
La rencontre s’est montée pour un set exceptionnel au Roadburn au printemps dernier, et l’artiste du groupe Zombie Zombie était invité à joindre son saxophone et son énorme synthé modulaire à l’énorme magma psyché des Toulousains, pour ensuite l’emmener sur la route pour cinq dates automnales en France. Et donc ce soir à Paris. Et même bientôt sur galette.
Un projet instrumental, basé sur l’improvisation, avec du saxo : on pense évidemment qu’on va tomber dans le jââââzz. Et c’est en partie vrai, le groupe se permet même de reprendre le What I Say d’un Miles Davis en pleine période jazz fusion. Mais est-ce que ramener un saxo sur scène transforme toute musique en jazz ? Loin de là. C’est même oublier que le saxo est un instrument propre au rock & roll, lui apportant rondeurs et attaques. Allié aux boucles du synthés, le quatuor fait sonner l’un de ses morceaux comme un rejeton musclé de Suicide. Formidable.
Et globalement, c’est la musique électronique qui sert de liant, les boucles synthétiques de Jaumet servant de tapis sur lesquels les zicos posent leur couches sédimentaires de rythmes et de riffs. Plus loin c’est au post-rock canadien de Do Make Say Think que l’on pense, avec leur approche minérale de la musique, faite de couches de phrases musicales autour d’un motif rythmique dub.
Cette heure et demie de show passe à la vitesse de la lumière. Électro, post-rock, jazz fusion, rock & roll, n’en jetez plus ! Ce projet « récréation » prouve la versatilité des quatres musiciens, et nous rappelle que Slift a encore de nombreuses planètes inexplorées à conquérir.
Last modified: 3 octobre 2022