La soirée sera chaude ou ne sera pas. Alors que le thermomètre dépasse déjà les 30°, la terrasse du Connexion se remplit de tee shirts psychédéliques, de moustaches bien gominées et de pintes de bières vite descendues.
Dätcha Mandala attaque son set rock’n’roll énergique et débridé alors qu’il fait encore grand soleil. Pendant une heure, le groupe nous proposera un condensé de tout ce que le hard rock a fait de meilleur entre 1968 et 1983, depuis « Helter Skelter » (parfaitement reprise en version énervée) jusqu’à quelques touches de Journey ici ou là. Taquinant le Led Zep’ autant que les lead guitares de Queen, les basses de Thin Lizzy que les incartades énergiques et quasi punk à la Motorhead, le groupe nous propose un vrai concentré de rock 70’s, sincère, authentique et fougueux. Pourtant ils n’ont pas usurpé leur présence sur une date stoner. Principalement grâce à leur son et son cachet fuzzy comme il faut, mais aussi par des clins d’oeil à cette culture tout au long du set. Un solo psyché, un riff quasi doom, une batterie lourde, tout est prétexte à rappeler que le style trouve ses origines dans ces groupes 70’s pour une bonne raison.
Entre les New York Dolls et Hawkwind se trouve Dätcha Mandala qui nous aura comblé avec un rappel à rallonge (5 titres !), passant par un solo d’harmonica, un pogo dévastateur, une reprise de « Release the Beast » / « Robot Rock » et un solo de batterie interminable digne des plus grands stades. Il me tarde déjà de retrouver leur joie de vivre et leur énergie sur d’autres scènes.
Les Girondins de Mars Red Sky attaquent leur set comme on l’attend de la part de MRS. C’est lourd mais toujours planant, les cymbales sont amples, les basses rondes et assourdissantes, la guitare stridente comme il se doit et le chant quasi post-rock, pour ce mélange si singulier qui caractérise le groupe.
« Strong Reflection », je ferme les yeux pendant dix minutes. On part tous loin dans cette transe Stoner hypnotique comme il faut. L’équilibre est subtil, savamment travaillé et il est vrai qu’on succombe bien volontiers. Alternant lourdeur et psychédélisme débridé, la musique de Mars Red Sky se fait plus viscérale en live que sur album, plus instinctive aussi et je ne m’en plaindrais pas. Jimmy ose quelques traits d’humour entre les morceaux et le public semble tout entier dédié à leur cause (public étonnement hétéroclite, assez jeune et assez éloigné du public stoner pur jus auquel nous sommes habitués, un vent de fraîcheur et d’enthousiasme plutôt plaisant). Mention spéciale au hardcore kid devant moi qui aura passé le set en mode « air fist » avec sa casquette à l’envers et son mini sac à dos serré comme jamais contre son épine dorsale. Ses sourires ont clairement illuminés la soirée de tous ceux qui se trouvaient autour tant il semblait vivre sa meilleure vie.
Sur les derniers morceaux, le groupe propose une autre ambiance comme avec l’indétrônable « Curse ». Plus saccadés, plus lourds, ces derniers titres me prennent particulièrement aux tripes et offrent une fin de set idéale, plus terre à terre mais aussi plus mémorable. La soirée s’achève pour les courageux venus suer au Connexion. Un dernier merci aux gars de Mars Red Sky et leur crew pour cette soirée et me voilà sur le chemin du retour, la tête toujours dans les étoiles après cette soirée des plus agréables.
Last modified: 1 juin 2022