Earthless + MaidaVale @ Maroquinerie (11.05.22)

Written by À la une, Live

Après un album au format plus classique pour Nuclear Blast, Earthless a sorti cette année un opus plus proche de ses fondamentaux. Sur ce Night Parade Of One Hundred Demons, un morceau-titre de plus de 40 minutes (découpé en deux parties) et un autre de 20 minutes, constituent une playlist idéale pour faire un set complet et étirable à l’envi comme le veut la tradition jammesque du trio. Et c’est bien ce programme qui est choisi par le groupe ce soir. Et plus si affinités.

Mais avant ça, le quatuor féminin de Stockholm MaidaVale vient nous présenter quelques nouveaux morceaux et d’autres plus anciens. Même topo qu’au DesertFest belge l’automne dernier : les filles proposent un rock-blues très psyché, invitant à la danse, à l’instar de sa chanteuse/guitariste qui n’aime rien tant que de remuer dans tous les sens entre deux prestations vocales. Plus appliquées, ses trois comparses ne déméritent pas moins en offrant une prestation solide et inventive, au registre plutôt varié, surtout côté guitare.

Direction le Japon. Car Earthless propose avec le premier diptyque une plongée dans l’univers des yōkai, ces démons folkloriques nippons qui peuplent nos vies sans qu’on ne le sache vraiment. Sur ce canevas, possédé par son propre sujet, le trio prend son temps, fait monter la sauce, joue sur l’atmosphère et sur l’attente en repoussant l’explosion et les riffs. Explosion qui s’en retrouve décuplée avec Isaiah Mitchell en démon de la Startocaster, enchaînant solo sur solo. Sur la deuxième partie, Mario Rubalcaba nous fait sa meilleure imitation de joueur de tambour nippon et nous martèle le crâne en toute virtuosité. Même dynamique de tension et de libération : même résultat que nos corps, qui exultent à l’arrivée.

Death to the Red Sun, troisième étape du voyage, est plus ouvertement porté vers le riff heavy blues et la fosse s’en donne à coeur joie, galvanisée et comme libérée, elle peut se bousculer dans l’exaltation la plus complète, au grand dam de la sécurité de la salle, pas spécialement prévenue de la teneur explosive du programme de la soirée.

Cerise sur le gros gâteau, un rappel prolonge la furie blues avec le boogie Volt Rush (sous la barre des 2 minutes, un exploit !) et la reprise de Stoned Out of My Mind des Japonais de Speed, Glue & Shinki, pour redescendre les deux pieds sur terre mais la tête encore dans les étoiles (et les oreilles dans la sauce).

Last modified: 15 mai 2022