Desertfest Belgium 2021 – Jour 2

Written by À la une, Live

Les choses sérieuses. Le jour se lève sur Anvers avec une météo clémente, de bonne augure pour la journée dantesque qui s’annonce au DESERTFEST ANVERS. Que de beau monde pour ce deuxième jour ! Les premiers choix draconiens s’imposent à moi et clairement, je n’étais pas prêt pour ce que la journée allait nous offrir. (PHOTOS : Sylvain Golvet)

En arrivant sur site, on entend brailler du côté d’Eleanora. Malheureusement je n’aurais pas l’occasion de me faire un avis plus poussé, en espérant vite les recroiser. Je me pose devant la Canyon, fin prêt pour le set de Komatsu. La crainte d’un set plus posé et proche de Rose Of Jericho, leur dernier opus, est bien vite écartée. C’est un set plein de fougue, de riffs acérés et parfaitement en place qui nous attend. Le combo ira jusqu’à faire monter une bonne quinzaine de festivaliers sur cette scène, la journée est bien lancée !

Je fonce, accompagné visiblement par tous les festivaliers présents pour aller voir Dopelord sur la Desert stage. Dopelord sur fond de vidéos érotico-horrifiques. Le mariage est évident et très vite consommé ! Les Hail Satan, ou autres Addicted to Black Magick sont scandés par une foule acquise à la cause. Efficace et sans fioritures. « We are the bastards of doom, the devil is waiting for you ». Tout est dit.

J’arrive tant bien que mal à capter la fin du show de Tankzilla, qui, fidèles à eux mêmes, nous délivrent sa dose de stoner n’roll débridé en formule duo supersonique. Le son s’est épaissi et les compositions ont pris du corps depuis la dernière fois que j’ai pu les voir jouer. Je repars vers la Desert Stage pour mon dépucelage auditif : oui, je le concède, je n’avais jamais vu Conan en live. Lourd et organique. C’est viscéral, guttural, total. Le groupe semble ravi de retrouver la scène et délivrera un final incroyablement dense: la symbiose parfaite du chaos et de l’énergie presque punk hardcore typique des groupes britanniques. Et ça pogotte sec!

(Entre deux cornets de frites ou un chicken butter, on parle, on échange, on philosophe et… on cherche Patrick. Était il un rêve, un trip, une réalité ? Au-delà de la running joke, il alimente les fantasmes et les discussions. Viens à nous Patrick, nous t’attendons.)

Villagers of Ioannina City investissent la Desert Stage. C’est l’attraction du week-end, le show qu’énormément de festivaliers attendent. Quand la tradition rencontre l’exotisme et le folk tribal, on obtient un rock atmosphérique péchu qui fait des heureux. Je m’y rends plus par curiosité qu’autre chose et passé l’effet de surprise, c’est quitte ou double. Certains sont transportés, tandis que d’autres sont insensibles au charme des grecs. Pour ma part, si j’ai trouvé le show très travaillé et rafraîchissant, je n’ai pas réussi à rentrer complètement dans leur set.

C’est devant Black Rainbows que je trouve le réconfort. Rock n’roll et nerveux, leur set sur la Canyon Stage touche à différentes époques et facettes du groupe et nous laisse complètement rassasiés. De retour après 1 an et demi dans la même salle, le combo italien semble mûr pour la grande scène Desert l’an prochain.

Je me retrouve devant Colour Haze lors de l’inimitable Tempel. Douceur, good vibes et beau jeu. Les envolées mystiques, veloutées et quasi jazzy nous régalent par leur rondeur caractéristique. Si le groupe fait parfois dans la lourdeur, c’est généralement par touches fines et toujours justes. On est transportés ailleurs et on s’amuse à regarder le groupe se regarder jouer en s’amusant.

Il est bien temps de reprendre une dose de lourdeur et c’est Sunnata qui est au commandes. L’ambiance est un mix entre tension, envie d’en découdre et transe initiatique. Se laisser porter et passer par tout le champ des émotions humaines, voilà le programme. Les plans très violents succèdent à ceux flirtant avec le prog chamanique. C’est à la fois tribal et bestial, instinctif mais sophistiqué. Défouloir, jubilatoire mais aussi introspectif et captivant. En un mot: solide.

Je redescends tout juste de mon nuage lorsque Kadavar fait son entrée sur la Desert Stage. Tous les doutes sur la capacité des Berlinois à retourner un public qui a assez froidement accueilli les derniers projets du groupe sont immédiatement balayés par ce set résolument rock and roll. En live, le trio envoie toujours autant. Les patrons, les tauliers, les parrains, appelez-les comme vous voulez. Kadavar s’essaye même au funeral lors d’un outro épique, parfaitement appropriée avant un finish aux accents Hendrixien. Bref, c’est la masterclass du week-end, tout simplement.

Je ramasse mes genoux, digère une journée riche en émotions et en sets de qualité et file me coucher. Demain, un nouveau jour et encore bien des expériences à vivre et à conter !

Last modified: 24 octobre 2021