Au fin fond des marais du Blayais, à l’est des vignobles et bien loin des lumières de Bordeaux, c’est dans le Sud-Ouest de la France que vous plongerez au coeur même de l’âme du heavy rock…
Le BLACK BASS FESTIVAL est un festival indépendant qui a posé ses valises à Braud-et-Saint-Louis, à deux pas de la cité fortifiée de Blaye et à tout juste une heure de Bordeaux. Sur tout un week-end à la fin du mois d’août, ce festival offre la panacée en matière de rock à riffs : du rock à grosses cylindrées aux murs du son les plus titanesques, le Black Bass régale un auditoire aussi pointu que varié.
J’arrive un peu en retard ce vendredi (bien que je ne vive qu’à 20 kms de là), et rate de peu la performance des Japonais Bo Ningen. Ni une ni deux, je me faufile jusqu’à la deuxième scène pour voir les Bordelais de LITTLE JIMI, le jeune trio se jetant littéralement corps et âme dans leur set. Non seulement ils livrent de façon impeccable leur rock psyché accrocheur, mais la performance est carrément physique, entre coups d’épaule, coups de pied, les deux guitaristes se rentrant dedans à la moindre occasion. Un je-ne-sais quoi de AT THE DRIVE-IN dans leur clip « One Armed Scissor ». Chapeau bas Little Jimi, vous venez de vous faire un fan.
S’en suit le fuzz heavy des space rockers italiens BLACK RAINBOWS, que j’avais eu le temps d’écouter au travers de playlists en streaming. Je me place donc au premier rang pour voir le trio débarquer sous les spotlights de la grande scène. À peine la grosse caisse et les premiers riffs résonnent-ils, que je regrette de ne pas avoir pris de bouchons (NDLR : lesquels sont gracieusement fournis au stand Prévention du festival). L’osmose est indéniable entre les trois musiciens, qui livrent bûche sur bûche. Le frontman Gabriele Fiori mène l’assaut avec ses attaques de guitare hyper groovy, et ses rugissements du plus bel effet. Les nuques se décrochent tout du long, et l’enthousiasme est tel dans la fosse que je me retrouve vite avec de la bière dans le dos. Jouissif !
Après avoir été propulsé en orbite par Black Rainbows, je prends une pause mérité et parcours le village Black Bass pour m’imprégner de l’ambiance du fest, tandis que les punks de TRUCKKS riffent pied au plancher sur la petite scène. Pour un festival totalement indépendant, je n’en reviens toujours pas du travail incroyable de l’orga en ce qui concerne le site. On se croirait au coeur d’un village médiéval pensé pour les fans de rock. Du camping, aux food trucks, bars et stands de merch, tout y est à la fois très pro et incroyablement décontracté.
Après une courte pause (et une pinte), les Belges BRUTUS coupent court aux conversations et lancent les premières notes d’un set pour le moins épique. Les stroboscopes ont la part belle, sans parler des blast beats. Imaginez un instant Björk débarquant d’Islande aux côtés de Cradle of Filth pour rendre un hommage fulgurant à Fugazi. Porté par une section rythmique irréprochable, les morceaux teintés de hardcore de Brutus ont tout de l’experience sonore pour le public ici présent. Un grand bravo à la chanteuse-batteuse pour avoir tenu la baraque et mis une grosse claque à tout le monde, des premiers rangs au fin fond du site !
Et c’est ainsi que s’achève notre première incursion épique au BLACK BASS FESTIVAL. Je n’ai malheureusement pas pu venir le samedi, manquant des groupes comme The Vintage Caravan ou Lost in Kiev, mais je suis sûr que les performances ont été tout aussi ravageuses qu’elles l’ont été ce soir. Black Bass est un super festival indé qui met l’accent sur l’expérience live et l’effet de communauté. C’était une première, et il n’y a aucun doute que vous m’y retrouverez en 2020 !
Last modified: 26 novembre 2019