HELLFEST 2019 Part II : sous une chape de béton.

Written by Live

A l’aube du second jour, ou du troisième de ce HELLFEST 2019, je ne sais déjà plus, c’est une programmation bien plus aérée qui se présente, ce qui me permet de profiter pleinement du festival sans courir d’une scène à l’autre en permanence. Et quoi de mieux pour démarrer la journée que des douceurs ? (PHOTOS : Sylvain Golvet)

Merci COILGUNS pour la distribution de croissants ! Mais ça sera le seul moment de légèreté de leur set, où leur noise épileptique fondue dans du math rock à la Dillinger surprend le public, absolument pas prêt à cet assaut de si bonne heure. La Suisse, ça n’est plus ce que c’était !

Le contraste est saisissant avec le son indescriptible de FIEND, tour à tour sludge ou ambient, qui vient enlacer le public clairsemé. Nous replongeant dans une douce torpeur, le collectif parisien nous injecte ses incantations cosmiques, nous laissant pantelant au bout de leur set. Plus belle surprise de la journée, Fiend aura été la découverte de beaucoup de festivaliers ayant réussi à se lever ce samedi matin. Le temps d’atterrir, ce sont les revenants californiens de WILL HAVEN qui balancent violemment leur hardcore gueulard façon Deftones des débuts. Si la Valley n’est pas coutumière de ce genre de son, il y a des fans du groupe bien présents et qui animent enfin la fosse. Sentiment à la fois plaisant d’entendre ces sublimes sonorités typiques des 90’s et étrange que ça ne soit pas sur la Warzone.

La violence sonore va rapidement augmenter d’un cran avec MANTAR. Le duo allemand déchaine littéralement la foule au son de ses brûlots, de « The Age of Absurd » à « Seek+Forget », Hanno haranguant le public tout au long du set pendant que son compère Erinç ne faiblit pas et tabasse ses fûts comme un forcené. Point de pop ici, avec Mantar c’est la bagarre et le pit furibard finira sur les rotules lorsque « Era Borealis » clôturera les hostilités. Je l’espérais, je l’ai eu ma grosse mantarte !

La transition est aussi violente que la musique de SUMAC est lourde, ou plutôt assourdissante. Ecouter le groupe américain dans lequel officie l’hirsute Aaron Turner, c’est se prendre un 747 foirant son décollage et s’écrasant sur votre gueule. Impossible de fuir, l’issue est inéluctable, ça fait mal mais finalement c’est loin d’être désagréable. Sentiment étrange d’être maltraité à ce point par un trio qui fait feu de tout bois, ne fait aucun prisonnier mais sans pouvoir détester ça. J’aurai un mal fou à me remettre de ce set.

Alors quand CAVE-IN montent sur la scène de la Valley, difficile de rentrer dans leur post-hardcore typé 90’s, alors que leur présence est un évènement à lui seul après treize ans d’absence et pour leur seule date française. Le set sera agréable, le groupe porté par Stephen Brodsky est carré, mais le passage du jumbo Sumac a définitivement cassé quelque chose, comme s’il était impossible d’écouter autre chose plusieurs heures après… Ca tombe bien, c’est là que je décide de faire une pause en vue de la soirée post-machin qui se profile sous la tente herbeuse.

Lorsque je reprends mes esprits musicaux, c’est l’OVNI ENVY qui entre en scène. Ambiances éthérées, les nappes de son montent tranquillement au fil du set, accompagnées d’un chant en japonais. Quelques passages plus énervés mais globalement tout est fait pour rester dans un registre où l’émotion prime sur la lourdeur. Concert de l’année pour certains, incompréhension pour d’autres, le résultat attendu s’est confirmé : Envy ne laissent personne indifférent.

La température a sacrément baissé sur le Hellfest et ça n’est pas seulement dû au passage d’Envy. La nuit est froide et humide sur Clisson, mais la température propice au doom nihiliste de CULT OF LUNA. La prestation du nébuleux combo est la preuve qu’un live peut transcender la musique d’un groupe. Pas besoin d’une débauche d’effets visuels de Main Stage, totalement enivrant et oppressant, Cult of luna a le don de rendre votre dépression magnifique.

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Last modified: 14 octobre 2019