HELLFEST 2019 Part I : cap sur le psyché et le punk festif !

Written by Live

Déjà la 14ème édition du HELLFEST, désormais plus grosse machine de France, et toujours un succès sans pareil grâce à un mélange de fidèles, curieux et novices, mais toujours dans une extraordinaire bonne humeur. L’affiche est une nouvelle fois de très haut niveau et mon dixième Hellfest démarre, comme toujours, sur les chapeaux de roues. (PHOTOS : Sylvain Golvet)

Le premier « vrai » jour du festival, le vendredi, s’ouvre donc comme à l’accoutumée sous la Valley par une série de groupes au son très accessible. THE NECROMANCERS forts de leur expérience acquise sur les routes depuis deux ans, ont l’honneur d’ouvrir cette édition 2019 et les petits jeunes tiennent leur set parfaitement, déroulant leurs morceaux les plus remuants devant une Valley… archi-comble ! Assez incroyable pour un premier jour à 10h30.

Puis c’est au tour de VALLEY OF THE SUN de prendre possession de la Maison du Stoner pour une leçon de fuzz mélodique et accrocheur dont le public, de plus en plus nombreux ce matin, se délecte. Les influences du desert rock sont bien retranscrites et leur son à la Kyuss est imparable lorsque le groupe lâche les chevaux comme sur le tubesque « Old Gods ». La journée commence très fort !

Alors que la Valley se remplit encore et déborde de toutes parts au moment où RADIO MOSCOW débute son set, je crains la fin de journée et le reste du week-end si la foule est toujours aussi nombreuse et intéressée par cette scène… Sans penser à tout ça, le groupe enclenche le voyage dans le temps pour nous transporter dans les 70’s et nous faire vivre le meilleur rétro rock possible, celui de Led Zep, catchy et entraînant à souhait. Un set bien foutu et accessible, parfait pour la foule inhabituelle.

Et d’inhabituelle, la programmation de la Warzone l’est également. Il ne fallait pas traîner pour voir l’un des très rares groupes de hardcore du week-end, STINKY. Pur produit local, les clissonnais réveillent le public, la chanteuse n’hésitant pas à aller slammer et déclenche depuis la fosse ce qui sera certainement le circle pit le plus excité de la Warzone cette année ! Hardcore motherfuckers !

Le public punk est bien au rendez-vous pour la venue des DWARVES. Malgré un line-up instable, ils prennent possession de la foule et crachent leur rock cradingue au rythme des hurlements de son leader historique Blag Dahlia et, surprise, de Nick Oliveri ! Le soleil tape déjà mais le public mosh à tout va, reconnaissant envers les Dwarves d’offrir un moment de pure saleté dans cette programmation si proprette.

C’est à ce moment de la journée que l’éclectisme de l’affiche vient me faire souffrir en faisant jouer en même temps deux groupes que je veux absolument voir. Je commence par la curiosité DAUGHTERS, sorte de Melvins enfermé dans la tête de Mike Paton (ou l’inverse, je ne sais toujours pas), entre mélodies découpées au chalumeau et vocaux arrachés. N’arrivant pas à rentrer dans cette musique si particulière, je file voir CONAN. Habitué à les voir tout écraser de leur doom cataclysmique, je suis un peu surpris de la qualité du son, loin d’être adaptée à la musique du groupe. Est-ce que les réglages précédents trop clean ont bousculé le groupe ou est-ce que c’était volontaire ? Dans tous les cas, le public s’est échappé en masse, et la fin du set n’est malheureusement pas à la hauteur de la lourdeur délivrée en temps normal. Dommage, car la bande à Jon Davis était censée être le groupe le plus lourd de la journée.

Heureusement, une belle surprise va jaillir des doigts de MY SLEEPING KARMA, qui abat sur la Valley ses ondes shamaniques. Leur son enveloppe le public dans un set où les envolées psychédéliques et éthérées n’ont jamais aussi bien portées leur nom. On sent une osmose entre une foule conquise et un groupe qui prend plaisir à jouer, unité qui durera jusqu’au bout du set que l’on aurait bien aimé plus long au lieu d’être sorti de ce bien être au bout de 40 petites minutes. Encore !!!

Ne voulant pas rompre ces bonnes ondes, j’enchaîne avec l’une de mes priorités du week-end, ALL THEM WITCHES. Surpris de voir que la Valley ne se remplit pas à nouveau, je profite d’un superbe set bluesy et planant, très cohérent à la suite de My Sleeping Karma. Les morceaux sont superbement exécutés, le set pioche dans tout ce que le groupe compte de « classiques » pour les fans, et « Diamond » est l’envolée parfaite pour continuer de flotter dans les limbes psychédéliques.

Après cette phase de relaxation, je fais une tentative de réveil avec ME FIRST & THE GIMME GIMMES. Las, leurs covers potaches de classiques de la pop ne prend pas du tout sur moi, surtout avec le temps passé à blablater entre les morceaux. Dommage, ça partait d’une bonne intention pour se marrer.

Second clash insoluble de la journée, KVELERTAK, pas vu depuis leur passage sur la Warzone en 2016, et face à Graveyard, jamais vus. Comme choisir c’est renoncer, je décide de faire les deux, en commençant par les norvégiens. Tel un diesel en chauffe, le set a du mal à se mettre en place, monte lentement puis finit par se lancer à toute berzingue pour offrir à ses fans un pur moment de folie. Malheureusement, c’est là que ma décision de ne pas choisir refait surface, et je file donc voir GRAVEYARD. Alors que sur album leur musique ne me touche quasiment pas, sur scène c’est un groupe bien plus massif, rapide et endiablé, chaque morceau tapant dans le mille comme un sniper dans la cible. Une machine à riffs qui a bien fait de se reformer !

Les American working class heroes de DROPKICK MURPHYS semblent ne pas vouloir décoller du zinc de leur pub de quartier. Pour le bon comme pour le moins bon. Leur musique pour prolos frôle souvent l’hymne pompier insupportable (« Don’t tear us apart ») mais excelle lorsqu’il s’agit d’enchainer les tubes d’antan période Hellcat Records.

Après cet intermède, le culte du Riff se poursuit avec les rejetons de Black Sab, UNCLE ACID & THE DEADBEATS venant poser sa main de velours sur fond de mélodies occultes. Bien dans le thème du jour sous la Valley, les anglais plongent le public dans une communion digne des meilleurs sorciers électriques et ne lâcheront jamais notre jugulaire, prête à exploser sous le martèlement des guitares. Le Sabbath n’est plus, mais nous a fourgué un de ses mioches pour faire perdurer la messe noire.

La fin de journée approche, la chaleur est retombée, rien de tel qu’un peu de hardcore mélodique pour se remettre de toutes ces effluves psychédéliques. THE DESCENDENTS font un passage remarqué, les fans quadra et plus retombant dans leur adolescence pour s’éclater gentiment sur les bombinettes pop-punk des glorieux loosers californiens.

Mais pas le temps pour la nostalgie, car c’est un autre groupe californien qui clôture ce premier jour : FU MANCHU revenant après un concert de folie en 2016 qui avait retourné la Valley. La setlist ce soir est excellente, le son est parfait, et chaque riff nous envoie du sable chaud en pleine tronche. Pourtant le public est mollasson et excepté une poignée de slammers, ça ne bouge pas des masses. Trop de psychédélisme depuis le matin ? Pas assez de connaisseurs ? King of the road says you move too slow…Quoi qu’il en soit, ça faisait plaisir de revoir les Maîtres ès riffs sur scène, qui bouclent la boucle de la journée avec le planant « Saturn III ».

Cette première journée s’achève donc sur un déluge sonore mais certain.e.s iront se finir aux Fury/Party Tents, autre nouveauté 2019 au Metal Corner, domaines des fêtards qui ne veulent pas se coucher.

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Last modified: 14 octobre 2019