Pour cette tournée célébrant les quarante ans de carrière de SAINT VITUS, Garmonbozia nous a fait l’honneur d’une date à Nantes, en plus des villes habituelles de tournées. Et pour agrémenter la chose, ce sont « mes » petits polonais préférés de DOPELORD qui suivent les californiens (et qui a décidé pas mal de monde à venir, plus que pour St Vitus !). Une affiche qui s’annonçait donc sous les meilleures augures. (PHOTOS : Méo Photo)
Le public nantais s’est déplacé massivement pour cette date, et lorsque DOPELORD entame son set, le Ferrailleur se remplit gentiment. Si le démarrage est poussif (c’est délicat de plonger son excitation débordante dans du stoner doom lent et introspectif), il ne faut qu’une intro pour que le son massif et affûté de la bande à Piotr n’envahisse littéralement le Ferrailleur. Superbe version de « Navigator » en ouverture ! Le son est vraiment très bon, le groupe est en forme, et les morceaux sont joués parfaitement et avec un côté tranchant bien meilleur que l’an passé pour leur première date française à Michelet (moins de route et un guitariste pas malade, ça doit aider). Le set fait la part belle à « Children of The Haze » et s’achève sur le remuant « Reptile Sun ». Un set un poil court mais en première partie, difficile de faire plus long que les quarante minutes allouées.
Si le set de Dopelord était court, c’était pour laisser plus de temps à SAINT VITUS. Bon sang, célébrer les 40 ans d’un groupe, c’est presque miraculeux, surtout après tous les changements de personnel en quatre décennies ! Mais cette tournée est aussi l’occasion de faire la promo du nouvel album — sans nom mais pas sans intérêt. Non, SAINT VITUS n’a pas sorti un album juste pour avoir un truc à vendre et lancer une tournée, pas le genre de la maison. Cet album est excellent, et nous en avons une bonne dose ce soir avec pas moins de six des neuf morceaux qui le composent !
Mais ce qui est énorme avec SAINT VITUS, c’est que quel que soit le chanteur (l’original sur cette tournée, Scott Reagers), c’est bel et bien Dave Chandler le maître de cérémonie : à soixante balais, il continue d’haranguer le public, de brandir sa gratte et faire des grimaces comme un gamin, et bien sûr il assure comme un dieu. Mais le reste du line-up n’est pas en reste : Henry Vasquez est une bête phénoménale qui frappe tellement fort qu’il est obligé de tout remettre entre les morceaux, Bruders fait étalage de son talent que l’on n’entendait pas forcément bien chez Crowbar, et bien sûr Reagers tient la baraque, même si par moment la tisane ne suffit pas à conserver sa voix au top.
Ce qui est étonnant avec SAINT VITUS, c’est que le groupe est enfermé dans la case doom alors que la moitié de leurs compos contiennent aussi bien du hardcore que du thrash, et ont influencé un paquet de groupes des deux genres ! Et comme quasiment aucun morceau de la période Wino ne seront joués, on a droit, pour mon plus grand plaisir, à une grosse dose de ces morceaux énervés et rentre-dedans dont les petits nouveaux « Bloodshed » et « 12 years in the tomb ».
Pas de rappel à la con avec SAINT VITUS, juste le temps de boire une bière et de lancer les derniers morceaux, dont l’incontournable « Born too late », et c’en est déjà fini. Bien trop court pour commémorer quarante ans d’activité, il aurait bien fallu une heure de plus, histoire de passer en revue d’autres classiques. Deux groupes au top de leur forme, un son nickel, une salle bien remplie, un groupe culte.
Merci Garmonbozia, c’était parfait !
Last modified: 14 octobre 2019