EARTHLESS + MARS RED SKY @ La Maroquinerie (Paris, 07.05.19)

Written by Live

« Are you experienced? » C’est ce que nous demandait Jimi Hendrix il y a maintenant 52 ans. Nul doute que s’il nous posait la question aujourd’hui et que la réponse était négative, il nous intimerait l’ordre de nous rendre fissa à la Maroquinerie ce mardi 7 mai pour y écoute la crème du psychédélisme rock n’ roll, EARTHLESS et MARS RED SKY ensemble réunis. On y va Jimi, on y va !

Pour MARS RED SKY, c’était une période de transition avec peu de concerts début 2019, car consacrée à l’enregistrement de leur nouvel album à paraître en septembre. Cette performance en première partie est donc l’occasion pour le trio de roder des titres inédits de « The Task Eternal » — et c’est d’ailleurs avec l’un d’eux qu’ils lancent les hostilités, un long morceau instrumental assez prog. Pas l’entrée en matière la plus facile, mais elle a le mérite d’intriguer et de faire attendre la suite. Le public est en tout cas très réceptif, on sent bien que le groupe a fait sa place sur la scène européenne.

Et ils gèrent ça avec la modestie qui les caractérise, en blaguant entre les morceaux mais surtout en se regardant, presque surpris de sentir un tel enthousiasme. C’est notamment le cas avec les deux autres nouveaux morceaux enchaînés en milieu de set, un plutôt lourd et un autre plus indie qu’aurait pu revendiquer Elliott Smith s’il avait eu une période doom. Pour contrebalancer ces nouveautés, ils vont également piocher dans les bonnes vieilles soupes du premier album. Un concert pour certes se relancer — et ça se sent un peu dans quelques approximations — mais qui promet de belles choses pour la suite. Vivement l’album et la tournée ! 

Isaiah Mitchell nous en parlait en interview il y a quelques mois : « Le pouvoir du live est inégalable. » Et c’est sûr qu’ils s’y connaissent les bougres. Leur excellent dernier album Black Heaven a beau sembler plus resserré et concis, c’est bien sur scène que se déploie la puissance tellurique d’EARTHLESS. À peine installés sur scène, dans une bonne humeur déjà communicative, c’est un flot de riffs magmatiques, un tapis de basse grondant et une pluie de frappes météoriques qui laissent s’échapper de leur instruments. La fosse est hyper réactive et met peu de temps à se lancer dans une danse frénétique ou dans le pogo bon enfant. Certains semblent possédés, mon voisin de premier rang passera une bonne heure à faire tourner son t-shirt tel un ventilateur. 

Rien d’étonnant pourtant, car c’est bien simple : après quelques minutes je cesse d’essayer de comprendre quel morceau est joué, voire où est resté mon enveloppe corporelle. Vers la moitié du set, quand commence Violence Of The Red Sea, personne ne se doute à quelle hauteur astrale le trio va nous emmener. Le titre semble ne jamais s’arrêter, accélérer en permanence, toute la fosse est en transe et pourtant ça continue. Le rythme devient afro et tout le monde danse, puis ça repart en pogo. On devrait demander grâce mais on ne le fait pas. Quel pied.

Et si encore, ça s’était arrêté là ! Mais non ! Les voilà de retour pour un Volt Rush pied au plancher et une série de covers dans la besace. Cherry Red (des Groundhogs), Communication Breakdown : on est bien. Un deuxième rappel est évidemment réclamé parce que, pourquoi pas ? Le trio revient, ravi, et c’est parti pour… Purple Haze ! Oui, de Jimi Hendrix, la boucle est bouclée. Le mardi soir le plus mouvementé de l’histoire du groupe ? C’est lui qui le dit sur son Instagram.

Merci à Below The Sun pour cette superbe soirée !

Last modified: 15 mai 2019