« With a little help from my friends. » Tel aurait pu être le titre de cet album, l’histoire de retrouvailles. Il fallait bien que je m’intéresse un tantinet à cette galette après que toute la communauté fût en ébullition à l’annonce d’une sortie d’un des godfathers du stoner rock, JOHN GARCIA. Double effet kiss cool : il annonçait dans la foulée une tournée européenne, y compris trois dates françaises, un record.
Il faut dire que le Garcia, à l’image de sa relation tumultueuse et malchanceuse avec l’industrie musicale, s’était éloigné de ma platine. Ne restait de lui que le spectre d’un glorieux passé et une voix si particulière dans le paysage du rock alternatif. Une stature, un symbole respecté et respectable pour ses faits d’armes passés plutôt que pour ses productions récentes. Après le très décousu album éponyme de 2014 et un foutage de gueule en règle l’année dernière en mode ballade au coin du feu, on avait en effet de quoi douter du résultat.
Après une courte introduction de son golden backing band de luxe, on retrouve tout le charme des productions Garcia : des riffs qui assurent, des boogies tout en fuzz, des grooves funk imparables, accompagnés de feulements et gimmicks de crooner rock. Une sorte d’image d’Epinal de la Californie sonore (« Chicken Delight », « My Everything »). À défaut d’être révolutionnaires, ses compositions assurent et vous vous surprendrez à taper du pied en rythme. Résumé facile et passe-partout que j’aurais pu écrire pour n’importe quelle prod estampillée Garcia post-Kyuss.
Alors qu’est ce qui change aujourd’hui, me direz-vous ? Absolument rien, sauf que tout ce qu’on aime en lui y est sublimé. Cette marque de fabrique transpire de tout le disque. Et c’est dans la difficulté et l’amertume que Garcia trouve le salut. Dans l’impasse et alors empêtré dans ses difficultés de productions, notre coyote appelle l’un de ses potes à la rescousse, Chris Goss. Et qui de mieux que le maître pour le ramener à la réalité ? Sur cette base de compo simples mais efficaces, Chris Goss produit un Unida sous contrôle, exécuté par un groupe à sa place, volontairement en retrait, au profit de la voix si particulière et reconnaissable de son leader. John semble en forme, heureux de porter ce disque, comme si le poids des années n’avait aucune emprise sur lui et son chant. Choix judicieux de John Garcia car à ce petit détail près, c’était quitte ou double. Il fallait du cran et de l’humilité pour se remettre en question et donner un second souffle à une carrière en pointillés ses dernières années.
Car oui, avouons le, hormis la parenthèse Vista Chino (produit par Bjork), le crooner Stoner Rock signe ici son plus bel effort depuis Unida. Et les deux amis à nouveau réunis sur disque, on se surprend (presque) à rêver à des blues pour soleil rougeoyant. With a little help from my friends. Welcome back Mister Garcia, Thank you Chris Goss.
ARTISTE : John Garcia and The Band Of Gold
ALBUM : “John Garcia and The Band Of Gold”
DATE DE SORTIE : 4 janvier 2019
LABEL : Napalm Records
GENRE : Heavy rock
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Last modified: 12 février 2019