Avertissement : cette chronique (et surtout cet album) risquent de balayer votre conception musicale de la lourdeur et de la violence. Si vous êtes prêts, mettez le son à fond et poursuivez la lecture. Sinon, je ne sais pas ce que vous faites encore là…
IRON MONKEY donc, ou le retour des pionniers du sludge britannique. Ou devrais-je plutôt dire, la descente sur la civilisation décadente du fléau destructeur qu’elle a engendré, afin de s’autodétruire. Réduit au silence suite à la disparition de son chanteur originel, Iron Monkey n’avait plus donné signe de vie depuis 18 ans. À l’époque de leur deuxième et alors dernier album, combien d’entre vous aviez écouté ce groupe ? Pas grand monde, n’est-ce pas ! Moi qui vivais en Angleterre à ce moment-là, je n’étais pas prêt à encaisser ce son et cette violence.
Alors pourquoi une reformation et un retour ? J’entends les haters et les discussions de comptoirs débattre sur l’intérêt ou la légitimité d’une reformation et d’un nouvel album, les pseudo-arguments sur le besoin de thunes, etc. Vous savez quoi ? Prenez donc une corde et foutez-nous la paix une bonne fois pour toute ! Iron Monkey est de retour parce que nous en avons besoin ! À force de voir des millions de groupes sans inspiration copier à n’en plus finir leurs influences, et donc décevoir, il était temps de remettre les pendules à l’heure.
9-13 est un condensé de brutalité vocale (à ce stade on ne peut parler de chant) qui s’appuie sur des rythmiques rapides façon hardcore (l’introductif « Crown of Electrodes » va vous envoyer contre le mur direct) et un groove à faire pâlir la scène de NOLA (jamais vous ne vous remettrez de la rythmique de « Toadcrucifier – R.I.P.PER » !). Résultat, vous prenez dans la tronche un terror-sludge qui vous attrape et vous balance dans le pit, et vous n’avez alors d’autre choix que de laisser vos instincts bestiaux prendre le dessus pour survivre à cette folie ambiante que représente le monde en décrépitude qui nous entoure, vous jetant à corps perdu dans cet assaut sonore. Vous pensiez quoi, que ce serait un album faisant une ode aux plantes vertes ? Pauvres fous que vous êtes ! Jim Rushby hurle sa haine et transforme le Singe de Fer en destructeur des Mondes, plongeant dans le chaos tous ceux qui écouteront 9-13, déchaînant leur colère sur cette société qui nous aliène, la réduisant en poussière, l’annihilation totale étant la seule issue possible une fois l’animal lâché.
Et vous savez quoi ? J’adore ça ! La lourdeur, les hurlements, le groove, la violence, l’énergie débordante, le chaos. Aucun, je répète A-U-C-U-N groupe actuel ne peut rivaliser et serait ridicule si j’osais citer des noms. Pourquoi ? Parce qu’aucun groupe n’est aussi sincère, désespéré et sans attente que Iron Monkey, les vrais prophètes de la colère. Si vous avez survécu à l’écoute de l’albumn c’est que vous avez compris 9-13 (ou êtes salement maso… ou les deux).
ARTISTE : IRON MONKEY
ALBUM : « 9-13 »
DATE DE SORTIE : 20 octobre 2017
LABEL : Relapse Records
GENRE : Sludge metal originel
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Last modified: 25 novembre 2017